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Du 3 au 14 septembre 2013, 20h
Ainsi parlaitAinsi parlait
danse-théâtre
Texte Étienne Lepage
Mouvement Frédérick Gravel
Mise en scène et scénographie Étienne Lepage et Frédérick Gravel
Avec Daniel Parent, Marilyn Perreault, Éric Robidoux et Anne Thériault

Tout d’abord une langue dressée. Une langue qui crache, qui envoûte, qui en dit trop, ou pas assez. Puis, quelques gestes, des à-peu-près, lâches, qui appellent l’« évachage ». Ainsi parlait est le résultat d’un travail de recherche mené sur les mariages possibles entre la parole et le mouvement. Dirigée par l’auteur Étienne Lepage et le chorégraphe Frédérick Gravel, la recherche prend appui sur le choc de leurs démarches respectives.

FRÉDÉRICK GRAVEL + ÉTIENNE LEPAGE
Étienne Lepage, jeune auteur dramatique, traducteur et un peu touche-à-tout, a à son actif des textes qui ont frappé l’imaginaire de notre théâtre dont les fameux Rouge Gueule, L’enclos de l’éléphant et Robin et Marion. Frédérick Gravel est danseur, chorégraphe, musicien, éclairagiste. Ses productions Gravel Works, Usually Beauty Fails, Tout se pète la gueule, chérie et Cabaret Gravel Cabaret sont saluées par la critique d’ici et d’ailleurs.


Section vidéo
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Lumières Frédérick Gravel
Environnement Sonore Stéphane Boucher
Costumes Elen Ewing
Photo Stéphane Najman / Photoman

Une présentation La Chapelle.
Une production Groupe Gravel Lepage
en coproduction avec Automne en Normandie à Rouen et Festival Transamériques.
Créée en résidence à la Maison de la culture Frontenac et à l’Agora de la danse.
Ainsi parlait est une production supportée par Daniel Léveillé Danse, par le biais de son volet de parrainage d’aide à la production et à la diffusion.


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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Dates antérieures

Du 5 au 8 juin 2013, Agora de la danse (FTA 2013 - création)

 
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 Critique
Critique

par Sara Fauteux


Crédit photo : Nadine Gomez

Lors de la première d’Ainsi parlait, le 3 septembre dernier, Daniel Parent se sentait privilégié d’être sur la scène de La Chapelle. En ouverture du spectacle, il nous disait à quel point nous étions tous privilégiés d’être là, privilégiés d’avoir envie d’être là, d’avoir envie de faire l’effort de se questionner, d’avoir du temps à perdre, de l’argent à lancer « par les fenêtres de la beauté »… Complaisant? Plein d’autodérision? Provocateur? Ou simplement amusant?

Ainsi parlait est le fruit d’un travail de recherche entre l’auteur Étienne Lepage et le chorégraphe Frédérick Gravel, qui fut présenté en première lors du plus récent Festival TransAmériques en juin dernier. En prenant comme matériau de départ une série de monologues de Lepage, les deux créateurs ont exploré avec les comédiens Daniel Parent, Éric Robidoux, Marilyn Perreault et Anne Thériault les mariages possibles entre parole et mouvement.

Au cœur de leur démarche, il y avait la volonté de voir comment texte et mouvement peuvent cohabiter sur une scène sans nécessairement voir l’un devenir la métaphore, ou pire encore, l’illustration de l’autre. Dans Ainsi parlait, outre la parole et le corps, il y a aussi l’environnement sonore de Stéphane Boucher, vibrant, complètement chargé, qui, loin d’illustrer quoi que ce soit, porte littéralement le spectacle.

Ainsi, à partir des mots d’Étienne Lepage, dont l’écriture se présente ici sous la forme de monologues, les interprètes explorent le mouvement et la corporalité, jouant entre tension et relâchement, entre sensualité et chaos.  L’exercice est intéressant, ne se situant ni dans un espace théâtral, ni dans celui de la danse. Mais cet assemblage de mouvements et de mots en reste là, ne communiquant que le dynamisme des corps et l’humour des textes. Anne Thériault est la seule qui réussit à jouer du corps et des mots assez habilement pour explorer des territoires peu foulés sur nos scènes.

Les textes de Lepage, qui se veulent envoutants, décapants, coups de poing, sont, la plupart du temps, drôles, voire très drôles. L’auteur tente visiblement de créer un malaise en poussant des réflexions politiques et sociales dans des zones ambigües. Mais le ton décalé qui ferait résonner ses mots de manière réellement dérangeante et qui provoquerait un véritable questionnement chez le spectateur n’est pas nécessairement au rendez-vous, ni dans l’écriture, ni dans l’interprétation.

Malgré cela, Ainsi parlait est sans aucun doute l’amorce d’un travail de recherche pertinent entre Étienne Lepage et Frédérique Gravel, brillamment soutenu par la trame sonore de Stéphane Boucher. Afin de mener plus loin leur démarche commune, ils auraient intérêt à travailler avec des interprètes qui maitrisent davantage ces zones corporelles et intérieures ambigües. En attendant, le spectacle qu’ils proposent au Théâtre La Chapelle est hautement dynamique, un peu complaisant, un peu ironique, peu provocateur et définitivement très divertissant.

06-09-2013