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L'Orangeraie
Théâtre Denise-Pelletier : 28 février, 1er et 2 mars 2018

Salle Pauline-Julien : 18 avril 2018, 20h (voir encadré)

Une famille vit dans une orangeraie, là où les roses trémières conversent avec la lune. Puis, un obus traverse le ciel et tue les grands-parents des jumeaux de 9 ans, Amed et Aziz. Alors que les frères auraient pu vivre à l’ombre des orangers, la guerre vole dès lors leur enfance et trace en rouge leurs crédules destins. Car Zahed, leur père, doit choisir entre ses deux fils pour clamer sa vengeance. Des années plus tard, l’un des jumeaux aspire à devenir comédien en Amérique. Aidé de Mikaël, un enseignant en art dramatique, il cherche le chemin de la paix.

L’orangeraiest d’abord un roman que Larry Tremblay a lui-même adapté pour la scène. Fable sur l’enfance et la guerre, l’œuvre romanesque a reçu plusieurs prix depuis sa publication en 2013.


Texte Larry Tremblay
Mise en scène Claude Poissant
Avec Jean-François Casabonne, Gabriel Cloutier-Tremblay, Éva Daigle, Philippe Durocher, Mohsen El Gharbi, Ariel Ifergan, Jean-Moïse Martin, Éric Paulhus, Mani Soleymanlou et Sébastien Tessier et la voix de Dominique Quesnel


Entrevue

Survivre au frère sacrifié : entrevue avec Claude Poissant pour L’orangeraie

Par Olivier Dumas


Crédit photo : Jean-François Brière

Par son travail sur L’orangeraie, Claude Poissant renoue avec des thèmes de prédilection et son fidèle complice, Larry Tremblay, dans une «adaptation qui mord dans le roman».

En une fin d’avant-midi nuageux, l’homme de théâtre raconte d’entrée de jeu avoir «effectué plusieurs mises en scène des textes de Larry Tremblay pour la scène (Le ventriloqueAbraham Lincoln va au théâtreThe Dragonfly of Chicoutimi, Grande écoute), mais c’est la première fois que j’adapte l’un de ses livres. C’est drôle, car je lui ai dit que cela ferait tellement une bonne pièce de théâtre. Il réfléchit vraiment à la scène, en plus d’être un penseur et un essayiste.»
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Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance mes et régie / Jean Gaudreau
Décor / Michel  Gauthier
Costumes / Sébastien Dionne
Environnement sonore / Philippe Brault
Éclairages / Erwann Bernard
Vidéo / Janicke Morissette
Accessoires / Fanny Denault
Maquillages - coiffures / Florence Cornet
Conseiller dramaturgique / Jean-Simon Traversy
Conseillère en mouvements / Caroline Laurin-Beaucage
Direction technique / Guy Caron
Photo Gunther Gamper

Durée 1h45

28 février 19h
1er mars 13h30 et 20h
2 mars 10h30 et 20h

La pièce sera auss présenté à la Salle Pauline-Julien le 18 avril 2018, 20h
15 615, boul. Gouin Ouest
Billetterie : 514-626-1616
COMPLET

Une production Théâtre Denise-Pelletier en coproduction avec le Théâtre du Trident


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Critique disponible
            
Critique

Crédit photo : Gunther Gamper

critique publiée en 2016

Dans un pays du Moyen-Orient jamais nommé, mais où la mort peut tomber du ciel à tout moment, un homme se voit proposer par un combattant de venger la mort de ses parents, fauchés par un obus, en envoyant l’un de ses jumeaux de 9 ans se faire exploser en territoire ennemi.

La précédente pièce de Larry Tremblay, Cantate de guerre, nous laissait sur l’ordre presque suppliant qu’un soldat adresse à un enfant de 7 ans : « Dis-moi pourquoi je ne te tuerais pas ». La question continue de résonner dans L’orangeraie, adaptée à la scène par son auteur. Dans cette histoire, Amed, le jumeau survivant réfugié au Québec, voit son passé ressurgir lors d’une répétition pour une pièce de théâtre.

L’orangeraie nous parle avant tout de l’enfance brisée par la guerre, celle qui efface les frontières entre une certaine innocence, nécessaire pour grandir serein, et la cruauté du monde adulte, ses sacrifices au nom de la vengeance, ses mensonges et sa haine. Le texte de Tremblay pose aussi la question de la transmission de la haine de l’autre, comme un lourd héritage, quand une bombe fauche une maison, des proches, et qu’il devient vital de venger leur mémoire, leurs âmes qui ne connaîtront pas la paix. Ce texte de Tremblay s’inscrit parfaitement dans l’ouverture sur le monde que connaît la scène québécoise ces dernières années, une ouverture sur des histoires d’ailleurs, des croyances différentes et des paysages étrangers, mais avant tout sur des êtres humains dont les histoires, les doutes, les peurs, l’amour nous sont avant tout familiers.


Crédit photo : Gunther Gamper

Un auteur talentueux, une œuvre qui a déjà séduit de nombreux lecteurs dans plusieurs pays, des thèmes forts, un metteur en scène habitué aux textes critiques et aux prises de parole politiques, l’adaptation à la scène de L’orangeraie pouvait-elle être autre chose qu’une réussite? Si la scénographie, sobre et efficace, nous amène d’emblée dans l’environnement chaud, mais tendu, de cette orangeraie familiale, petite oasis menacée par les bombes et la guerre, puis dans une salle de répétition nichée au cœur de l’hiver québécois, il semble toutefois manquer une âme à la production. Il y en a pourtant une brillante, double et complexe, au cœur même du récit, celle d’Amed au jumeau perdu, mais aussi des hommes, frères ennemis par delà la montagne qui les sépare, et d’une mère, à qui on demande le plus douloureux des sacrifices. Mais ce cœur battant semble figé pendant la majorité du spectacle dans le carcan imposé par la mise en scène de Claude Poissant.

Avec des thèmes tels que la famille, l’enfance brisée, la guerre et l’horreur, le tout dans un style très lyrique, la comparaison avec l’univers de Wajdi Mouawad est inévitable. Pourtant, là où des œuvres comme Incendies ou Littoral remuent profondément, cette coproduction du Théâtre Denise-Pelletier et du Théâtre du Trident nous laisse étrangement froids. La langue des personnages, quoique magnifique, et les nombreuses images évocatrices et poétiques ne suffisent pas à chasser cette impression de froideur et de distance entre les personnages et la salle. Cette distance ne s’efface qu’en deuxième partie, alors que le passé rejoint brutalement Amed et que celui-ci parvient enfin à mettre des mots sur sa douleur, à dire la vérité, à reprendre son véritable nom, lui qui vivait dans le mensonge sous celui de son jumeau. Le jeune Gabriel Cloutier-Tremblay est d’ailleurs celui par qui la production trouve enfin le chemin du cœur. Le reste de la distribution semble peiner à trouver le ton juste dans une mise en scène très posée et rigide. Dommage pour un sujet aussi porteur et si cruellement d’actualité.

27-03-2016
 

Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

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Dates antérieures (entre autres)

Du 23 mars au 16 avril 2016 - Théâtre Denise-Pelletier
Du 26 avril au 21 mai 2016 - Le Trident