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Relève en Capitale
9 et 10 décembre à 21 h, 11 décembre à 19 h
Barbe Bleue
Texte Édith Patenaude
Mise en scène Olivier Lépine
Avec (il est possible que cette distribution soit inexacte ou incomplète)
Marc Auger, Guillaume Boisbriand, Gabriel Fournier, Laurie-Eve Gagnon, Catherine Hughes, Marie-Hélène Lalande, Eliot Laprise, Joanie Lehoux, Édith Patenaude, Maxime Perron, Alexandrine Warren

Un groupe d’amis débarque sur une île isolée pour huit jours de fête, de jeux, de marches dans la forêt, de repos. Ils devaient être seuls sur l’île, mais des traces apparaissent dans la boue. Plus le temps passe et plus l’île s’assombrit. Les cris des coyotes deviennent insupportables, la peur et la méfiance s’insinuent en eux et autour d’eux. Ils ne sont pas seuls. . Retour au temps réel. Une salle d’interrogatoire. Quelque chose est arrivée. Que s’est-il passé là-bas? Qui est le monstre? Qui était là? Fondée par cinq jeunes comédiennes issues du Conservatoire d’art dramatique de Québec, la compagnie Les Écornifleuses propose, avec Barbe Bleue, un véritable « thriller » théâtral.

Du 7 au 12 décembre prochain, la ville de Québec accueille la première présentation de l’événement Relève en Capitale, développé par la mesure Première Ovation. Ce nouveau festival offre une vitrine à près de 200 artistes émergents de la région et propose une programmation riche et variée, touchant plusieurs disciplines artistiques.

Afin de favoriser l’accessibilité, les activités de Relève en Capitale sont toutes offertes à prix très modique, voire gratuites. Un passeport, donnant accès à toutes les activités de la programmation et offrant une priorité sur la réservation des places, est disponible au coût de 20 $ sur le site de l’événement (www.premiereovation.com/rec). Les gens peuvent également se procurer le passeport au Palais Montcalm, au Théâtre Petit Champlain, au Cercle, au Théâtre Périscope et à Premier Acte.

Scénographie : Sébastien Dionne
Conception sonore : Philip Larouche
Conseiller scénographique : Harold Rhéaume

Une production Les Écornifleuses

Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie :418-529-2183

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Dates antérieures

Du 16 février au 6 mars 2010, Premier Acte

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 Critique
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par Odré Simard

Un groupe d’amis louent une maison en campagne pour une semaine complète afin de festoyer et de se reposer, bien loin des soucis de la vie quotidienne. Mais la maison n’est pas située dans n’importe quelle campagne, elle est sur une île brumeuse coupée de toute communication possible avec le monde extérieur. Emballés par le dépaysement, les jeunes gens vivent les premiers jours avec beaucoup de plaisir, puis le huis clos commence à peser lourdement sur leur humeur. Surtout que la présence du propriétaire sur l’île suscite beaucoup d’intérêt et d’émotions chez les nouveaux arrivants…

Après nous avoir présenté, l’an dernier à Premier Acte, Cinq filles avec la même robe, les Écornifleuses récidivent cette fois avec une création qui nous plonge dans un tout autre registre. Si leur première production célébrait les petits et grands malheurs de la féminité, nous sommes ici confrontés  à la faiblesse de l’humain. Avec le conte de Barbe Bleue comme point de départ pour la création, la troupe a défriché son propre chemin et nous a pondu un thriller théâtral qui sait nous tenir en haleine.

Si la première demi-heure de la pièce peut sembler banale, l’histoire qui se complexifie gagne finalement tout notre intérêt. Des thèmes bien profonds surgissent de l’œuvre, tels que la peur de l’étranger, le besoin viscéral de trouver un coupable, la violence ainsi que la solitude au beau milieu de la multitude.  Le huis clos vécu par le groupe nous montre une société déconstruite, rapiécée sur une île, avec des humains laissés à eux-mêmes qui doivent affronter des situations dépassant de loin leur quotidien. Nous y retrouvons quelque chose de l’œuvre maîtresse anglaise « lord of the flies », où peur et violence s’entrechoquent pour nous révéler le côté malsain et animal de l’être humain. Comme aucun personnage n’est nommé, il s’impose une distanciation face aux événements se déroulant devant nous. Mis à part l’écrivaine, nous ne savons pas du tout qui ils sont, ce qu’ils font; ce sont des humains qui semblent tout ce qu’il y a de plus « normaux». Lorsque nous les plongeons dans une situation qui anime leur imaginaire, la peur et l’angoisse s’emparent d’eux. L’alcool qui enivre rend les frontières poreuses entre la fiction, les interdits et la réalité, aussi dure soit-elle.

Olivier Lépine a dirigé une mise en scène au rythme très ordonné et intéressant, entouré d’un beau groupe composé de 11 acteurs et actrices. De très beaux effets de groupe sont réussis dans la narration, elle-même supportée par un texte considérablement bien fignolé. Le jeu est en général persuasif, mais il est parfois inégal, dû au niveau de langue incertain par moments. Par contre, le jeu convaincant de Gabriel Fournier dans le rôle du propriétaire de l’île, à la présence si inquiétante, est à souligner.

Une pièce très noire qui nous offre une tension écrasante près de deux heures durant. Il faut à priori apprécier le style, mais lorsque c’est le cas, il peut être dangereusement tentant de vouloir y retourner afin de suivre l’intrigue d’un œil nouveau!

21-02-2010

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