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Lucky Lady
Du 10 avril au 5 mai 2018

Bernie a toujours fait les mauvais choix. Le dernier l’a laissé en fauteuil roulant. Mais il veut se racheter, il veut sa chance, une dernière chance pour Claire et la petite. Et voilà que son ami Zach le mêle à une histoire de drogue. Qui s’enlise. Alors Bernie décide de tout jouer sur un cheval : Lucky Lady. C’est do or die!

Trois fois lauréat du Prix du Gouverneur général, Jean Marc Dalpé nous tient en haleine tout au long de ce suspense haletant, dans une langue aussi musclée que musicale.


Texte Jean Marc Dalpé
Mise en scène Patric Saucier
Interprétation Frédérique Bradet, Jean-Michel Déry, Lauren Hartley, Valérie Laroche et Simon Lepage


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène  : Edwige Morin
Décor : Vanessa Cadrin
Costumes : Karine Mecteau-Bouchard
Éclairage : Laurent Routhier
Musique : Stéphane Caron

Mardi au samedi 19h30, sauf deux dernier samedis 16h

17 avril - mardi-rencontre

TARIFS
Régulier : 38 $
60 ans et plus* : 33 $
30 ans et moins* : 28 $

* Une pièce d’identité sera demandée lors de l’achat et/ou lors de l’entrée en salle.
Les tarifs incluent les frais de service et les taxes.
Possibilité de changer de date jusqu’à 24h d’avis à la billetterie. Des frais de 3 $ par billet s’appliquent.
Aucun remboursement sur les billets.

Une production de La Bordée


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Critique disponible
            
Critique





Crédit photos : Nicola-Frank Vachon

C’est sur une note quasi parfaite que se termine la saison 2017-2018 du théâtre de La Bordée. Lucky Lady de Jean Marc Dalpé, écrite en 1995 et mise en scène pour la première fois à Québec par Patric Saucier, rassemble tous les éléments qui font d’une production une réussite : une distribution de feu, un décor sublime, une mise en scène brillante et un texte mythique de l’une des figures de proue du théâtre francophone.

L’histoire de Bernie (Jean-Michel Déry), Shirley (Frédérique Bradet), Zack (Simon Lepage), Mireille (Valérie Laroche) et Claire (Lauren Hartley), cinq laissés-pour-compte de la société, n’a rien de celle d’un conte de fées. À sa sortie de prison, Bernie à l’intention de se reprendre en main. Après tout, ses multiples frasques l’ont mené jusqu’ici à passer du temps en prison, à être confiné à un fauteuil roulant ainsi qu’à perdre la confiance de la mère de son enfant qui ne veut désormais plus qu’il entre en contact avec ce dernier. Malheureusement, les bonnes intentions de Bernie sont rapidement mises à l’épreuve lorsque Zack, un compagnon de cellule, lui demande d’aller payer sa dette  de drogue aux Hells Angels. L’argent est caché chez sa blonde Shirley, une chanteuse country qui a presque tout dépensé pour financer son futur album. Bernie devra alors trouver un moyen pour trouver la somme qui manque en très peu de temps et quand Mireille, une vieille amie, lui parle d’une course de chevaux truquée dans laquelle il est pratiquement certain de gagner… Celui-ci décide de prendre le risque de sa vie en trahissant du même coup une amie et mise tout l’argent qu’il lui reste sur Lucky Lady, le cheval qui est « censé » gagner la course. Après tout, Mireille a dit que c’était un pari sûr à 100%. Ou a-t-elle plutôt dit 70%? Bernie a-t-il encore « toute fucké » comme il le fait toujours?

On pourrait facilement dire que le rôle de Shirley a été écrit sur mesure pour la comédienne Frédérique Bradet tant celle-ci s’avère excellente. Elle joue parfaitement le côté pathétique du personnage en flirtant habilement entre la caricature et le réalisme, tout en restant toujours juste. Rares sont les représentations de théâtre pendant lesquelles le public applaudit après le monologue d’un comédien sans attendre la fin de la pièce ; c’est pourtant ce qui est arrivé lors de la première médiatique à Frédérique Bradet. Simon Lepage, quant à lui, rappelle à quel point il est agréable de le voir sur scène et on espère avoir l’occasion de voir ce talentueux comédien plus souvent lors de la saison prochaine. Même constat du côté de Jean-Michel Déry qui est d’un naturel épatant, de Valérie Laroche complètement méconnaissable dans son rôle de Mireille et de Lauren Hartley qui, suite à sa performance, nous fait croire que l’on risque de la revoir souvent. Ils sont tous excellents dans leur rôle respectif et le plaisir que l’ensemble de la distribution semble avoir sur scène est étonnamment contagieux. Chapeau à la distribution!

On ne peut parler de Lucky Lady sans mentionner la superbe mise en scène de Patric Saucier, qui propose une mise en place sur deux niveaux séparant l’action qui se déroule en prison de celle qui a lieu en ville. Résultat : aucun changement de décor majeur inutile, on suit les scènes sans assister à des transitions qui auraient pu nuire au rythme et à la fluidité de la pièce. C’est la langue de Dalpé qui est la vedette et on met tout en œuvre pour la faire briller. Les personnages qu’il a créés ne sont ni bons ni mauvais, il n’y a pas de gentils ni de méchants, juste des gens sans réelle malice. Des personnages auxquels on s’attache rapidement. Des marginaux, des losers et des maganés de la vie qui essaient d’améliorer leur situation, de se sortir du trou, bien que ce soit avec peu de moyens autant matériels qu’intellectuels et avec toute la naïveté du monde.

Un spectacle à voir absolument, ne serait-ce que pour sa brochette de comédiens talentueux.

14-04-2018


 
La Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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