Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
8 février 2015, 15h (rencontre avec les artistes)
Matinées scolaires : 4-5-6 février
Le plus court chemin entre l'école et la maison
Dès 6 ans
Texte : Jean-Rock Gaudreault
Mise en scène : Yves Dagenais et Jacinthe Potvin
Avec Jacinthe Potvin

Il était une fois… une vieille maison qui surplombe le plus court chemin qui mène de l’école à la maison. À la fenêtre, une « vieille petite fille », un peu sorcière, observe « ses » enfants qui chaque jour prennent ce raccourci à l’aller et au retour. Elle invente pour chacun un nom qui lui ressemble. Elle raconte. Elle veille sur eux… et se cache à leurs yeux. Elle leur parle de l’urgence de vivre et d’aimer.

L’auteur Jean-Rock Gaudreault, féru d’histoire et de culture, recherche à travers ses œuvres, destinées à l’enfance, à transmettre un héritage de pensée qui ne fait pas de compromis à l’intelligence.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène et direction de production : Josée Kleinbaum
Scénographie : Michel Goulet
Éclairages et direction technique : André Rioux
Musique originale : Catherine Gadouas
Costumes, accessoires et coiffure : Ginette Grenier
Maquillage : Suzanne Trépanier
Crédit photo : Laurence Labat

Durée : environ 50 minutes

Une production Mathieu, François et les autres (Montréal)


Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

Facebook  Facebook
 
______________________________________
 Critique
Critique

par David Lefebvre


Crédit photo : Laurence Labat

Une dame d’un certain âge épie les petits qui traversent la cour arrière de sa maison pour aller à leurs cours. Elle leur donne des noms, leur octroie une vie selon ses observations, s’inquiète, s’émerveille ou se choque contre les malotrus, sans jamais quitter sa demeure. C’est qu’elle souffre d’une allergie particulière, celle à l’enfance ; pourtant, elle n’est rien d’autre qu’une toute jeune âme dans un corps qui a pris de l’âge sans l’avertir. Excentrique, on la surnomme la sorcière, mais avec ses cintres en métal accrochés comme des ailes dans son dos, elle fait davantage office non pas d’ange gardien, mais d’ange témoin de ces vies qui circule sur ce sentier étroit qu’est la vie, et ce, depuis plus de 50 ans. Mais où est donc son préféré, qu'elle surnomme Dagobert, qui est passé d'élève à professeur, et de professeur à directeur?

Co-mise en scène par Yves Dagenais et Jacinthe Potvin, qui interprète aussi la vieille dame, la pièce Le plus court chemin entre l’école et la maison de Jean-Rock Gaudreault aborde les aléas de la vie, les amours naissants, la solitude et la mort, avec une certaine poésie et plusieurs images fortes, comme celle du temps qui passe, à l’instar d’une poignée de sable mise dans une poche trouée qu’on ne peut recoudre. Gaudreault crée une ribambelle de petits personnages attachants qu’on imagine avec facilité, grâce à la tendresse que porte la dame à ces écoliers qui passe sous son nez. Le jeu de Jacinthe Potvin est imprégné de cet attendrissement ressenti par le personnage, et les rires qu’elle déclenche, par un ton plus sec ou une négation humoristique, sont sincères.

Par contre, le côté statique et monochrome de la pièce alourdit la proposition. La comédienne bouge un peu, prise dans une scénographie épurée, voire minimaliste, toute blanche, représentant les chambranles des portes et fenêtres d’une maison, et les éclairages, blancs aussi, appuient subtilement, par différentes intensités, les sentiments du personnage, mais il reste que le côté narratif, presque doucereux, manque d’engagement. Les plus petits n’ont que peu de choses auxquelles s’accrocher visuellement, et les plus vieux, s’ils ne sont pas touchés par l’histoire, cherchent en vain les rebondissements. Ce sont peut-être les adultes, finalement, qui seront les plus émus par cette histoire, qui philosophe un peu sur la mort, les rendez-vous manqués et les décisions prises lors de « la seconde qui change une vie ».

Cinquième création de la compagnie Mathieu, François et les autres…, Le plus court chemin entre l’école et la maison est une très jolie pièce, bercée par de bons sentiments, à laquelle il manque éclat et surprises, mais qui, peut-être, atteindra le cœur du jeune public, grâce aux discussions avec les parents, mais ce sera bien après la tombée du rideau.

09-02-2015