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La place rouge
Du 9 au 27 octobre 2018

Réunies après des  années  de  silence,  Elena et Sonia s’apprêtent à célébrer la  mémoire de leur mère musicienne, lors d’un hommage posthume. Par un jour de canicule où le temps s’étire, Hakim, un réfugié que Sonia doit accueillir chez elle, tente de faire sienne sa terre d’accueil. Et le piano se réanime d’entre les morts.

Récit des petites et grandes guerres qui traversent la société, ce premier texte de Clara Prévost trouve sa source au cœur de l’œuvre d’Anton Tchekhov, et dans ce désir de Productions Fil d’or de créer des ponts, entre répertoire et création, d’un humain à l’autre.


De Clara Prévost
Mise en scène Isabelle Leblanc
Avec Yann Aspirot, Jérémie Bouchard, Lucie Dubé, Abdelghafour Elaaziz, Joanie Guérin, Clara Prévost et Rebecca Vachon


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance et régie Mélissa Campeau
Musique Lucie Dubé
Scénographie Rogé Francoeur
Conception éclairages Chantal Labonté
Conception constumes Sophia Graziani
Conseil dramaturgique Pierre Bernard et Isabelle Leblanc
Conception sonore Éric Forget

Durée à venir

mardi au jeudi 19h30, vendredi 20h30 , samedi 16h30

Mercredi causerie après la représentation 17 octobre

 

Régulier

*60 ans et +

*30 ans et -

**MHM

44,00 $

32,00 $

​30,00 $

29,00 $

​36,00 $

32,00 $

30,00 $

26,00 $

* Pièce d'identité requise
** Pour les résidents de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Preuve de résidence requise.

Forfait Premier Regard

2 billets pour 1 même spectacle 36,00$
Disponible du mercredi au samedi de la première semaine de représentations.

Billets ni transférables ni remboursables. Le Scriptarium 2019 exclu.

Une production Productions Fil d'or


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Critique disponible
            
Critique





Crédit photos : Maxime Côté

Décidément, cet automne est l'occasion de découvrir de nouvelles écritures féminines! À la salle Fred-Barry, la pièce La Place Rouge, issue d'une résidence de création, met en scène les petits et grands conflits, aussi bien ceux qui peuvent déchirer une famille que ceux qui précipitent des millions de personnes sur les routes de l'exil.

Le texte de Clara Prévost s'inspire de l'univers de Tchekhov et de ses grands thèmes ­­ (l'absurdité de l'existence, la fin du monde, les secrets familiaux, l'espoir d'un avenir meilleur, les rêves étouffés...), mais offre une parole qui lui est propre et une vision tout à fait contemporaine de notre société. Par le prisme d'un conflit entre deux soeurs, réunies après plusieurs années par le décès de leur mère, l'auteure creuse dans les rapports familiaux pour exposer la jalousie, la peur et la haine de l'autre. Ces relations sont le reflet de ce qui s'insinue aussi dans la collectivité.

Au coeur d'une journée caniculaire, Elena (Clara Prévost) débarque chez sa soeur Sonia (Rebecca Vachon), dans l'appartement familial. Y trône l'urne contenant les cendres maternelles sur un long piano à queue. La présence fantomatique de la mère musicienne, disparue en laissant des marques profondes, se fait plusieurs fois sentir entre les soeurs. Autour de Sonia et d'Elena gravitent une voisine remplie de préjugés, un réfugié qui tente de faire sienne sa terre d'accueil tout en surmontant ses traumatismes et deux policiers malhabiles.

Par le prisme d'un conflit entre deux soeurs, réunies après plusieurs années par le décès de leur mère, l'auteure creuse dans les rapports familiaux pour exposer la jalousie, la peur et la haine de l'autre.

La mise en scène d'Isabelle Leblanc, dans un élan bien tchekhovien, fait de la canicule elle-même un personnage à part entière duquel on se cache derrière de lourds rideaux, contre lequel on lutte à grand renfort de ventilateurs et qui occupe toutes les ondes radio. La canicule alourdit le pas, ralentit les esprits et aiguise les inimitiés. La mise en scène souligne d'ailleurs adroitement les courants sous-jacents entre les personnages et les tumultes intérieurs. Les éclairages de Chantal Labonté font, quant à eux, un cocon de cet appartement confortable qui n'échappe toutefois pas aux soubresauts émotifs de ses habitants et visiteurs...

Toute la distribution contribue à la réussite du spectacle, en particulier Rebecca Vachon en Sonia, jeune femme perdue dans ce grand salon et derrière ses lunettes rondes, et Abdelghafour Elaaziz en Hakim, dont la vulnérabilité arrive par vague. On pourra cependant reprocher à la pièce de s'éparpiller dans ses intrigues secondaires peu convaincantes, et dans le va-et-vient des personnages autour de l'espace de jeu. Faire faire aux acteurs chaque fois le tour de la scène pour sortir n'apporte rien aux propos.

La Place Rouge parvient à rattacher l'intime au politique dans une intrigue prenante, par moments étouffante, comme les rideaux bloquant l'air et la lumière, par moments libératrice, comme la colère et le ressentiment surgissant dans un cri du coeur. En fin de compte, l'amour fraternel, fragile et maladroit, peut-il triompher?

Avec ce premier texte prometteur de Clara Prévost, les Productions Fil d'or poursuivent de belle manière la saison de Fred-Barry, entamée sous le signe de la parole féminine.

13-10-2018
 

Salle Fred-Barry, Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

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