À mi-chemin entre le cirque et le théâtre, cette production met en scène de façon poétique, musicale et sensorielle le monde imaginaire d’une femme trop tôt disparue. Créé par Daniele Finzi Pasca, aussi connu pour ses créations avec Éloize et le Cirque du Soleil, ce spectacle puissant est dédié à sa conjointe, décédée en mai 2016. Un éblouissant hymne à la vie et à l’amour, qui marque le retour à Québec du créateur de Icaro, son inoubliable solo.
Auteur et mise en scène, co-concepteur des éclairages et des chorégraphies Daniele Finzi Pasca
Avec Allegra Spernanzoni, Andrée-Anne Gingras-Roy, Beatriz Sayad, David Menes, Jess Gardolin, Evelyne Laforest, Félix Salas, Francesco Lanciotti, Jens Leclerc, Marco Paoletti, Nicolò Baggio, Rolando Tarquini, Stéphane Gentilini
Crédits supplémentaires et autres informations
Musiques et orchestration, conceptrice sonore et des chorégraphies Maria Bonzanigo
Concepteur de la scénographie et des accessoires Hugo Gargiulo
Conseiller à la production Antonio Vergamini
Conceptrice des costumes Giovanna Buzzi
Co-concepteur des éclairages et directeur de production Alexis Bowles
Concepteur vidéo Roberto Vitalini for bashiba.com
Concepteur sculpture Daniel Wurtzel
Co-concepteur son et chef sonorisateur Fabio Lecce
Assistante à la mise en scène et directrice de scène Allegra Spernanzoni
Assistante à la mise en scène, directrice artistique des tournées et recherche chorégraphique Geneviève Dupéré
Conceptrice des maquillages Chiqui Barbé
Équipe technique de tournée
Directrice de scène Allegra Spernanzoni
Directrice de tournée Patrizia Capellari
Directeur technique et chef éclairagiste Julien De La Sablonnière
Chef gréeur Jens Leclerc
Sonorisateur Alessandro Napoli et Fabio Lecce
Chef machiniste et vidéo Nicolò Baggio
Équipe de création et de production
Directeur technique et assistant au co-concepteur des éclairages Marzio Picchetti
Chargées de projet Anna Casari et Patrizia Capellari
Comptable Amal Meroni
Assistants directeur technique Julien De La Sablonnière et Nicolò Baggio
Arts visuels, photographie et recherche iconographique Viviana Cangialosi
Chef gréeur Jens Leclerc
Chef éclairagiste Julien De La Sablonnière
Communication Samuele Ponzio
Assistant au concepteur de la vidéo Sebastiano Barbieri
Recherche de financement et éditeur Claudia Lafranchi Cattaneo
Conseilleur administratif et comptable Lorenzo Ortell
Responsable des archives Marco Finzi Pasca
Chargé de projets spéciaux Mag Goyer
Booking International Sarai Gómez, Chiqui Barbé et Tanja Milosevic
Enregistrement orchestral
Production musicale de la RSI Radiotelevisione Svizzera
Exécution par l’OSI Orchestra della Svizzera italiana
Chef d’orchestre Kevin Griffiths
Ingénieur du son Wolfgang Müller
Production musicale Alissa Nembrini
Archives Loredana Botta
Atelier de costumes
Collaboratrice à la conceptrice des costumes Lisa Rufini
Couturière Sara Bianchi
Confection des costumes Sartoria SlowCOSTume
Armures sur mesure Spadanera di Jacopo Matricciani
Design technique Matteo Verlicchi
Collaborateur au projet Marco Meier
Vidéo de Julie Facundo et Juan Ponce de León, Mueca Films
Durée 135 minutes avec entracte
Production Compagnia Finzi Pasca
Le Diamant prouve en cette première saison qu’il ne sera pas seulement un joyau culturel, mais un écrin magnifique, un coffre aux bijoux plus scintillants les uns que les autres. Quelle superbe idée que d’inviter Daniele Finzi Pasca à venir présenter à Québec son plus récent projet, Per Te, à la mémoire de sa complice de vie et de travail, Julie Hamelin. Une femme importante dans l’univers du cirque et du spectacle au Québec, qui a fondé le Cirque Éloize et qui a travaillé sur plusieurs créations de la compagnie Finzi Pasca. Une femme décédée dans la fleur de l’âge, à qui l’on rend ici hommage, sans larmes, sans cris, mais avec beaucoup d’amour et de joie.
Mélangeant cirque et théâtre, Per Te est un amalgame de performance, de discussions, de jeu théâtral et de douce folie. Le metteur en scène, par l’entremise de l’équilibriste Evelyne Laforest, nous amène vers un banc de parc, où Julie aimait s’asseoir. Dans ses mains, elle tient une boîte qui regroupe des effets personnels et artefacts recueillis par Julie tout au long de ses voyages. Des souvenirs, des petites racines qui la connectaient un peu partout. Julie disait aussi qu’il fallait se créer un jardin intérieur, s’y réfugier parfois. Se lève alors le mur imitant un ciel d’été, et la scène-jardin nous apparait, baignée dans une magnifique lumière orangée. Des chevaliers prennent place, qu’on époussette. Puis, l’un d’eux s’active (David Menes), devient alors un Don Quichotte agité, transformant sa roue Cyr en destrier répondant au nom de Michel. Les armures, évoquant la carapace que l’on enfile pour se protéger dans les moments de fragilité de la vie, cliquettent, sans pour autant sembler déranger les artistes dans leurs mouvements.
Per Te se veut une ode à la légèreté, non pas celle frivole, mais celle qui nous élève.
Des ventilateurs, placés en cercle pour former un vortex au centre de la scène, viennent faire danser de grands bouts de tissus translucides : les chevaliers semblent alors affronter les moulins à vent. Plus tard, ce sera au tour de balles, de mouchoirs, de grands pétales rouges. Ces éléments volants ajoutent un élément de danger ou des obstacles supplémentaires pour les artistes circassiens lors de leurs numéros solos ou en duo, mais créent une poésie visuelle absolument splendide, évoquant parfois le romantisme à l’italienne.
Nous sommes à trois mois de la première, nous dit-on tout au long de la représentation ; Beatriz Sayad, parfois habillée en ange, décortique certaines scènes en nous confiant ce que Julie en aurait pensé. Elle aurait ri, elle aurait été émue, elle n’aurait pas accepté telle scène. On a cette impression de plonger dans la tête de Daniele Finzi Pasca. On ressent alors l’amour, la violence, le deuil – un personnage dira d’ailleurs qu’on n’a pas de mot pour décrire la tristesse. D’instants de cabotinage entre le contorsionniste extraordinaire Félix Salas, le comédien clownesque Rolando Tarquini et David Menes (qui peut jongler avec des balles de ping-pong comme personne), on passe à des moments de rêve, littéralement (être nu sans que personne ne s’en aperçoive), à des numéros de haute voltige grâce au talent hors du commun de Micol Veglia et James Kingsford-Smith. Se détachant de l’arrière-scène colorée, d’orange chaud à bleu enveloppant, ces deux derniers en mettent plein la vue au cerceau suspendu ou aux sangles, créant des images, des moments, qui restent imprimées sur la rétine et dans notre imaginaire. La trame sonore orchestrale de Maria Bonzanigo vient envelopper le tout finement, avec grâce.
Per Te se veut une ode à la légèreté, non pas celle frivole, mais celle qui nous élève. Alto (plus haut) ! diront souvent les artistes en scène, qui glissent, se soulèvent et volent. Devant nous s’activent dans leur jardin scénique des gamins qui jouent, qui s’amusent, qui rigolent ensemble. Une troupe comme une famille, qui célèbre la beauté onirique du monde, la beauté resplendissante de la vie.Dates antérieures (entre autres)
Création 2016, à Lugano