Au commencement il y avait un Arbre. Un jour la chose est arrivée. Catastrophe environnementale, identitaire ou guerrière, l’histoire ne le dit pas. Les seuls rescapés de ce désastre sont cinq Esprits et quelques débris de bois, vestiges dont ils ne peuvent se départir au risque de perdre à jamais la mémoire de la vie. Commence alors la quête du territoire, du lieu où l’Arbre pourra croître de nouveau. Une épopée jalonnée, d’aventures, d’obstacles, de traces, virtuels ou réels, à eux, à nous de savoir les reconnaître pour ne pas perdre le sens.
Création musicale Geneviève Labbé (piano, percussions, programmation et voix) Jean-François Vaillancourt (guitare)
Décors Pierre Bérerd
Images Simon Demeule
Costumes Bénédicte Guillon Verne, Olivia Pia Audet
Conception lumière Jean-Noël André
Assistants travail gestuel Emmanuelle Calvé, Franck Waille, Michel Person N’Guyen
Prix des billets
En prévente lepointdevente.com/billets/axis-mundi/ jusqu'au 5 octobre :
17$ étudiant et 22$ admission générale
à la porte 20$ étudiant et 30$ admission générale
Une production Le chemin qui marche...
Salle Multi de la coopérative Méduse
591, rue de Saint-Vallier Est
Téléphone : 418-524-7553
Billetterie Le point de vente
Je suis le mât où s’est accrochée la terre pour tourner rond...
L’Axis mundi, que l’on pourrait traduire par axe cosmique, axe du monde, pilier du monde ou arbre du monde, est, dans la religion ou la mythologie, le centre du monde et/ou la connexion entre le Ciel et la Terre. Pensons à Yggdrasil, l’Arbre-Monde de la mythologie nordique. Une catastrophe vient détruire l’ordre des choses, faisant éclater le bois de l’Arbre en morceaux. Une colonie, guidée par l’esprit de l’Arbre brisé, part à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil.
Le Chemin qui marche est reconnu pour travailler avec les éléments de la nature et les matériaux recyclés. Pour cette nouvelle création, qui souligne le 300e anniversaire du Vieux Couvent de Neuville où elle tient sa résidence, la compagnie a opté pour le bois flotté, un matériau tordu auquel l’imagination peut donner toutes sortes de formes. Axis Mundi, présentée pour la toute première fois au public à la salle Multi de Méduse, se veut donc une fable environnementale qui emprunte l’aspect d’une tragédie gréco-aborigène, mêlant danse et mime. Le texte, signé par Isabelle Forest, est d’une poésie profonde, presque ancestrale, qui s’avère parfois difficile à saisir. Le récit devient alors quelque peu nébuleux; la narration se repose alors sur l’esthétisme travaillé de la pièce. Les longues heures d’expérimentation avec la matière et le corps transparaissent. On pousse la manipulation du bois flotté, le rendant vivant, animal, instrument. D’immenses ailes apparaissent, d’abord sous forme métaphorique d’illusions, puis d’un cocon, pointes vers le bas, et d’une fleur, pointes vers le haut. Plus tard, le son produit par les mouvements lents des ailes vient imiter un cours d’eau que les voyageurs atteignent lors de leur périple. Une mer qu’il faudra traverser pour trouver la contrée fertile ; l’occasion de rencontrer le Léviathan, ce monstre des océans qui prend forme grâce à un effort collectif — et qui est plus joli que menaçant. Des projections d’arbres, de feuilles, d’eau et de ciel viennent se réverbérer sur les neuf panneaux rectangulaires et longilignes qui ferment l’arrière-scène.
La trame musicale concoctée par Geneviève Labbé (piano, percussions, programmation et voix) et Jean-François Vaillancourt (guitare) est toujours d’une grande douceur, accompagnant les protagonistes dans leur odyssée.
On sent tous les efforts que la compagnie a déployés — à travers les mouvements, les décors, les jeux de projections — pour cette fable symbolique et métaphorique. Il lui restera à renforcer le fil narratif du récit pour jumeler le beau, le touchant et le signifiant.