En 1577, dans un petit village d’Angleterre, la place des filles est à la maison, près des chiffons. Le jour où le jeune William découvre le talent d’auteure de sa sœur Margaret, il ne peut garder pour lui son émerveillement. S’amorce alors un périple au cours duquel l’amour fraternel est plus fort que la vérité, où la force d’une plume a le pouvoir de renverser les structures établies et où les masques sociaux finiront peut-être par tomber…
Texte et paroles Rébecca Déraspe
Mise en scène et scénographie Sylvain Scott
Avec Édith Arvisais, Simon Labelle-Ouimet et Renaud Paradis
Crédits supplémentaires et autres informations
Musique et environnement sonore Benoit Landry et Chloé Lacasse
Assistance à la mise en scène Dominique Cuerrier
Musicien sur scène Benoit Landry
Conseiller dramaturgique Paul Lefebvre (du CEAD)
Costumes Linda Brunelle
Éclairage Luc Prairie
Chorégraphie Monik Vincent
Conception et réalisation du lustre Nathalie Trépanier
Maquillages François Cyr
Perruques Géraldine Courchesne
Direction de production et technique Samuel Thériault
Régie éclairage en tournée Mélissa Perron
Régie son en tournée Maxime Lambert
Photo François Godard
Durée 75 minutes
BILLETS
MOINS DE 18 ANS + 65 ANS ET PLUS + ÉTUDIANTS
(Une pièce d’identité pourrait être exigée sur les lieux de la représentation.)
17 $
(incluant les taxes et frais de service)
ADULTES
22 $
(incluant les taxes et frais de service)
Achat en ligne
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Billets mis en vente selon la disponibilité des sièges.
514 499-2929
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Production Théâtre le Clou (Québec)
Le nom et l’œuvre de William Shakespeare sont mondialement connus, mais sa jeunesse, beaucoup moins. En 1578, à l’âge de 13 ans, le jeune William quitte l’école. L’histoire perd ensuite sa trace jusqu’à l’âge adulte. Dans Je suis William sa nouvelle pièce de théâtre musical, le Théâtre Le Clou propose sa version des événements...
À l’invitation du metteur en scène Sylvain Scott, l’auteure Rébecca Déraspe s’attaque à ce monument de la culture pour mieux parler de la place de la femme dans l’art et l’histoire. Elle invente au grand auteur britannique une sœur jumelle, qu’elle imagine le véritable esprit littéraire de la famille. Tel que l’auteure l’exprime par la voix de son narrateur : « je vais vous raconter l’histoire comme je me plais à la rêver. »
Et dans l’heure qui suit, on s’amuse en effet avec l’histoire, celle de Shakespeare, mais aussi celle qu’on écrit avec un grand H et qui n’a pas été tendre à l’égard des femmes. Car, si on s’amuse des facéties du récit, qui joue avec les rimes, l’accent québécois et les clins d’œil anachroniques, on réfléchit aussi beaucoup. À travers les difficultés et les frustrations vécues par Margaret Shakespeare, la pièce met en lumière les injustices de l’époque et celles qui perdurent aujourd’hui, peut-être plus insidieusement.
Rébecca Déraspe offre un texte brillant mêlant vérité et fiction pour parler d’amour et de la force des rêves. L’auteure, qui signe également les paroles des chansons, mise beaucoup sur l’humour, mais n’en arrive pas moins à glisser dans sa pièce de nombreuses informations historiques, par exemple l’interdiction faite aux femmes d’étudier, le fait qu’à l’époque du grand Will, les rôles féminins étaient joués par des hommes ou la situation financière de la famille Shakespeare.
Ses deux personnages principaux, William et Margaret, 13 ans, charment dès les premiers instants, non seulement grâce au talent de leurs interprètes, Édith Arvisais et Simon Labelle-Ouimet, mais aussi parce que l’auteure leur donne une belle dose d’amour fraternel et d’humanité, avec ce qu’elle charrie de contradictions! Ces jeunes Shakespeare sont mus par les mêmes passions et les mêmes peurs que les jeunes de leur âge aujourd’hui, partagent les mêmes hésitations et impulsions, et n’en sont que plus attachants.
Soutenus en direct par la musique de Chloé Lacasse et de Benoît Landry, le duo Arvisais / Labelle-Ouimet et le narrateur Renaud Paradis nous entraînent dans cette fiction historique en slamant, en chantant et en déclamant avec beaucoup de naturel. À plus d’un moment, l’amour et la flamme de leurs personnages communiquent de la scène à la salle. Édith Arvisais en particulier insuffle une vulnérabilité touchante à sa Margaret, qui brûle d’envie de corriger les injustices faites à ses contemporaines.
La mise en scène de Sylvain Scott fait honneur au texte, en laissant toute la place aux acteurs et aux problématiques soulevées par la pièce. Par petites touches, dans les décors, les costumes et la musique, la mise en scène évoque l’époque élisabéthaine sans s’empêtrer dans son carcan. Au contraire, elle se construit autour du sentiment de révolte et de la volonté de changer les choses qui animent les personnages.
Forte d’une distribution hors pair et de l’écriture fine et émouvante de Rébecca Déraspe, Je suis William propose une manière fantaisiste, et diablement drôle, d’explorer les enjeux féministes. Elle permet de voir le chemin parcouru dans la lutte pour les droits des femmes et de constater le travail qu’il reste à accomplir pour que garçons et filles puissent suivre la voie qu’ils désirent.
Théâtre Rouge du Conservatoire
4750 Avenue Henri-Julien