Aventure nordique dans laquelle le public est invité à suivre les folles aventures de FLOCON...de neige.
Montréal - Nunavik. Village nordique.
Une aventurière et un pingouin rencontre une vieille femme inuit. Sur une peau de phoque, les images s'animent.
Mais comment naissent les aurores boréales ?
Spectacle animé interactif inspiré de légendes traditionnelles inuits et alliant marionnette, actrice humaine, théâtre d'objets, théâtre d'ombres et de lumière, dans lequel les spectatrices (rs) deviennent personnages, techniciens et manipulateurs.
Créer à l'hiver 2012 le spectacle fut présenté en première québécoise au Festival International des Arts de la Marionnette de Saguenay en septembre 2012. La création fut présentée au Théâtre Quat'Sous en mars 2013, dans le cadre de la programmation de l'Heure du conte. Un extrait de spectacle fut également présenté à la Grande Bibliothèque dans le cadre de la programmation de Marionnettes en liberté ! présenté par le festival Les Trois jours de Casteliers. Le spectacle est présenté dans les écoles du Québec depuis mars 2013. Soulignons également le beau succès su spectacle les 31 janvier et 1er février dernier dans le cadre de la Programmation Découverte du Théâtre de l'Illusion à Montréal.
Salle du conseil de l'hôtel de ville de Lévis
2175, chemin du Fleuve à Saint-Romuald
Gratuit - Réservation requise au 418 835-8570 ou à animationbibliotheques@ville.levis.qc.ca
par Daphné Bathalon (février 2014)
La Programmation découverte de L’Illusion, théâtre de marionnettes, se poursuivait la semaine dernière avec la présentation de Flocon, un spectacle interactif créé, conçu et interprété par Jessica Blanchet.
Dès l’entrée en salle, un drôle de personnage accueille les spectateurs, un bout de femme à casquette, Prudence, de la compagnie Prudence Livraison. Il ne faut pas lui faire perdre son temps : ne traînez pas, installez-vous, on attend une grosse livraison, un colis qui devrait arriver d’un instant à l’autre! La dégaine de Prudence et son patois rigolo font bien rire les enfants et leurs parents : public instantanément conquis. Et puis, ce gros colis en bois, quand il arrive, a tout pour titiller la curiosité. Il est destiné à Jessica l’aventurière extraordinaire, qui vient justement récupérer son colis. Mais elle a surtout envie de nous raconter son incroyable voyage dans le Nord, là où elle a découvert, grâce à une vieille légende inuit, l’origine des aurores boréales.
Sur une grande carte du Canada qu’elle déroule au sol, l’aventurière a tôt fait de nous inviter à la suivre, par l’imagination, dans son singulier voyage. De petites figurines placées sur la carte géographique illustrent sa remontée vers le Nord. L’idée, simple et ingénieuse, permet au jeune public de mieux situer les différentes rencontres de Jessica. Malheureusement, étalée au sol, la carte n’est totalement visible que pour la première rangée de spectateurs, même dans le petit studio-théâtre de l’Illusion. Quant aux figurines, du fond de la minuscule salle, on les devine à peine. Un plateau incliné ou un système pour suspendre la carte, et des figurines plus grandes règleraient sans doute ce souci de visibilité.
Jessica l’exploratrice s’adresse aux enfants sur le ton de la confidence, jamais pédagogique, toujours passionnée par son récit et par les personnages, les animaux ou les paysages qu’elle découvre. Ses confidences font voyager à leur tour les enfants, pendus à ses lèvres voyageuses, et nous plongent tout naturellement ensuite dans les légendes inuites. Quelques références, comme celle au Titanic lorsque le navire de l’exploratrice croise la route d’icebergs (« En 1912, on s’était fait avoir »), ou cette chef de village nommée Kanuk, sont autant de clins d’œil bien appréciés des adultes. Le Flocon du titre, lui, est en fait un adorable manchot au bec et à l’accent pointus. Avec ses drôles de manières et sa démarche de dandy, il séduit le public dès qu’il sort la tête de sa caisse de transport.
Malgré un jeune public assez dissipé au soir de la première, et qu’elle aurait, à l’occasion, eu tout intérêt à ramener vers le vif du sujet par quelque improvisation, la créatrice et comédienne Jessica Blanchet parvient à capter l’intérêt des enfants de 5 à 9 ans assis dans la salle, et de leurs parents. L’artiste réussit particulièrement bien à interagir avec les spectateurs en les interpellant régulièrement et en les invitant à se faire tour à tour vigiles, bruiteurs ou techniciens de scène. Les jeunes s’impliquent spontanément, s’appropriant le récit, s’exclamant à l’apparition de Flocon ou s’enthousiasmant à l’idée de voir des « oreilles boréales » (dixit l’un des spectateurs). Brillante idée aussi que cette peau de phoque qui sert de toile de fond au théâtre d’ombres. Tendue par les petits bras de deux apprentis techniciens, elle est le support tout désigné pour le voyage initiatique de Tittuk, à la recherche de la lumière dans la très longue nuit polaire.
Le spectacle paraît court : il se termine abruptement avec la fin de la légende sur les premières aurores boréales. Dommage, on aurait bien voulu connaître la suite du voyage de l’exploratrice, en savoir davantage sur sa rencontre avec Flocon, l’entendre nous parler elle-même de sa découverte des aurores. L’histoire qui nous intéresse est avant tout celle de l’exploratrice, qui, par le regard neuf et émerveillé qu’elle porte sur le Nord et ses légendes, rend ce spectacle si charmant.
La séance de questions qui a suivi la représentation a été l’occasion pour les enfants de s’interroger sur tous les aspects du spectacle, et de démontrer un réel intérêt pour le Nord et ses « habitants au nez froid ». De toute évidence, Jessica Blanchet s’est bien imprégnée de son sujet. Elle qui avoue candidement n’avoir jamais elle-même vu d’aurores boréales nous transporte pourtant de Montréal à Igloulik avec une passion et un enthousiasme contagieux.