12-13 mars 2010, 20h
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Toc-toc

De Laurent Baffie
Mise en scène de Carl Béchard
Adaptation de Jean-Philippe Pearson
Avec Marcel Leboeuf, Edgar Fruitier, Danièle Lorain, Émilie Bibeau, Olivier Morin, Amélie Dallaire et Élisabeth Chouvalidzé

La pièce nous transporte dans la fascinante rencontre de six patients souffrant de divers Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC) dans la salle d’attente du réputé Dr. Stern. Le Syndrome de Gilles de la Tourette, l’arithmomancie (fascination des chiffres), la nosophobie (peur des maladies), le toc de vérification, la palilalie (répétition sans arrêt) et le toc d’ordre ou encore de symétrie sont les TOC qui affectent nos sympathiques patients.

Parterre A-V 42,00 $
Corbeille 42,00 $
Balcon -
Handicapés 42,00 $
Étudiants Cégep de Sainte-Foy 20,00 $

Salle Albert-Rousseau
2410, chemin Ste-Foy
Billetterie : 418-659-6710 - 1-877-659-6710

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Dates antérieures

Du 26 juin au 7 juillet 2007
Supplémentaires jusqu'au 21 juillet 2007, et du 24 juillet au 11 août 2007, à Montréal
Quelques dates au Chapiteau de Bromont

par David Lefebvre

Vous croyez être atteint de TOC ? De Troubles Obsessionnels Compulsifs? Vous vérifiez si vous avez bien verrouillé la porte avant de partir, la symétrie vous obsède ? Certains semblent en souffrir beaucoup plus que d’autres. Prenez, par exemple, ces six personnes, toutes bien différentes, qui se pointent à la clinique du réputé Dr Stein. Six toqués, six obsessions : le syndrome de Gilles de la Tourette, l'arithmomanie (les chiffres), la propreté et les maladies, la paranoïa de la vérification systématique, l’écholalie et la peur de marcher sur les lignes.  Alors que le docteur tarde à arriver, les langues se dénouent et on fait connaissance. D'abord honteux de leur problème, les patients tentent de le cacher ou de le minimiser mais, comme le naturel, il revient au galop. Comme l'absence du spécialiste se prolonge, les patients se fâchent, s'impatientent contre la malheureuse réceptionniste et tentent eux-mêmes une thérapie de groupe maison pour vaincre ces TOC qui leur empoisonnent la vie (ou, du moins, essayer de faire un premier pas vers la guérison).

Le sujet initial est une véritable mine d’or : réunir tant de toqués au même endroit, fouiller et mettre à jour tous les défauts de ces troubles, jouer au manipulateur quand on a compris le principe du problème de l’autre, et bien entendu, en rire en grossissant les symptômes de chaque maladie. Malheureusement, le texte de Laurent Baffie, qui a habitué son public à un humour plus mordant, plus incisif, reste superficiel – certains gags tournent même en rond. Par exemple, la panoplie d'insultes proférée par le personnage d’Edgar Fruitier, pourtant bien interprété, surprend, fait certes éclater quelques rires, mais est plutôt répétitive et n'est pas assez étoffée (même si elle convient, à certains moments, aux propos du spectacle). Alors que certains spectateurs ne bouderont pas leur plaisir et riront aux nombreuses répétitions (le personnage d'Émilie Bibeau doit répéter tout deux fois, celui de Pascale Montpetit court aux toilettes pour se laver les mains aux cinq secondes) ou aux blagues du chauffeur de taxi qu'incarne avec énergie Marcel Leboeuf, d'autres auront le sourire beaucoup plus laborieux  en raison du manque de propos tangible et de l'humour au premier degré. Certains comédiens jouent et vivent leur TOC d'une manière sympathique, voire attachante, comme Olivier Morin (Bob), qui ne peut marcher sur les lignes du plancher et qui doit faire mille acrobaties pour se rendre à sa chaise, alors que d'autres manquent d'une certaine crédibilité et peinent à nous faire croire à leur problème.

On a voulu une mise en scène rythmée, mais les comédiens semblent avoir de la difficulté à faire démarrer la machine. Quelques clins d'œil ici et là sont comiques, comme la musique classique qui semble coller à la peau de M. Fruitier (ce qui lui va bien d'ailleurs) ou ce rideau qui bégaye en montant et en descendant. C'est dans la deuxième partie, lors du travail en groupe, que l'on atteint le rythme de croisière et que l'on vogue plus naturellement.

Les éclairages changent subtilement au cours de la "journée" et selon l'action en scène. Le décor, qui représente la salle d'attente d'un cabinet, se situe entre le bon chic (vitres blanches teintées, bibliothèque, tableaux style art moderne) et la clinique locale (carrelage, chaises en plastique).

Après tout, Toc toc est en fait une pièce pour rire, décrocher et s’amuser des travers des autres. Certains en sortiront satisfaits, si l’on en croit les rires spontanés et nombreux du public ; d’autres trouveront la thérapie plutôt difficile.

06-07-2007

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