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Du 22 janvier au 9 février 2013, du mardi au vendredi 20h, samedi 16h
CarnetsCarnets de voyage
Idéation : Normand Canac-Marquis, Yves Dubé, Daniel Meilleur et Michel Robidoux
Texte et dramaturgie Normand Canac-Marquis
Mise en scène Daniel Meilleur
Avec Normand Canac-Marquis et Véronique Marchand
Voix Noëlla Huet, mezzo-soprano 

Vérone, Nijni Novgorod, San José, Berlin, Madrid, New York, Kinshasa, Montréal... Parcourir le monde, se laisser toucher et transformer par les rencontres que le voyage engendre.

Deux acteurs en tournée s’interrogent sur ce qui les entoure et ce qui les anime, sur leur métier, leurs amours et sur les chemins que la vie leur fait emprunter. Leur existence en sera transformée.

À travers de grands événements de l’Histoire et de simples gestes du quotidien, les personnages de Carnets de voyages nous permettent de voir et de vivre le monde. Au fil des pages de ces carnets se révèlent les étapes d’un passage : celui qui mène de la conscience de soi à la conscience des autres.

Parce qu’il y a une vie après la vie. Celle des autres.


Section vidéo
une vidéo disponible


Conception visuelle Yves Dubé et Daniel Meilleur
Composition musicale Michel Robidoux
Multimédia Yves Dubé
Composition musicale Michel Robidoux
Conception visuelle et multimédia Yves Dubé
Dramaturgie et texte Normand Canac-Marquis
Conception visuelle et mise en scène Daniel Meilleur
Conception et opération des éclairages Martin Lepage
Costumes, dessins et calligraphie Romain Fabre
Chorégraphie-conseil Sylvain Émard
Direction technique Rock Samson
Technique de plateau Marcello Ponce

Carte Prem1ères
Cartes Prem1ères
Date Premières : du 22 au 26 janvier
Régulier : 25$
Carte premières : 12,50$

30 ans et moins 22$ - travailleurs culturels, membres de la Fédération des aînés du Québec (FADOQ), Détenteurs de la carte Accès Montréal 20$

Une coproduction Les Deux Mondes et La Société de la Place des Arts de Montréal 


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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 Critique
Critique

par Véronique Voyer

L’horizon derrière soi


Crédit photo : Yves Dubé

Si l’aventure, les questionnements et l’émerveillement riment avec voyage, transposer le tout sur la scène des Écuriesn’a rien de simple. C’est précisément le défi que relève Carnets de voyage. Dans cette pièce, les dessous du métier de comédien en tournée sont passés au peigne fin, de Jonquière à Hanoi en passant par la Russie et l’Italie.

Le voyage débute à Vérone, entre le balcon de Juliette, la pluie torrentielle et l’architecture italienne qui encadre les deux protagonistes sur trois écrans géants. Les amours grisâtres d’une comédienne teintent ce début de parcours ; son métier altère sa relation amoureuse. Interprétée par Véronique Marchand, la jeune femme trouve refuge dans l’amitié qu’elle tisse avec un membre de la troupe (Normand Canac-Marquis) habitué à la route. Que reste-t-il aux comédiens entre les représentations sous-titrés en mandarin, que deviennent-ils loin des leurs? Cette pièce multiplie les réponses en empruntant des voies éclectiques telles que la quête de sens, les conflits armés et l’ambition nécessaire au métier.

En avant-scène, de grosses caisses noires sont empilées. Utilisées pour la tournée, on y déchiffre le nom de la compagnie inscrit blanc sur noir; ces boîtes témoignent de la véracité des anecdotes accumulées à l’étranger. Les souvenirs ont toutefois été retravaillés pour fournir une ligne directrice à cette histoire.

De manière ahurissante, la fiction rejoint parfois la réalité. Par exemple, la guerre au Vietnam n’empêcha pas les étudiants du conservatoire de pratiquer la musique en silence. La troupe en tournée au conservatoire d’Hanoï remarqua un jeune virtuose qui s’exerçait sans relâche dans les tranchées sur un piano de bois. Après avoir remporté le prestigieux prix Chopin, ce dernier s’installe à Montréal et la compagnie Les Deux Mondes le retrouvent dans un heureux hasard. Cette rencontre est racontée sur scène en combinant les souvenirs de tournée aux vidéos d’enfance fournis par le pianiste vietnamien.

Carnets de voyage place le multimédia à l’honneur. Que ce soit le chant, les photos, la vidéo ou l’alliage de ces trois supports médiatiques, ces techniques sont aussi primordiales que le jeu des acteurs. Ainsi, un avion plié dans une vieille copie du New York Times vole quelques instants sur scène et retombe au sol pendant qu’à l’écran, des oiseaux poursuivent sur cette lancée et ne cessent de s’envoler.

Au fond de la scène, ce sont une loge, puis une chambre, où l’on découvre l’intimité des deux acteurs qui jouent, en quelque sorte, leurs propres rôles. Le lieu est voilé par un écran où l’on projette des paysages qui se transforment en pages. Sur ces carnets de notes, un crayon griffonne les pensées qui hantent les nuits de la jeune fille angoissée par son horloge biologique.

Célébrant ses quarante ans cette année, la compagnie Les Deux Mondes cumule plus de souvenirs qu’il n’en faut pour créer cette pièce. De festivals en tournées internationales, c’est 200 villes de 33 pays qui ont applaudi les créations québécoises de cette troupe. Cette pièce fait le bilan de ces années et de ce métier comme en témoigne cette réplique : « J'arrive au point le plus éloigné de mon parcours qui n'est ni le sommet, ni le bout du voyage, mais le moment où je regarde tout autour, et où je te regarde toi. » Ce n’est pas la première fois que Carnets de voyage est montée à Montréal et le spectacle s’affine et étonne à chaque mouture.

 

28-01-2013