Du 13 octobre au 7 novembre 2009, salle principale
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Annette

Texte et interprétation : Anne-Marie Olivier
Mise en scène : Kevin McCoy

20 mai 1980, en plein cœur de Limoilou, Annette Rochette plonge dans le coma. Cette passionnée du tricot débobine le fil de sa vie afin de trouver la sortie du dédale dans lequel elle se trouve. Elle rejoue maintes fois l’issue d’un match de hockey qui la propulse dans les confins de sa mémoire. Dans sa tête, des fils se touchent et retissent ses souvenirs les plus marquants. D’histoires en histoires, elle pourra ainsi se reconstituer comme on assemble les morceaux d’une courtepointe.

Après Gros et détail et Le psychomaton, la plume d’Anne-Marie Olivier révèle des personnages attachants avec tendresse, humour et poésie. Avec ce nouveau solo, elle part à la recherche de notre mémoire, de nos racines individuelles et collectives et étend ses branches au-delà du rêve. Annette, une histoire de petites et grandes morts, une histoire de petites et grandes vies.

Musique originale en direct : Mathieu Girard
Accessoires et costumes : Claudie Gagnon
Lumières : Christian Fontaine
Historien : Jean Provencher
Mouvements : Karine Ledoyen
Vidéo : Lionel Arnould
Autres collaborateurs à venir

Lundi-causerie le 19 octobre 2009 à 19 h 30

Cabaret Tard-Tard le vendredi 30 octobre 2009 vers 22 h 30, dans le Foyer du Théâtre Périscope
Sophie Thibeaul t ouvre le bal de nos cabarets anniversaire avec une première soirée
consacrée aux années 1985-1990.

Production Bienvenue aux dames
Codiffusion Théâtre Périscope

Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie :418-529-2183

par Odré Simard

En tant qu’auteure et interprète, Anne-Marie Olivier nous offre avec la pièce Annette un voyage ludique aux confins de la vie d’une jeune femme de Limoilou. Elle privilégie une forme s’apparentant au conte urbain, comme dans sa création antérieure Gros et Détail.  Ici, le banal devient extraordinaire dans une danse tricotée serrée, aux accents de partie de hockey. Lançant un délicieux hameçon à notre imagination, la jeune femme nous entraîne dans son univers imagé où la petite fille du quartier pauvre devient une véritable héroïne qui ne recule devant rien, ne pouvant qu’avancer dans son existence étouffante. Les combats du quotidien deviennent sous nos yeux une véritable épopée qui nous fait sourire, rire ou encore qui touche nos cordes sensibles. Des sujets très lourds sont abordés, tels le viol, l’avortement ou la mort, mais Anne-Marie Olivier a brodé l’histoire avec à la fois une telle simplicité et une telle poésie que le tout nous enrobe avec douceur.

La mise en scène de Kevin McCoy est épurée mais sertie d’images à la force d’évocation étonnante. Les balles de laine deviennent dans les mains d’Annette un bébé, un pot de cornichon ou une bouteille d’alcool alors que les bâtons de hockey se transforment en stylo ou en broches à tricoter.  L’histoire d’Annette est en fait bâtie sur deux métaphores entrecroisées. Tout d’abord, l’actrice patinant pour nous sur une glace synthétique tout au long de la pièce amène l’idée que le personnage affronte sa vie comme si elle devait jouer un match de hockey, avec ses joueurs, ses buts, ses combats et ses chutes. Puis, les accessoires étant principalement des balles de laine, cela propose sa passion du tricot et cette idée qu’elle puisse tricoter sa vie elle-même, maille par maille. En filigrane de ces images fortes et venant joncher le parcours d’Annette de clins d’œil pour le public, nous retrouvons plusieurs moments historiques significatifs pour le Québec, comme le premier Carnaval ainsi que la crise d’octobre. Annette nous parle donc de son identité, mais elle tente aussi de toucher à l’identité collective en nous annonçant dès les premières phrases qu’elle nous tricote un beau grand Québec juste pour nous.

Anne-Marie Olivier livre sa plus récente création avec un rythme impressionnant. Dans cette performance en solo, le débit rappelle parfois le « slam » et vogue souvent quelque part entre une oralité très franche et très collée au personnage pauvre et sans éducation et une poésie toute légère et savoureuse. Nous ne pouvons passer sous silence la belle complicité de l’actrice et du musicien sur scène, Mathieu Girard. Encore une fois, le mot d’ordre demeure la simplicité et le rendu est des plus efficaces.

Tous les éléments sont en place pour accompagner et appuyer l’histoire qui ne cherche qu’à se faire entendre, pour notre bon plaisir.

18-10-2009

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