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Du 9 au 27 septembre 2014, 20h, mercredi à 19 h, samedi 16h
CityCity
Texte d'Alessandro Baricco
Adaptation de Christel Marchand et Magalie Morin
Traduction Françoise Brun
Mise en scène et scénographie Christel Marchand
Avec Paul Ahmarani, Jean Belzil-Gascon, Geneviève Beaudet, Gabriel Doré et Paul-Patrick Hébert

City, c'est un bruit. Une ambiance. C’est un amalgame de sons, de couleurs, de sensations. City, c’est une musique qui vibre dans chaque quartier de la ville sur une tonalité différente. C’est la quête d’un rythme commun, d’une manière de partager l’urbanité, assourdissante.

Qu’arrive-t-il lorsqu’une infime partie de la « city » décide de battre sa propre mesure ? Lorsqu’elle refuse de jouer la partition collective ? Elle détonne, indubitablement. Elle se trouve toujours dans la « city », mais plus vraiment. Elle s’inscrit en
marge. Une cité dans la « city ».

Dans le vacarme de ce monde dont ils ne comprennent pas les accords, errent des esseulés, assaillis. Réunis, leurs tempos feront sens, lumière, choeur.


Assistance à la mise en scène Paul-Patrick Hébert
Éclairages Frédérick Marchand
Ambiance sonore Les Revenants
Ambiance visuelle Pierre-Yves Girard
Costumes Élisabeth Coulon-Lafleur
Illustration : Corinne Bève
Photos : Le TON – Fannie-Laurence Dubé-Dupuis – Frédérick Jean – Geneviève Boudreau – Sylvain Toulouse – Émilie Prud’homme-Gagné

Tarifs
Au guichet : régulier 33 $, aîné 26 $, 30 ans et - et membres 24 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 16 $
Par téléphone et en ligne : régulier 35,50 $, aîné 28,50 $, 30 ans et - et membres 26,50 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 18,50 $
Jeudi 2 pour 1 : Remise des billets en personne au guichet du théâtre de 18 h 30 à 19 h 15. S’applique sur le tarif régulier et aux spectacles présentés sur la scène principale. En quantité limitée.

Les rendez-vous du mercredi : 17 septembre

Une production Le Théâtre des Obnubilés de Nicole (Le Ton)


Théâtre Prospero
1371, rue Ontario est
Billetterie : (514) 526-6582

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 Critique
Critique

par Gabrielle Brassard-Lecours

Où est la City?


Crédit photo : Lynn Poulin

Tout un pari pour la jeune compagnie de théâtre le TON (Théâtre des Obnubilés de Nicole) que celui d’ouvrir la saison du Prospero avec City, adaptation du roman éponyme paru en 1999 d’Alessandro Barrico.

Grand défi et attentes pour le premier spectacle de la saison 2014-2015 du Prospero, qui annonce, en début de présentation, sa volonté d’encourager les jeunes compagnies dans les prochaines années. Le TON cadre tout à fait dans cet esprit. Malheureusement, la jeune compagnie a peut-être eu trop d’ambition pour ses moyens comme premier opus.

L’auteur de City, Alessandro Barrico, imaginait ses histoires comme des quartiers, et les personnages comme des rues. À travers une narration entrecroisée entre plusieurs personnages, réels et imaginaires, on suit l’histoire de Gould, un jeune garçon de 12 ans, génie au point de remporter le prix Nobel, à travers ses différents mondes, et surtout, à travers la ville.

Cet esprit fort d’un petit garçon trop intelligent pour son âge, entouré de personnages étranges, vrais ou non, et surtout, toute sa pensée philosophique, sa personnalité forte, mais brimée, ainsi que son rapport à la ville, sont totalement évacués de la pièce du TON. Pour une raison que l’on s’explique mal, Christel Marchand et Magalie Morin ont choisi, pour l’adaptation théâtrale, de placer la gouvernante Shatzy (Geneviève Beaudet, à l’aise dans le texte, moins dans la gestuelle), au centre de l’histoire de Gould, interprété par Paul Ahmarani. Ce dernier est de loin le meilleur interprète de la pièce, avec un jeu très physique qui incarne bien le mal-être de son personnage ; on aurait vraiment voulu qu’une place plus grande lui soit accordée, car toute l’incarnation de City passe par lui.


Crédit photo : Lynn Poulin

Au lieu, le spectateur, surtout s’il n’a pas lu le roman, se retrouve au milieu d’une histoire saccadée, confuse, avec des mises en abîme qui manquent de transitions claires. Les personnages qui tournent autour de Shatzy et de Gould, soit l'Extérieur, Diesel et Poomerang, respectivement incarnés par Jean Belzil-Gascon, Gabriel Doré et Paul-Patrick Hébert, font office d'accessoires aux histoires que s'inventent les deux protagonistes principaux, alors que leurs rôles auraient pu être beaucoup plus soutenants à l’histoire de City.

On cherche la ville dans la scénographie (Christel Marchand assistée de Guillaume Bard), imaginée sur la hauteur, avec un avant et un arrière-plan, séparé par une bande mince et surélevée, de laquelle les personnages montent et descendent selon l’action. L’occupation de l’espace est floue, on tente de comprendre en quoi le décor consiste et pourquoi les acteurs se déplacent de telle ou telle façon dans un espace qui ne se justifie pas nécessairement au cœur de l’histoire. Les projections sur le mur arrière de la scène sont intéressantes, et avec les sons ambiants, deviennent les seuls éléments qui représentent, de façon bien discrète, la ville.

Il faut forcément faire des choix quand vient le temps d’adapter un roman au théâtre, et dans ce cas-ci, la tâche n’était pas mince ; multi-narration, beaucoup de personnages, plusieurs environnements. Il semble que les auteurs aient choisi de traduire, presque mot pour mot, la moitié du roman et de sauter toute la partie intellectuelle, pourtant la plus intéressante pour ceux et celles qui ont lu le roman. Les néophytes de Barrico, quant à eux, ressortent de la pièce en se demandant « pourquoi City? » et comprennent mal le propos beaucoup plus profond que la simple histoire d’un enfant-génie et de ses problèmes sociaux et familiaux.

14-09-2014