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25-26-27 avril 2013, 20h
HeartHeart As Arena
Concept de base et chorégraphie: Dana Gingras
Interprétation: Sarah Doucet (Toronto), Amber Funk Barton (Vancouver), Dana Gingras (Vancouver/Montréal), Masaharu Imazu (Montréal/Japon), Shay Kuebler (Vancouver)

Le cœur comme une arène… Après le coloré Smash Up, Dana Gingras nous revient avec Heart as Arena, qui traite du besoin fondamental qu’ont les êtres humains d’établir des contacts entre eux. Les corps des danseurs explorent la réceptivité, l’émission d’information, d’émotions, et le langage secret de l’électricité qui anime le coeur, l’être, les muscles…

De nombreux transmetteurs dispersés dans l’espace scénique, au-dessus des danseurs, créent un imposant réseau sonore qui interagit avec les interprètes en mouvement.

Créée en 2006 par la chorégraphe Dana Gingras, cofondatrice du renommé Holy Body Tattoo, Animals of Distinction invente de fructueuses collaborations entre différents médiums, façonnées par les nouvelles technologies et par les changements culturels qu’elles génèrent.


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Conception du système de transmission et composition musicale: Anna Friz (Toronto/Chicago)
Lumières: Mikko Hynninen (Finlande)
Dramaturgie: Ruth Little (Royaume-Uni)
Costumes: Sarah Doucet
Photos: Yannick Grandmont, Gilles Berquet

Heart as Arena est une production de Animals of Distinction en coproduction avec le fonds de création du réseau CanDanse et le concours de The Cultch, de la Brian Webb Dance Company, du Centre national des Arts, de L’Agora de la danse, du Festival TransAmériques, et reçoit le soutien du service de la danse du Conseil des arts du Canada.
Une présentation La Rotonde


Salle Multi de la coopérative Méduse
591, rue de Saint-Vallier Est
Billetterie : 418 643-8131


Dates antérieures (entre autres)

Du 29, 30, 31 mai 2012 - Agora de la danse, Montréal, FTA

 
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 Critique
Critique

par Ariane Cloutier (2012, Montréal, FTA)

Au studio plein à craquer de l’Agora de la Danse, 30 radios rétro sont suspendues en cercle au-dessus de la scène, formant cette arène évoquée à travers le titre de la pièce, sous laquelle les danseurs évoluent. Le titre est lui-même inspiré du nom d’une toile de Basquiat qui a piqué la curiosité de la chorégraphe Dana Gingras. Mettant en relation les ondes du cœur avec les ondes sonores, la chorégraphe nous présente des entités isolées qui entreront en contacts brefs à travers ce morceau unique d’électro-acoustique dansé.

L’interrelation entre la trame sonore et le mouvement des corps provient de la volonté de collaboration entre Dana G. et l’artiste sonore Anna Friz, qui travaille depuis de nombreuses années avec les émetteurs radio. Cette dernière propose une création originale, entrecoupée de chansons d’amour connues et moins connues, de diverses origines. La magnifique pièce électro-acoustique s’harmonise à merveille avec le mouvement, comme si les deux avaient été construits conjointement. Selon Dana G., la structure même de la pièce repose sur le modèle de la vague sonore en tant qu’onde, en corrélation avec l’électrocardiogramme, avec ses variations de rythme et d’intensité. Suivant les grésillements et les mélodies des vieilles radios, les corps entrent en relation, se manipulent, entrent en conflit et s’unissent le temps de brèves étreintes. On sent une réelle soif d’amour et de communication dans leur gestuelle, mais aussi une nette tendance mécanique et individualiste. Les danseurs évoluent tantôt en synchronisme, tantôt en duo, tantôt en solo. La chorégraphie passe de mouvements très abstraits à des mouvements concrets et répétitifs. Les danseurs utilisent des radios sur scène pour communiquer entre eux, créant parfois de la perturbation sonore ou harmonisant leurs univers.

Par rapport à Smash Up, présenté par Dana Gingras à la précédente édition du FTA,  qui alliait le cinéma d’animation à la danse, on se demande si l’influence du langage cinématographique est toujours utilisé dans Hearts as Arena. S’il est présent, c’est cette fois de façon plus subtile, grâce surtout au travail sublime du créateur d’éclairage Mikko Hynninen. Ce dernier transforme en scènes cinématographiques les tableaux chorégraphiques, transférant ou isolant l’attention sur tel ou tel détail de l’action, et exécutant des fondus enchaînés tout en douceur.

La pièce se termine sur une horloge humaine et nous fait réaliser qu’aucune des relations établies dans la pièce ne perdure. L’amour donne des ailes, « électrochoque », rend dysfonctionnel et transforme les personnages, mais ne semble pas perdurer dans le temps contre leur solitude. Ce que l’on constate, c’est que les ondes des uns troublent les autres et les font évoluer.

Heart as Arena est un bel exemple de collaboration entre artistes parfaitement en contrôle de leurs disciplines respectives, suivant une démarche artistique audacieuse.

31-05-2012