Du 29 novembre 2009 au 16 janvier 2010
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Quatre fois Mélanie ½

Texte et mise en scène : Justin Laramée
Avec : Delphine Bienvenue, Julie Carrier, Sandrine Cloutier et Léa Simard

Quatre femmes nommées Mélanie racontent en choeur le moment le plus marquant de leur vie. Elles se sont connues à l’école primaire en 1990, mais plus rien ne semble les lier aujourd’hui. Pourtant, à travers ces histoires où l’érotique et le tendre, le vulgaire et le poétique s’entremêlent, elles nous livreront le secret qui les unit. Le Théâtre Qui Va Là nous offre ici une rencontre avec des filles plutôt… surprenantes !

Conception : Olivier Gaudet Savard et Geneviève Lizotte
Photo : Justin Laramée

29 et 30 novembre, 6, 7, 13 et 14 décembre 2009, 12 au 16 janvier 2010
Dimanche à 15h, lundi au jeudi à 19h

Carte Premières
Date Premières : du 29 novembre au 13 décembre 2009
Régulier 20$
Abonné 10$

Une production Théâtre Qui va là

La Petite Licorne
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

par Aurélie Olivier

Elles sont quatre et sont toutes prénommées Mélanie. Quatre femmes dans la prétrentaine, qui nous racontent un moment charnière de leur vie. Le portrait que Justin Laramée dresse à travers elles, c’est celui d’une génération : celle qui a grandi entre Bambi, le steak-minute et L’Heure JMP. Une génération qui, si l’on en croit le tableau qui se brosse au fil des confidences, grandit dans des familles déconstituées et dysfonctionnelles, souffre de manque d’affection chronique, et se réfugie dans la sexualité ou dans la séduction pour se sentir exister.

Dans la mise en scène de Laramée, chacune des Mélanie s’adresse ouvertement au public, dans un lieu clos où elles pénètrent chacune à leur tour, se croisant et se dévisageant à la porte, un peu gênées. Les spectateurs sont-ils leurs confesseurs ou leurs juges? Ou simplement des voyeurs, amateurs de drames personnels? Car, après tout, cette génération est aussi celle de la téléréalité, se délectant de l’intimité d’autrui à condition qu’elle soit crue ou sordide ou les deux. De ce côté, Laramée répond à la demande : ce que ces quatre Mélanie nous confient, ce sont des abandons, des accidents mortels, des incidents scatologiques, des rivalités malsaines, le tout parsemé de jurons et de détails si indécents qu’on en rougit sur nos sièges.

Car la langue de Laramée est crue, très crue, mais également étrangement poétique et non dénuée d’humour, malgré le pathétisme des situations décrites. Elle est très bien servie par les comédiennes, particulièrement par Delphine Bienvenu et Julie Carrier-Prévost dans les deux premiers monologues. La première campe avec talent une jeune fille marquée par son désir d’exister aux yeux de son père, après la désertion maternelle. La seconde s’approprie avec une remarquable aisance la vulgarité agressive d’une jeune femme en quête du « bon gars ». Le troisième monologue, celui dont un extrait fut présenté lors du Red Light Carte Première, est le plus décevant, du point de vue de la direction d’acteurs. Sandrine Cloutier y campe une jeune fille renfermée, asphyxiée par une vie de brimade. Si la posture de la comédienne traduit tout à fait bien le malaise, le ton qu’elle adopte, monocorde et trop bas pour son registre de voix, est vite lassant. On aurait souhaité qu’une autre voie (!) soit explorée. Quant à Léa Simard, la dernière Mélanie, elle est l’archétype de la jeune fille parfaite, jolie, polie, bonne élève, dont le vernis dissimule une grande angoisse existentielle.

Et pour ce qui est de la demi-Mélanie supplémentaire, on vous laissera le soin de découvrir de qui il peut bien s’agir en allant voir le spectacle.

03-12-2009

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