Du 6 au 10 avril 2010, 20h, supplémentaire 7 avril 13h
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Simon a toujours aimé danser

Co-mise en scène, scénographie, conception des éclairages et interprétation : Simon Boulerice
Co-mise en scène de Sarah Berthiaume

À 12 ans, Simon, à l'Église de Saint-Rémi, parvient à effectuer la stupéfiante prouesse de muer live, en plein cœur d'un solo chanté. Sa voix s'étrangle devant la foule pieuse. C'est assez pour lui pour ne plus croire en Dieu, et s'en remettre à son deuxième don divin : la danse.
La pièce raconte le passé de Simon. Enfant, il veut chanter, mais il n'a pas la voix adéquate ; il veut danser, mais on l'inscrit dans une ligue de hockey. En suivant le parcours intérieur de cet enfant ayant grandi un peu mal, on nous parle de l'importance de persister dans notre plus grand travail d'homme : nous trouver beau. Trouver ce qui nous distingue des autres.

Simon a toujours aimé danser dresse un pont entre les nobélisés de littérature et les films guimauves de Walt Disney, entre la musique de discothèque et celle d'église, entre un adulte riant de lui-même et son enfance de déceptions. Ici, Mozart et Nijinski côtoient Whitney Houston et Susan Sarandon. Et un petit garçon, dans tout ça, qui tente éperdument de se démarquer, et qui espère, un jour, léguer ses passions à un enfant qui, sans doute, ne viendra pas.

Contribution à la création : daniel paquette
Régie : Tania Pervo-Viau

Carte Premières
Date Premières : 9-10 avril 2010
Régulier 22$
Carte premières : 11$

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Une production Abat-Jour Théâtre

Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-643-8131

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Dates antérieures (entre autres)

Théâtre d'Aujourd'hui - du 12 au 30 janvier 2010

par Sophie Vaillancourt Léonard

Simon a toujours aimé la danse est un « conte » à tendance autobiographique écrit et interprété par Simon Boulerice. Une autobiographie de moins de 30 ans sur les histoires d’un petit garçon qui chante du Whitney Huston dans la cage d’escalier avec sa voix nasillarde qu’il imagine de cristal, lui invente des « choréographie » (sic) pour ses vidéoclips, et tente d’assumer un corps trop gras, mais surtout trop gracieux pour son sexe. Deux éléments marquants : le jour où sa voix mua en plein solo dans une chorale d’église et lui fit perdre toute foi en Dieu, et le jour où sa mère l’inscrivit au hockey plutôt qu’à des cours de danse.

À la vue de ce spectacle, le public comprend qu’il est clair que Simon Boulerice a toujours aimé danser. Toutefois, il est dommage que tous les instants où le personnage de Simon danse soient toujours calqués sur les mêmes mouvements. Car des scènes chorégraphiées, il y en a. Il aurait été intéressant de les diversifier, ou, du moins, les modifier, si la constance des mouvements était importante ; un changement dans le rythme ou dans l’exécution aurait pu faire toute la différence. Mais de constamment refaire les mêmes gestes rend la danse banale et on en arrive parfois à se demander ce qu’elle vient ajouter. On arrive au même constat lorsqu’il s’agit des scènes de lipsync ou de chorégraphie sur Whitney Huston. La première, en tout début de spectacle, fonctionne, donne le ton et fait rire. Mais toutes les autres mériteraient parfois d’être justifiées un peu plus. La répétition est donc un des talons d’Achille de ce spectacle solo.

Être seul en scène est tout un défi, que Simon Boulerice relève, quand même, avec simplicité. Son interprétation vient parfois nous faire oublier qu’il semble parler de lui-même, mais le texte et l’univers de Simon ne seraient-ils pas plus puissants interprétés par un autre ? C’est l’une des questions que l’on se pose à la sortie de la salle.

Simon a toujours aimé la danse, un rêve de petit garçon, celle d’une vie célèbre où l’on est filmé à son insu et où tous et toutes sont bouleversés par ce que l’on est, celle où la banalité est grandiose et où l’on sourit après l’humiliation. Si, au bout du compte, la pièce de Simon Boulerice mérite d’être peaufinée, elle reste, à certains niveaux, intéressante et prometteuse.

07-04-2010

par Daphné Bathalon

La vraie fausse vie de Simon


Crédit photo : Carolyne Scenna

Petite salle, petite assemblée : Simon se tient devant nous, son pyjama d’enfant sur le dos. Il est là pour nous raconter son enfance, ses envies et ses désirs. Pendant un peu plus d’une heure, Simon saute d’un souvenir à l’autre, nous parlant de sujets aussi variés que la voix pure de Whitney Houston, le prodige nommé Mozart, la petite sirène de Disney, l’acoustique exceptionnelle de la cage d’escalier chez ses parents et le gâteau May West. Simon a toujours aimé danser, c’est Simon, autant l’auteur que le personnage, qui nous ouvre bien grandes les portes de son armoire à émotions et à souvenirs. La musique liturgique nous accompagne également dans l’exploration de ce petit monde, plaisant à découvrir et à déguster. 

Simon Boulerice, auteur et interprète de ce solo qu’il dit « autofictionnel », se met donc lui-même en scène. « J’ai prêté mon prénom au héros de mon histoire, j’ai puisé à même mon passé quelques évènements marquants, les ai modelés, remodelés, triturés, repeints et mille fois pétris. Ma vie banale est devenue plus théâtrale » explique-t-il dans le programme de sa pièce. Et cette vie, sa fausse vraie vie, il en fait également la mise en scène.

Répartis dans l’espace de jeu, quelques accessoires évoquent l’univers imaginaire et familier de Simon : autel dédié au hockey, casque et bâton, bouteilles d’eau, patinoire tracée à la craie au mur. La scénographie laisse ainsi au personnage tout l’espace dont il a besoin pour danser et s’exprimer. Pour le spectateur, impossible de distinguer la part de réalité et la part de fiction. De fait, le texte est particulièrement riche en belles images. Le jeune auteur crée habilement des liens entre les goûts culturels très éclectiques de Simon, ses rêves et son existence. Boulerice a par ailleurs maintes fois prouvé ses talents en écriture, que ce soit à travers la verve très aiguisée des trois protagonistes de Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella? ou grâce au ton tragicomique de son narrateur des Jérémiades.

La pièce, découpée en chapitres, se présente comme un roman qu’on nous lirait en toute confidence. Pourtant, il faut plusieurs minutes avant que le charme n’opère et qu’on laisse derrière nous le long lipsync d’introduction pour mieux se concentrer sur ce que Simon a à nous dire. On peut également se questionner sur la pertinence de l’utilisation d’un français normatif : l’auteur se le demande lui-même durant le spectacle et c’est justement dans la scène qui suit ce questionnement, alors que Simon retrouve un langage plus proche de lui, que l’on sent un rapprochement se produire entre le public et le personnage.

Pour Simon, qui voudrait que sa vie soit une fin de film à chaque instant, tout doit se vivre intensément. À Simon, qui n’est pas n’importe qui, l’auteur offre un texte débordant d’émotions et d’idées. Simon a toujours aimé danser se révèle une pièce iconoclaste dans laquelle Simon prend plaisir à danser avec les mots. Quant au spectateur, il demeure un peu tristement sur sa faim. Il aurait aimé pouvoir se sentir davantage touché.

17-01-2010

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