2007
Reposant sur des échanges verbaux musclés, rythmés et cinglants, ce premier texte franchement audacieux de Catherine-Anne Toupin aborde l’envie qui cristallise les relations d’amour et d’amitié, de la jalousie la plus perverse au désir le plus charnel. Passant des déboires professionnels de l’un aux échecs personnels de l’autre, en s’arrêtant particulièrement sur la tension sexuelle sous-jacente à n’importe quelle relation, L’envie présente le vide existentiel de quatre amis de longue date, qui forment deux jeunes couples. Deux d’entre eux deviendront amants et chercheront à se déculpabiliser de cette liaison. Les choses, inévitablement, se corseront.
Prêts à tout essayer pour tenter de donner un sens à leur vie, les personnages de L’envie s’accrochent les uns aux autres en se faisant couler au passage, cherchant désespérément de nouveaux ancrages pour baliser leur existence… Leurs pulsions sexuelles les guidant, ils mentent, manigancent et fuient, le tout dans un jeu de séduction cruel et provocateur, aux frontières du voyeurisme et de l’exhibitionnisme.
Par sa langue naturelle au ton humoristique à la fois cynique et incisif, L’envie s’inscrit tout à fait dans la lignée artistique du Théâtre ni plus ni moins, qui privilégie une approche théâtrale sobre animée par une seule et même préoccupation, celle de raconter une histoire à un public. Parmi les spectacles précédents de la compagnie, on compte Pour faire une histoire courte… de Frédéric Blanchette, La collection et Ashes to Ashes de Harold Pinter, 4 chiens sur le même os de John-Patrick Shanley, Histoire ancienne de David Ives et L’ancien quartier de David Mamet.
mise en scène : Frédéric Blanchette
production : Théâtre ni plus ni moins
avec : Guillaume Champoux, Steve Laplante, Catherine Proulx-Lemay et Catherine-Anne Toupin.
collaborateurs : Martin Gagné et Xavier LaferrièreThéâtre Ni plus ni moins
Tarifs de groupe disponibles pour cette pièce :
17$ pour les groupes adultes (plus de 10 personnes)
15$ pour les étudiants (plus de 20 personnes)Du 10 au 28 avril 2007
Billetterie : 514-282-3900Tarif régulier : 20 $
Représentations : du mardi au samedi à 20h
Carte Première : 10$
Période Première : du 5 au 14 avril 2007
2004
Du 14 octobre au 6 novembre 2004, le Théâtre ni plus ni moins présente sa septième production à la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui : L’envie de Catherine-Anne Toupin. Premier long texte d’une auteure qui a fait ses armes en tant que comédienne et en signant plusieurs courtes pièces, cette création rassemble des éléments phares d’une même génération théâtrale, soit les acteurs Guillaume Champoux (Oreste, L’alchimiste), Steve Laplante (Unity 1918, Littoral), Catherine Proulx-Lemay (Tabou, Une grenade avec ça?) et Catherine-Anne Toupin (Pour faire une histoire courte…, Histoire ancienne), dirigés par le metteur en scène Frédéric Blanchette.
Reposant sur des échanges verbaux musclés, rythmés et cinglants, ce premier texte franchement audacieux de Catherine-Anne Toupin aborde l’envie qui cristallise les relations d’amour et d’amitié, de la jalousie la plus perverse au désir le plus charnel. Passant des déboires professionnels de l’un aux échecs personnels de l’autre, en s’arrêtant particulièrement sur la tension sexuelle sous-jacente à n’importe quelle relation, L’envie présente le vide existentiel de quatre amis de longue date, qui forment deux jeunes couples. Deux d’entre eux deviendront amants et chercheront à se déculpabiliser de cette liaison. Les choses, inévitablement, se corseront.
Prêts à tout essayer pour tenter de donner un sens à leur vie, les personnages de L’envie s’accrochent les uns aux autres en se faisant couler au passage, cherchant désespérément de nouveaux ancrages pour baliser leur existence… Leurs pulsions sexuelles les guidant, ils mentent, manigancent et fuient, le tout dans un jeu de séduction cruel et provocateur, aux frontières du voyeurisme et de l’exhibitionnisme.
Par sa langue naturelle au ton humoristique à la fois cynique et incisif, L’envie s’inscrit tout à fait dans la lignée artistique du Théâtre ni plus ni moins, qui privilégie une approche théâtrale sobre animée par une seule et même préoccupation, celle de raconter une histoire à un public. Parmi les spectacles précédents de la compagnie, on compte Pour faire une histoire courte… de Frédéric Blanchette, La collection et Ashes to Ashes de Harold Pinter, 4 chiens sur le même os de John-Patrick Shanley, Histoire ancienne de David Ives et L’ancien quartier de David Mamet.
À la barre de cette production, Frédéric Blanchette présente une feuille de route des plus inspirantes : metteur en scène de des pièces Cheech, les hommes de Chrysler sont en ville (La Manufacture) et Les hommes aiment-ils le sexe, vraiment, autant qu’ils le disent? (Espace Go) de François Létourneau, auteur et metteur en scène de la comédie Pour faire une histoire courte…(Théâtre ni plus ni moins), il a également codirigé la reprise de Variations sur un temps (Juste pour rire) de David Ives avec Pierre Bernard. Nominé à la Soirée des Masques 2004 dans deux catégories, mise en scène et révélation de l’année, il est décidément l’un des jeunes metteurs en scène les plus en demande.
L’envie de Catherine-Anne Toupin
Mise en scène Frédéric Blanchette
Avec Guillaume Champoux, Steve Laplante, Catherine Proulx-Lemay et Catherine-Anne Toupin
Éclairages Martin Gagné
Régie Xavier LaferrièreUne production du Théâtre ni plus ni moins
Du 14 octobre au 6 novembre 2004
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Extraits du communiqué de presse
par David Lefebvre (2004)
L'hiver dernier, j'ai eu la chance d'avoir en entrevue Catherine-Anne Toupin pour la reprise de Pour faire une histoire courte (lire entrevue). Pendant notre entretien, elle avait parlé de l'écriture de L'Envie :
Quels sont tes projets?
J’ai fini la première version d’une longue pièce. Il y a eu une lecture publique au Festival du Jamais lu au printemps dernier, puis je suis en train de terminer la deuxième version. On espère la produire dans l’année qui s’en vient. C’est une pièce à suspens, à punch. On découvre ce qui se passe au fur et à mesure que l’histoire avance. La pièce racontera l’histoire de quatre jeunes adultes, fin vingtaine qui se cherchent beaucoup et qui expérimentent toutes sortes d’affaires, mais de façon pas nécessairement très concluantes… Frédéric Blanchette fera probablement la mise en scène…
C'est effectivement Frédéric Blanchette qui met en scène le premier long texte de la comédienne, titré L'Envie. En plus de Catherine-Anne (Isabelle) sur scène, on retrouve Steve Laplante (Patrick), Catherine Proulx-Lemay (Annie) et Guillaume Champoux (Dave). Deux couples d'amis, jeunes, passent à travers des déboires professionnels et personnels. Annie a quitté son job d'agente de voyage, son chum (Dave) tente de faire des gros coups à la bourse (c'est aussi son travail) et depuis un mois rencontre en cachette Isabelle, la copine de Pat, son ami d'enfance. Mais Isabelle a de la difficulté à vivre la situation et décide de faire un échange de couple, pour se déculpabiliser. Mais tout ne va pas comme prévu, rien n'est facile. Et c'est la longue dégringolade.
Dans un décor simpliste (moquette, fauteuil, table, mur à l'arrière avec stores) et épuré (comme l'éclairage, qui vient spécifier l'action soit dans un coin ou sur toute l'espace scénique), tout commence avec de longs regards entre eux. Un «S't'une joke?» vient briser le silence et, pendant quelques minutes, on cherche de quoi ils parlent. Les répliques sont très courtes et souvent cinglantes. La pièce est donc composée de plusieurs petites scènes entre les personnages, qui viennent expliquer lentement de quoi il en retourne. On comprend rapidement l'attirance d'Isabelle pour Dave et vice-versa, et le jeu qu'ils doivent jouer pour ne pas que le copain-copine le sache. Et comme ils sont amis depuis belle lurette, c'est encore plus difficile à cacher et à vivre. L'ambiance musicale change tout au long de la pièce, adaptée à chaque scène.
On décèle dans l'écriture les thèmes du manque d'amour dans le couple moderne, du manque total de romantisme, de l'engagement. De la frustration devant l'échec (ou devant la réussite des autres), des essais-erreurs, du changement délibéré dans notre vie pour qu'elle soit moins ordinaire et qu'on se sente vraiment être «quelqu'un», de la tension sexuelle à toute relation possible, au vide existentiel de la vie d'aujourd'hui. Croire vraiment en l'Amour, il semble que très peu de personnages adhère à cette idée. On passe du «on ne peut pas mentir quand on est nu» (scène entre Isabelle et Dave pour s'aguicher) à «plus on vieillit avec quelqu'un, plus on perd la capacité de le rendre heureux mais pas celle de lui faire du mal»...
Cinglant, cynique, audacieux, exhibitionniste, voyeur, sans que pourtant on se sente mal à l'aise malgré une répartie très rapide et une finale qui nous laisse sur notre faim, Catherine-Anne Toupin signe un bon premier texte et la pièce est dans la lignée de ce que le Théâtre Ni plus ni moins nous a habitué, soit une comédie dramatique qui raconte (bien) une histoire, divertissante et juste assez dérangeante (dans les propos) pour être captivante du début à la fin.