Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Triptyque cryptique
10, 11, 12, 13 et 17, 18, 19, 20 octobre 2017, 20h

Les œuvres de Lina Cruz révèlent des univers où excentricité rime avec ludisme. Son travail, souvent perçu comme surréaliste, ritualiste et tragi-comique, s’avère aussi jouissif qu’intrigant. Toujours ancrées dans un terrain fantaisiste et souvent agrémentées d’accessoires loufoques, ses créations véhiculent la vulnérabilité et l’esprit contradictoire de l’être humain à travers l’humour et l’étrangeté des personnages. Ce spectacle propose trois duos, trois univers intimes, des aventures vécues à deux, des territoires habités par des êtres au caractère très distinct, tour à tour indissociables, complices ou en opposition. Trois duos créés spécifiquement pour six interprètes de Québec, qui voyagent à la rencontre du vocabulaire physique, de la gestuelle minutieuse et de l’imaginaire déjanté et fantasmagorique de l’inclassable artiste.


Chorégraphie : Lina Cruz
Interprétation : Jean-François Duke, Raphaëlle Fougères, Fabien Piché, Harold Rhéaume, Geneviève Robitaille, Lydia Wagerer


Crédits supplémentaires et autres informations

Composition et musique sur scène : Philippe Noireaut
Costumes et accessoires : Lina Cruz
Collaboration à la recherche : Aïcha Bastien N’Diaye
Photos : Maxime Daigle et Llamaryon

Une discussion avec les artistes aura lieu après les représentations du 11 et du 18 octobre.

Durée 75 minutes

Prévente : 25 $
Étudiant / Aîné / Général : 30 $

Le fils d’Adrien danse, Productions Fila 13 et Collectif XYZ


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

La Rotonde lance ces jours-ci sa foisonnante saison 2017-18 (17 œuvres sont au programme!) et inaugure le studio A de la toute nouvelle Maison pour la danse de Québec avec le premier spectacle au programme, Triptyque Cryptique de Lina Cruz. On nous propose trois duos de danseurs, figures connues du milieu de la danse à Québec. Chacune des parties du triptyque semble de prime abord autonome et sans liens avec les deux autres, comme trois spectacles à part entière, mais une finale déjantée vient nous donner plusieurs clés pour décoder cette œuvre.




Crédit photos : Maxime Daigle

Certains éléments assurent toutefois une unité à travers les trois duos. On assiste ici à une chorégraphie de mouvements, où la danse flirte avec la performance, mais aussi avec le théâtre. Chaque geste est précis, réfléchi, pensé. D’instinct, on devine une œuvre plus intellectuelle qu’émotive, ce qui s’avère juste lors de la discussion avec le public qui avait lieu après la représentation du 11 octobre. Les sons, la musique et la sonorisation tiennent également une place aussi importante que la danse dans chacun des duos – grâce à la contribution en direct du compositeur et musicien sur scène Philippe Noireaut, mais aussi à celle de chacun des interprètes : un saut, un clappement de main ou tout simplement l’écho viennent ajouter un coup de pinceau à cette œuvre à la fois impressionniste et surréaliste.

Une thématique animale lie également les trois parties, et ce côté ludique tranche nécessairement avec le côté précis et réfléchi de l’œuvre. Des sifflements et certains mouvements évoquent les oiseaux, mais on reconnait également une gestuelle qui évoque les singes, de même que les chats.

Le premier duo, Tunnel #3, avec Harold Rhéaume et Lydia Wagerer, est le plus récent à avoir été créé, mais est peut-être aussi le plus satisfaisant. Un couple désassorti, aux existences à la fois parallèles et croisées, se déplace dans un monde sous-terrain, forcément sombre et caverneux, quasi apocalyptique, mais étrangement réconfortant. On y savoure un instant de fragilité avec Harold Rhéaume qui chante La vie en rose, sa voix frêle, mais juste, amplifiée par l’écho.

Avec Tempo al dente, la deuxième partie regroupant les interprètes Raphaëlle Fougères et Geneviève Robitaille, Lina Cruz joue allégrement sur la thématique du temps qui s’égrène, qui file et qui s’étire de façon élastique. C’est ici que l’on retrouve la gestuelle des chats, véritables maitres du temps, qui savent comment le savourer.

Enfin, avec En attendant la nuit blanche, avec Jean-François Duke et Fabien Piché, on explore l’opposition et l’unisson, qui bascule dans un univers de cabaret surréaliste.

Il faut savoir que cette œuvre a effectivement été créée comme trois duos indépendants. C’est à la suggestion d’Harold Rhéaume, qui avait envie de rencontrer les autres interprètes du triptyque, que Lina Cruz a créé une finale éclatée qui vient faire éclore pleinement l’aspect ludique et passionné de son travail, que l’on sent en filigrane tout au long du spectacle sans jamais le saisir.

12-10-2017


 

Maison pour la danse
336, rue du Roi
Billetterie : 418-469-5013 - en ligne sur billetech.com

Facebook Twitter  Youtube