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22-23-24 février 2016, 20h
Petite villeIntouchables
Une pièce de Éric Toledano et Olivier Nakache (d'après le film)
Mise en scène et collaboration à l'adaptation René Richard Cyr
Adaptation Emmanuel Reichenbach
Avec Antoine Bertrand, Luc Guérin, Marie-Evelyne Baribeau, Chantal Baril, Jean-Carl Boucher, Simon Labelle-Ouimet, Michelle Labonté, Jean-Philippe Lehoux, Frédéric Paquet et Véronic Rodrigue

À la suite d’un grave accident de parapente, le richissime et sophistiqué Philippe devient tétraplégique et par conséquent, dépendant des autres pour accomplir tous les gestes du quotidien. Fatigué du regard de pitié de ses infirmiers habituels, il est agréablement surpris lorsque débarque en entrevue le jeune Louis, bum insolent, sans qualifications pour l’emploi et voulant au plus vite retourner chez lui pour attendre son chèque d’aide sociale. Son regard sans concession et son irrévérence en font le compagnon parfait pour Philippe, qui souhaite demeurer maître de son destin et digne malgré les circonstances. Intouchables est la rencontre improbable de ces deux hommes que deux classes sociales éloignent, mais que l’intelligence rapproche. Car ils ont beau chacun préférer la musique classique ou les jeux vidéo, ils sont fascinés par leur vivacité d’esprit mutuelle et leur volonté de ne pas céder devant le regard des autres. Exposant leurs failles envers l’amour et leur famille, ils feront naître une complicité qui leur donnera la force de se dépasser et ils s’apprivoiseront finalement pour former un duo irrésistible.


Assistance à la mise en scène Marie-Hélène Dufort
Scénographie Geneviève Lizotte
Costumes Cynthia St-Gelais
Éclairages Martin Labrecque
Musique Alain Dauphinais
Accessoires Alain Jenkins
Photo de l’affiche : Jean-François Bérubé

Prix courants (sujet à changement)

Parterre 58$
Corbeille 58$
Balcon 58$
Handicapé 58$
Étudiant 32$

TOURNÉE AU QUÉBEC 2016

FÉVRIER
VAL D’OR 17 février
AMOS 18 février
ROUYN-NORANDA 19 février
QUÉBEC 22, 23 et 24 février
SHAWINIGAN 26 février
CHICOUTIMI 27 février

MARS
BROSSARD 4 et 5 mars
GATINEAU 8 au 10 mars
ST-HYACINTHE 12 mars
LASALLE 17 mars
TERREBONNE 18 et 19 mars
SHERBROOKE 23 mars
LAVAL 24 et 25 mars
VALLEYFIELD 26 mars
TROIS-RIVIÈRES 29 et 30 mars

AVRIL
STE-GENEVIÈVE 1er avril
DRUMMONDVILLE 2 avril
STE-THÉRÈSE 7 et 8 avril
JOLIETTE 9 avril
ORLÉANS 12 et 13 avril
GRANBY 15 avril
ST-JÉRÔME 16 avril
L’ASSOMPTION 19 avril
VICTORIAVILLE 23 avril
THETFORD MINES 24 avril
LONGUEUIL 26 et 27 avril
ST-JEAN-SUR-RICHELIEU 28 au 30 avril

http://intouchables.quebec/

Production Encore et 9207-7569 Québec Inc.


Salle Albert-Rousseau
2410, chemin Ste-Foy
Billetterie : 418-659-6710 - 1-877-659-6710

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Dates antérieures (entre autres)

Du 24 mars au 26 avril 2015, Rideau Vert, 5 au 10 mai 2015, 4 au 7 février 2016 Salle Pierre-Mercure

 
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Critique

critique publiée en 2015


Crédit photo : François Laplante Delagrave

C’est un pari audacieux que s’est lancé le Théâtre du Rideau Vert en choisissant d’adapter le film français Les intouchables. Lors de sa sortie en 2011, le film a remporté un énorme succès non seulement en France, mais aussi à l’étranger. Il  a marqué les esprits par son touchant récit d’une amitié improbable  entre un millionnaire tétraplégique et un homme au passé trouble, vivant de l’aide sociale.  La comparaison semble incontournable entre le film original et la version adaptée pour le théâtre. Pourtant, l’adaptation d’Emmanuel Reichenbach s’est habilement approprié l’histoire dans une version toute québécoise et a su charmer le public avec un humour affirmé aux saveurs bien locales.

L’histoire s’inspire à la base de la vie de Philippe Pozzo di Borgo, lequel est devenu tétraplégique suite à un accident de parapente. Il a écrit le livre Le second souffle, qui dépeint sa relation si singulière avec son aide-soignant Abdel, dont le film s’inspire. Dans la pièce, tout comme dans le film, Philippe cherche à embaucher un nouvel aide-soignant, mais se bute à des entrevues avec des candidats plus déprimants les uns que les autres. Puis arrive Louis avec son franc-parler qui réclame une signature de son formulaire attestant de sa présence à son entrevue, dans le simple but de pouvoir toucher à l’aide sociale. Louis se différencie des autres par son absence de pitié : il traite Philippe comme tout autre être humain, sans considération particulière pour son handicap. Philippe l’invite à se représenter le lendemain pour récupérer son formulaire signé, mais à son retour lui offre plutôt une période d’essai en le mettant en quelque sorte au défi de travailler. Les paris sont ouverts : réussira-t-il à s’acquitter de ses tâches d’aide-soignant? À la grande surprise de tous, Louis accomplit bien plus que cela en gagnant l’amitié de son patron et de ses collègues de travail, grâce à sa simplicité et à sa joie de vivre. Il réussit également à redonner à Philippe une certaine dignité en faisant abstraction de sa tétraplégie dans ses interactions, tout comme lui-même se surprend à retrouver sa propre dignité en prenant conscience qu’il peut se rendre utile.

Dans cette adaptation de Reichenbach, les éléments clés ainsi que plusieurs anecdotes du film sont repris, mais dans une version résolument québécoise. Louis a un accent ponctué d’anglicismes et de sacres, alors que Philippe a une élocution bien propre aux quartiers plus riches. Les références  de Louis sont populaires, mais adaptées pour un public québécois, en passant de Power Corp aux publicités de Jean Coutu. Certaines scènes ont dû être également modifiées, comme celle où l’aide-soignant s’amuse à affubler Philippe de différentes moustaches en le rasant dans le film, jusqu’à pousser l’audace de lui tailler une moustache d’Hitler. Dans la pièce, cette scène se déroule dans un café et Louis dessine une moustache avec du chocolat sur le visage de Philippe. La plupart des moments de complicité sont maintenus, même si les scènes de route où dans le film ils filent à toute allure dans une Maserati sont simplement évoquées, comme lorsque Philippe déclare que pour les contraventions, c’est sa tournée.


Crédit photo : François Laplante Delagrave

La mise en scène de René Richard Cyr réussit à maintenir le rythme tout au long de la pièce. Les décors changent grâce à de grandes armoires sur roues qui sont glissées lors des transitions entre les scènes pour modifier les angles de la pièce où les personnages se trouvent, ou encore s’ouvrir et dévoiler un nouveau décor à l’intérieur même des armoires.  Les répliques sont bien cadencées, permettant de rendre avec mordant tout l’humour du texte. Il faut dire que l’adaptation pour le théâtre mise beaucoup plus sur l’humour que son pendant cinématographique, apportant là également une tout autre perception de l’histoire. Le résultat est un peu moins touchant, mais offre tout autant de joie de vivre. La performance d’Antoine Bertrand dans le rôle de Louis contribue grandement au succès de la pièce : il joue avec aisance ce personnage qui ne connaît aucune limite et qui dit tout ce qui lui passe par la tête. Il occupe quasiment tout l’espace et, du coup, les autres personnages apparaissent bien secondaires. La complicité avec Luc Guérin dans le rôle de Philippe est toutefois bien palpable, et ce dernier réussit à offrir un juste équilibre entre la droiture de son personnage et son côté humain.

L’adaptation de Les intouchables par le Théâtre du Rideau Vert a remporté son pari d’offrir une réelle réinterprétation de cette histoire. La dignité des deux personnages principaux et leur complicité sont mises à l’avant-plan et le fait d’avoir misé sur une version bien québécoise permet de gagner la faveur du public. Le tout donne une pièce qu’on ne cherche plus à comparer au film, mais qu’on apprécie pour l’humour habile dont elle fait
preuve et pour la joie dont elle est empreinte.

28-03-2015