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Petite sorcière en quatuor
Dès 9 ans
Théâtre d'acteurs
ANNULATION DES REPRÉSENTATIONS - COVID-19
Dates grand public : 25 et 26 avril 2020, 15h
Scolaire : du 22 au 24 avril 2020

Pas besoin de croire à l’existence des sorcières pour les suivre pas à pas dans leurs surprenantes aventures. Pas besoin de croire qu’un ogre affamé vit au fond des bois pour avoir peur de s’y promener une fois la nuit tombée. Mais comment croire que cet ogre ne dévorera pas une petite sorcière ? Il suffit de tordre les codes de ce conte avec audace pour captiver les 9 à 13 ans.

UNE QUÊTE ÉVOCATRICE QUI TIENT EN HALEINE

Racontée comme un thriller fantastique, la version quatuor du spectacle utilise la narration pour illustrer l’histoire dans un univers symbolique et épuré. Cette particularité permet notamment aux jeunes de découvrir le pouvoir évocateur du conte dans ses multiples niveaux de sens et d’interprétation. Comment Petite Sorcière va-t-elle se sortir des griffes de l’ogre dévoreur ? Une question toute simple qui pourrait mener à de belles et profondes réflexions sur la peur, le sacrifice et la détermination.


Texte Pascal Brullemans
Mise en scène Nini Bélanger
Interprétation Catherine Allard, Dany Boudreault, Myriam Gaboury et Gaétan Nadeau


Entrevue

Une petite sorcière pas comme les autres: entrevue avec Nini Bélanger et Pascal Brullemans pour «Petite sorcière»

Par Olivier Dumas


Crédit photo : Jérémie Battaglia

Dans deux formes distinctes Aux Écuries, Petite sorcière conjugue une dure réalité contemporaine à la magie du conte.  

Sur l’affiche de la production Petite sorcière du Projet Mû, nous voyons en arrière-plan une rivière de fourrure. Sur celle-ci est posée une assiette blanche, avec de minuscules feuilles peintes en bleu pâle et en vert, dans laquelle un chat inquiet nous regarde droit dans les yeux. Juste à côté de l’assiette, trône à gauche un couteau bien aiguisé. L’image exprime le sentiment de frayeur voulu par les deux instigateurs de la création, partenaires autant dans la vie que dans le métier : Pascal Brullemans, l’auteur, et Nini Bélanger, la metteure en scène, tous les deux volubiles au Café Touski, un après-midi nuageux.
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Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Chloé Ekker
Scénographie Patrice Charbonneau-Brunelle
Costumes Marilène Bastien
Conception des éclairages David-Alexandre Chabot
Conception sonore lefutur
Conception vidéo Antonin Gougeon – HUB Studio
Collaboration au mouvement Marilyn Daoust
Direction technique Jérémi Guilbault-Asselin
Direction de production Maude St-Pierre

Rencontre avec les artistes le 26 avril 15h

Durée : 55 minutes

Tarif : 21$
Forfaits disponibles à l'achat de 3 billets et +
Un rabais est offert aux membres de plusieurs organismes partenaires.

Production Projet MÛ


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Critique disponible
            
Critique

critique publiée en 2017

Hansel et Gretel, presque mangés par une méchante sorcière, Rapunzel enfermée dans une tour, le Petit Chaperon Rouge avalé tout rond par un loup… L’univers du conte n’est pas tendre pour les enfants. Et le conte moderne et fantaisiste proposé ces jours-ci par Projet Mû Aux Écuries nous le rappelle de bien jolie manière.


Petite forme, crédit photo : Marie-Andrée Lemire


Grande forme, crédit photo : Marie-Andrée Lemire

Petite Sorcière et sa mère emménagent dans une cabane humide au fond des bois pour trouver la fleur magique qui guérira Grande Sorcière de sa très grande fatigue. Mais cette fleur n’existe pas, découvriront-elles, et Grande Sorcière un jour s’endort pour ne plus jamais se réveiller. Alors, sa fille est contrainte d’aller vivre chez un ogre, où chaque nuit, elle doit s’enfermer dans sa chambre pour éviter d’être dévorée.

Le conte écrit par Pascal Brullemans et mis en scène par Nini Bélanger prend racine dans des questionnements sur l’identité et l’autodétermination, mais aussi dans une enfance trahie par la négligence ou la cruauté des adultes. Inspiré d’un véritable fait divers, le conte se présente sous deux formes, d’abord une courte pour les plus jeunes, où le conte est essentiellement oral, et une seconde, plus longue et pour les plus vieux, où le récit devient théâtral. Bien que le texte demeure sensiblement identique, les deux formes s’avèrent bien différentes, l’une nettement plus porteuse que l’autre.

La jeune Emmanuelle Lussier-Martinez, qui incarne une Petite Sorcière résiliente et touchante, déploie de véritables talents de conteuse. Elle porte ce texte avec une sensibilité et une force débordante, dans la courte forme en particulier. Son récit y est aussi passionnant pour les petits que les grands tout en étant délicieusement effrayant. Avec quelques changements de voix et à l’aide d’un micro, elle donne vie à Grande Sorcière, sa mère, à l’ogre et au petit garçon, transforme l’espace en forêt, en château sinistre ou en refuge rassurant. La couette où elle se tient lui sert de nid douillet, de rempart temporaire contre les ombres, la frayeur et même la peur. Le public est là avec elle.

C’est avec la même intensité, mais un peu moins d’efficacité, qu’elle reprend le rôle dans la seconde forme. Cette fois, l’incarnation physique des autres personnages par des acteurs semble amoindrir la portée du récit, comme si les personnages évoqués par la narration de Petite Sorcière étaient plus attachants ou plus menaçants dans notre imagination. Il faut dire que Petite Sorcière paraît tellement vraie, tellement candide, et farouche, et authentique que l’interprétation plus appuyée du reste de la distribution nous paraît artificielle.

De même, le paysage que déploie sous nos yeux le récit de la jeune sorcière dans la courte forme, en devenant décor se fait soudain plus concret et nous impose un contexte. La silhouette sinistre du sapin de la courte forme devient un banal sapin de Noël ayant connu de meilleurs jours, le château de l’ogre se transforme en bungalow stérile. Le chat de Petite Sorcière, simple boule de poils en petite forme, perd quant à lui chaleur et ronrons en se transposant sur écran numérique. Ce que le récit laissait libre à notre imagination était bien plus imposant et terrifiant.

La grande forme ne démérite pas, néanmoins, avec des éclairages tranchants et une ambiance sonore qui prolongent la féérie inquiétante de la petite forme, et une mise en scène précise qui superpose habilement les couches, mais elle souffre de la comparaison avec la fable auditive qui la précède. En mettant bien à plat les thèmes, elle perd son pouvoir d’évocation et ne laisse plus place à l’interprétation des enjeux tragiques qui sous-tendent le texte.

17-11-2017

Théâtre jeunesse Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

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Dates antérieures (entre autres)

Du 14 au 25 novembre 2017 - Aux Écuries
Du 9 au 13 novembre 2018 - Maison Théâtre