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Du 18 janvier au 12 février 2011
Roméo et Juliette
Texte de Shakespeare.
Mise en scène d’Olivier Lépine (assisté d’Édith Patenaude).
Avec : Normand Bissonnette, Frédérick Bouffard, Gabriel Fournier, Steve Gagnon, Israël Gamache, Marie Gignac, Linda Laplante, Eliot Laprise, Jacques Leblanc, Jean-René Moisan, Maxime Perron, Claudiane Ruelland, Réjean Vallée, Alexandrine Warren.

Dans l’Italie de la Renaissance, les Capulet et les Montaigu sont en guerre depuis des générations. Deux enfants issus de chacune des familles, Roméo Montaigu et Juliette Capulet, se rencontrent lors d’une soirée masquée et tombent éperdument amoureux. La rivalité des deux clans sera cause de l’impossibilité de leur amour et les entraînera tous deux dans un destin tragique.

Sûrement l’œuvre la plus connue du répertoire théâtral mondial, Roméo et Juliette émeut encore plus de quatre cent ans après sa création. L’urgence du coup de foudre rythmé par la vision contemporaine d’Olivier Lépine.

Décor : Marie-Renée Bourget Harvey
Costumes : Maude Audet
Éclairages : Caroline Ross
Musique : Josué Beaucage
Mouvements : Katrine Patry

Théâtre de la Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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 Critique
Critique
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par Sophie Vaillancourt-Léonard

Qui ne connaît pas Roméo et Juliette, les deux personnages les plus connus du répertoire romantique théâtral ? Et pourtant, sont-ils réellement si nombreux ceux qui ont eu la chance d’assister à ce drame shakespearien ?

Ici, oubliez robes longues, corsages, balcon et costumes colorés. Le Roméo et Juliette qu’Olivier Lépine nous présente jusqu’au 12 février au Théâtre de la Bordée est noir et blanc, sans décor ou presque, si ce n’est d’un cube glacial au centre de la scène qui fera office de chambre, de balcon et de tombeau. La lumière est crue, parfois violente et la musique forte. Si en ouverture, nous avons droit au Roméo et Juliette de Prokofiev, c’est pour mieux en entendre la distorsion pendant que, sous nos yeux, dans une lumière sombre, sous la neige, sont rassemblés tous les acteurs du drame. S’en suivra, cette fois sur une musique techno de Josué Beaucage, une chorégraphie endiablée et désespérée, illustrant toute la violence des deux familles, les Montaigu et les Capulet. Difficile ici de ne pas y voir certaines images de nos guerres modernes, sales,  des camps nazis et des exterminations massives. Le ton est donné. Le drame que Roméo et Juliette vivront devant nos yeux pourrait tout aussi bien exister aujourd’hui, dans notre société. En note de programme, Olivier Lépine parle de notre époque comme étant celle des plus grandes tragédies, une époque où, trop habitués aux images violentes, nous y sommes devenus aveugles. À la question « Pourquoi encore Roméo et Juliette ? » il répond : « Parce qu’ils ne ferment jamais les yeux ».

Bref, si ce Roméo et Juliette est somme toute bien interprété, ce n’est pas ce qui en fait une représentation réussie : la mise en scène sans fard et parfois violente, la musique et le décor quasi inexistant, mais très efficace, sont définitivement les points forts de cette représentation.

23-01-2011

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