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Du 17 mars au 2 avril 2017 - supplémentaire 1er avril 11h
Terzettto
pour les 5 à 12 ans
Idée originale, direction artistique et mise en scène : Christine Rossignol
Avec Elizabeth Gaumond, Dominique Grenier et Marie-Michèle Pharand

S’il y a une chose que nous devons savoir sur ces trois clowns, c’est que si elles décident de faire des choses simples, comme chanter, danser ou bricoler, ça deviendra illico très compliqué. Aux prises avec leur maladresse autant qu’avec leur enthousiasme, elles veulent beaucoup, passionnément, partager tous leurs jeux et leurs exploits. Alors leur talent, fait de mille fantaisies, n’aura d’égal que leur étourderie et leur drôlerie.

TROIS CLOWNS VIRTUOSES
Pendant que l’une lit, dort ou joue du violon dans des positions aussi comiques que périlleuses, l’autre chante et danse avec une habileté déconcertante, et la troisième, une as de la construction, démolit à mesure qu’elle les construit des objets improbables avec une énergie de diablesse. À travers toutes ses contorsions, son humour et ses acrobaties, ce trio nous offre un divertissement de haut calibre, débordant de la vitalité très communicative de ces trois magnifiques interprètes.

Si chacune des trois clowns est douée de talents particuliers, elles manquent toutes un peu d’aisance dans leur façon de jouer à deux ou à trois. Les enfants pourront reconnaître avec humour les difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie sociale et découvrir avec soulagement qu’il y a toujours des solutions à tout.


Direction de personnages : Michel Dallaire
Scénographie : Huguette Lauzé et Josette Déchène
Musique : Fabrice Tremblay
Éclairages : Émilie Vachon

Durée 55 minutes

Sera aussi présenté du 5 au 12 mars 2017 aux Gros Becs

Une création de L'Aubergine


Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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Dates antérieures (entre autres)

Quelques endroits dont 6 mars 2016, L'Anglicane

 
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Critique

critique publiée le 28 février 2017, lors du passage de la pièce aux Théâtre Les Gros Becs de Québec

Pour divertir petits et grands durant la traditionnelle semaine de relâche hivernale, les Gros Becs ont mis au programme TerZettto, le plus récent spectacle de l’Aubergine (Dada, Aaatchoum!), créé à L’Anglicane en juin 2015. À sa fondation, L’Aubergine s’était donné comme mandat de « théâtraliser l’art clownesque », une mission qu’elle accomplit avec brio depuis plus de 40 ans.




Crédit photos : Benoît Lemay

TerZettto, donc, avec trois T. Un terzetto est en fait, selon le Larousse, « une petite composition pour trois voix ou trois instruments ». Ici, trois jeunes femmes clowns se rencontrent, sortant de derrière trois portes de bois bien distinctes. Tout de suite, on perçoit leur personnalité propre, leurs intérêts, leurs talents.  Au travers une multitude de tableaux, en solo, duo ou trio, ces trois personnages bougeront, chanteront, danseront, renverseront des choses, se coinceront, se cogneront, glisseront, s’enfargeront... Bref, ils agiront comme tout bon clown. D’abord individualistes, les trois femmes développeront rapidement une certaine connivence tout en se confrontant à l’autre, sans affrontement, ou tenteront de s’aider du mieux qu’elles le peuvent. Chaque situation appelle à l’enchevêtrement : on tente d’ouvrir des chaises pliantes, d’assembler un lutrin de métal, de lire (et de dormir) dans un escabeau, de changer une ampoule brûlée, de construire, de chanter et de diriger tout en utilisant sifflets, crécelles…

TerZettto pourrait se comparer à une cour de maternelle pour adultes au cœur d’enfants. Les échanges et les tentatives des trois personnages reflètent bien les jeux auxquels les enfants s’adonnent et les difficultés de la vie sociale, avec une certaine démesure typique du clown. Les trois interprètes se démarquent grâce à leurs talents respectifs : Dominique Grenier épate par sa voix d’opéra (entonnant un Carmen dynamique) et fait rire alors qu’elle danse la claquette pour monter dans son escabeau ; la contorsionniste et musicienne Elizabeth Gaumond, au chapeau melon vissé sur la tête, éblouit alors qu’elle s’entortille, devient aussi molle qu’une poupée de chiffon, ou voit son corps ne plus lui appartenir. Le tableau où ses pieds, poussant sur ses bras, grattant sa tête ou fouillant dans son nez, l’empêchent ainsi de jouer du violon, est très réussi. L’énergie explosive que dégage le personnage de Marie-Michèle Pharand plait immédiatement ; elle démontre tout son potentiel d’acrobate lors d’un numéro où du gros ruban adhésif s’est enroulé autour de l’une de ses jambes, qu’une comparse tire malicieusement, l’obligeant alors à suivre les mouvements, culbuter et faire des roues de plus en plus stupéfiantes.

Si les interprètes, d’une belle virtuosité, sont toujours à la hauteur des situations inventives que la mise en scène de Christine Rossignol impose, une certaine redondance s’installe, causée principalement par une trame narrative qui se concentre davantage sur les cabrioles des multiples tableaux plutôt que sur l’ensemble de la production. Certaines longueurs s’installent donc, sans que l’on sente véritablement  le fil rouge – ou l’histoire principale – qui unit le tout. Mais comme le spectacle semble basé sur le rire et la surprise pour aborder les relations humaines et les passions de chacun(e), on les accompagne avec plaisir, en souriant et en riant de bon cœur des facéties et des maladresses bien exécutées de chacune d’elles.  Un plaisir à partager en famille !

28-02-2017