Londres, XIXe siècle. La société est en crise et la famine perturbe l’ordre social. Sweeney Todd, un barbier réputé, regagne Fleet Street après 15 années d’exil. Todd ne retrouve à Londres ni sa femme Lucy, ni sa fille Johanna, ni son échoppe de barbier, désormais transformée en pâtisserie.
La propriétaire, Mme Lovett, le reconnaît et l’informe que sa fille a été enlevée par le juge Turpin, le même qui l’a auparavant condamné à l’exil.
Assoiffé de vengeance, Todd fera tomber les têtes alors que celle qui deviendra sa complice, Lovett, trouvera une façon pour le moins inattendue de se débarrasser des corps.
Dans une histoire où se mêlent amour, haine, sang et vengeance, qui survivra et qui succombera?
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Adaptation Christopher Bond
Orchestration Jonathan Tunick
Direction musicale Guillaume St-Laurent
Direction vocale et adaptation française Claude Soucy
Traduction française Joelle Bond
Direction de production Charlotte Legault
Direction technique Jérémi Guilbault
Assistance à la mise en scène et régie Yannick Vézina
Conception du décor Jeff Labbé
Conception des costumes Luce Pelletier
Conception des accessoires Carol Anne Charrette
Conception de l'éclairage Denis Guérette
Conception de l'espace sonore Frédérick Bergeron & Patrick Paquet
Conception des maquillages Nathalie Simard
Conception des coiffures Camille Watters
Pianiste répétiteur Ghislain Dubé
Musiciens
Clarinette Mélanie Bourassa
Percussion Charles-Alexis Côté
Violoncelle Caroline Goulet
Violon Josianne Laberge
Basson Isabelle Lépine
Trompette Benjamin Raymond
Contrebasse Ian Simpson
Cor français élise Taillon-Martel
Tarif : de 33,44$ à 78,86$
Production Théâtre Décibel et Juste pour rire
Le Capitole
269, boul. René-Lévesque Est
Billetterie 1-800-261-9903 ou lecapitole.com
par Francis Bernier
L'histoire de Sweeney Todd, le barbier sanguinaire de Fleet Street, est sans aucun doute l'une des pièces les plus connues du répertoire de Broadway. Récipiendaire d'un Tony Award pour la meilleure comédie musicale dans sa mouture originale de 1979, l'oeuvre emblématique du compositeur et parolier Stephen Sondheim a connu son lot d'adaptations au cours du temps. Le cinéaste Tim Burton en a même fait sa propre version hollywoodienne mettant en vedette Johnny Depp il y a de cela quelques années, amenant la popularité de l'oeuvre à son paroxysme, mais surtout en en faisant une œuvre intergénérationnelle.
La jeune compagnie Décibel a donc été très audacieuse pour sa première production à vie en présentant au théâtre Le Capitole, la première version française au monde du classique de Sondheim. Peut-on dire que le pari est réussi? Oui, sur toute la ligne.
La traduction de Joëlle Bond parvient presque à nous faire oublier que la pièce a été originalement écrite dans la langue de Shakespeare. Le texte et les chansons coulent avec une fluidité étonnante et on s'est permis quelques clins d'oeil culturels qui rendent le tout encore plus original et personnalisé. La qualité principale d'une bonne comédie musicale, il en va de soi, repose en grande partie sur la performance vocale des acteurs et actrices. Le Sweeney Todd gris et sobre de Renaud Paradis fait habilement contraste avec l'extravagance de la Miss Lovett jouée par l'excellente Katee Julien ; un duo fort efficace. En fait, le travail de toute la distribution est époustouflant. Jonathan Gagnon joue un Beadle Bamford drôle et presque attachant. Jean Petitclerc (solide Juge Turpin), Pierre-Olivier Grondin (Anthony Hope) et Andréanne Bouladier (Johanna) brillent littéralement sur scène et offrent des performances scéniques et vocales irréprochables.
Chaque envolée vocale est maîtrisée et soutenue par un orchestre d'une dizaine de musiciens cachés dans une fosse au-devant de la scène. Mention spéciale à Jonathan Tunick pour l'orchestration et à Guillaume St-Laurent pour la direction musicale ; l'univers sonore qu'ils arrivent à créer ponctue les émotions des personnages ainsi que leurs actions en ajoutant beaucoup à l'ambiance tout aussi macabre que comique de la pièce. Louis Morin assure une mise en scène qui prône la simplicité et qui repose avant tout sur le magnétisme et la complicité des interprètes. L'impressionnant décor échafaudé sur deux étages et les flamboyants costumes d'époque imaginés par Luce Pelletier sont d'autres raisons qui font de ce spectacle une réussite en tout point.
Cette version québécoise de Sweeney Todd est assurément prometteuse pour l'avenir de la nouvelle compagnie de théâtre Décibel qui s'est donnée pour mission de se spécialiser dans les comédies musicales. Elle parvient à mettre la barre très haute pour les prochaines productions de ce genre à Québec. Un spectacle rafraîchissant qui mélange adroitement le drame et l'humour noir.