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J'abandonne une partie de moi que j'adapte
Du 28 août au 7 septembre 2019, mardi au jeudi 19h30, vendredi 20h30, samedi 16h30

« Êtes-vous heureux ? » Quatre comédiens trentenaires et la metteure en scène Justine Lequette, touchés par le documentaire français Chronique d’un été (1961), qui jeta les bases du cinéma-vérité en Europe, reprennent les questions-clés qu’autrefois les cinéastes Edgar Morin et Jean Rouch posaient aux passants, aux ouvriers, aux étudiants, aux immigrants. Dont celle-là, et celle-ci. « En quoi votre bonheur est-il lié au travail ? »

Près de 60 ans plus tard et devant une société transformée, la création de ces artistes issus du Conservatoire de Liège met en perspective les deux époques et s’interroge, avec force et tendresse, sur les notions de travail, de bonheur et d’utopies.

Entre écriture de plateau et effluve de Nouvelle Vague, le spectacle, d’une esthétique toute en mouvance, nous laisse percevoir quel curieux sens nous donnons à nos vies.

Succès du Festival Off d’Avignon à l’été 2018, J’abandonne une partie de moi que j’adapte, qui tourne toujours en France et en Belgique, se révèle d’une finesse aussi irrésistible que son titre est fécond.


Initié et mis en scène par Justine Lequette
Écriture collective et interprétation Rémi Faure, Benjamin Lichou, Jules Puibaraud et Léa Romagny


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance Ferdinand Despy
Éclairages Guillaume Fromentin

Le spectacle J’abandonne une partie de moi que j’adapte inclut des extraits de la pièce Je te regarde d’Alexandra Badea, représentée et publiée dans son intégralité par L’Arche Éditeur. 
www.arche-editeur.com

Textes des films Attention Danger Travail et Volem Rien Foutre al pais réalisés par Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe, et produits par C-P Productions.

Textes et images du film documentaire Chronique d’un été, réalisé par Jean Rouch et Edgar Morin, et produit par Argos films.

Durée à venir

 

Régulier

*60 ans et +

*30 ans et -

**MHM

44,00 $

32,00 $

​30,00 $

29,00 $

​36,00 $

32,00 $

30,00 $

26,00 $

* Pièce d'identité requise
** Pour les résidents de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Preuve de résidence requise.

Forfait Premier Regard

Ce forfait 2 pour 1, au tarif exceptionnel de 36 $ pour deux billets d’un même spectacle présenté en soirée à la Salle Fred-Barry, est disponible du mercredi au samedi de la première semaine de représentations.
Une économie de 50 % sur le prix régulier à la carte.

Billets ni transférables ni remboursables. Le Scriptarium 2019 exclu.

NOUVEAU - SORTIE ADULTE-ADO À LA SALLE FRED-BARRY
Pour une sortie en famille, certaines soirées sont réservées au même tarif que le forfait Premier Regard, soit 36 $ pour 2 billets.
Le poids des fourmis 29 et 30 novembre, 6 et 7 décembre.
Guide d’éducation sexuelle pour le nouveau millénaire 28 et 29 février, 6 et 7 mars.
Le Scriptarium 2020 30 avril, 1er mai, 7 et 8 mai.

Une production Création Studio Théâtre National Wallonie-Bruxelles, en coproduction avec le Group Nabla


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Critique disponible
            
Critique

Le cinéma vérité est à l'honneur ces jours-ci à la salle Fred-Barry grâce à une brillante production belge au titre intrigant : J'abandonne une partie de moi que j'adapte. La pièce, repérée au Off Avignon 2018 par le directeur artistique Claude Poissant, reprend à son compte la question à la fois simple et complexe que posait en 1961 à des Parisiens de milieux et d'âges différents le film Chronique d'un été: êtes-vous heureux?




Crédit photos : Hubert Amiel

La production de Création Studio Théâtre national Wallonie-Bruxelles et de Group Nabla se penche entre autres sur les difficultés que chacun rencontre à trouver sa part de bonheur. Au fil d'un habile collage de citations tirées de ce film de Jean Rouch et Edgard Morin (et de quelques autres œuvres), d'échanges entre les réalisateurs et de questionnements percutants, J'abandonne une partie de moi que j'adapte questionne la conception du bonheur personnel ou collectif, mais aussi notre rapport – souvent conflictuel – au travail, la finalité de celui-ci et le legs du système industriel, ce qu'il nous impose encore aujourd'hui comme rythme de vie parfois aliénant.

Dépression, épuisement professionnel, anxiété : les maux d'une société toute tournée vers la carrière et la performance, bien loin de la société des loisirs promise, sont nombreux. Ils sont autant de symptômes d'un milieu qui exige de ses travailleurs qu'ils s'adaptent à lui plutôt que l'inverse. De quelle manière concilier la part de soi qui travaille pour vivre, doit se lever tous les matins pour entamer la même routine, et la part de soi qui est vraiment libre d'être elle-même? Dans un monde ultra connecté où le travail gruge de plus en plus la vie privée, la question est pressante.

C'est un sujet vaste et sérieux, s'il en faut, mais qui n'empêche pas la production de se révéler aussi très drôle et de parfois faire briller un peu d'espoir au travers de constats difficiles.

Rémi Faure, Jules Puibaraud, Benjamin Lichou et Léa Romagny, qui signent le texte en plus d'interpréter tous les rôles, maîtrisent leur partition, leurs accents et leurs postures. Cigarette au bec, les personnages qu'ils incarnent discutent, confrontent leurs points de vue, s'ouvrent puis se confient, enfin. La mise en scène de Justine Lequette mise avant tout sur la force de ce quatuor d'acteurs, la cohésion du groupe et l'énergie que dégagent leurs corps dans l'espace.  La facilité et l'aplomb avec lesquels ils passent d'un personnage à un autre donnent à l'ensemble de la production un ton très proche de celui du cinéma vérité de Rouch et Morin.

J'abandonne une partie de moi... est de fait une charge émotive forte sous ses dehors d'abord légers. Les propos des personnes interrogées sur le bonheur trouvent facilement écho dans nos propres préoccupations et, quand on passe, d'un bon dramaturgique, des années 1960 à aujourd'hui, impossible de ne pas constater que rien n'a vraiment changé, que le monde du travail n'apporte toujours pas l'épanouissement escompté. « Et vous, êtes-vous heureux? Ça dépend du moment, des circonstances, mais j'y arrive. »

De la fillette lucide qui, en début de spectacle, pose une question laissée sans réponse : pourquoi faut-il travailler? à sa finale déconcertante dans laquelle on espère voir une certaine forme de libération, J'abandonne une partie de moi que j'adapte jette les bases d'une réflexion universelle sur laquelle on devrait, en tant que société, se pencher plus tôt que tard.

31-08-2019

Salle Fred-Barry, Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

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