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Du 10 avril au 5 mai 2012
Le misanthropeLe Misanthrope
Texte de Molière
Mise en scène de Jacques Leblanc (assisté de Raphaël Posadas).
Avec : Serge Bonin, Lorraine Côté, Chantal Dupuis, Olivier Normand, Lucien Ratio, André Robillard, Nicola-Frank Vachon, Réjean Vallée et Alexandrine Warren

Alceste, ne peut supporter l’hypocrisie et la superficialité de la société et des hommes en général. Mais il est follement épris de Célimène qui est l’exemple vivant de tout ce qu’il abhorre.

Assurément l’oeuvre la plus achevée et percutante de Molière, Le Misanthrope, plusieurs siècles après sa création, dépeint une société qui ressemble étrangement à celle d’aujourd’hui.

La première représentation du Misanthrope a eu lieu à Paris, le 4 juin 1666, sur la scène du Palais Royal. Le personnage d’Alceste était interprété par Molière luimême et son épouse, Armande Béjart, lui donnait la réplique dans le rôle de Célimène. Lorsque la pièce parut en librairie l’année suivante, Molière lui donna comme titre Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux. Le sous-titre venait souligner le caractère bouillant du personnage central, l’atrabilaire étant celui qui se fait de la bile, donc d’humeur difficile.


Assistance à la mise en scène : Raphaël Posadas
Décor : Michel Gauthier
Costumes : Julie Morel
Éclairages : Bernard White
Musique : Stéphane Caron


Théâtre de la Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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 Critique
Critique

par Chloé Legault


Crédit photo : Vincent Champoux

C’est avec un classique, soit Le Misanthrope, que le directeur artistique Jacques Leblanc a choisi de clore la saison du 35e anniversaire de La Bordée. Molière s’avère toujours un choix rassurant, la preuve en est qu’encore de nos jours, on peut voir au moins une de ses pièces à l’affiche tous les ans. Ce n’est pas un reproche, les textes de ce dramaturge du 17e siècle sont encore pertinents, les sujets dont ils traitent, encore actuels.

C’est d’ailleurs ce que Leblanc, en tant que metteur en scène cette fois-ci, a cherché à nous prouver en campant l’action dans un décor très lounge : des divans rouges aux lignes contemporaines, une peinture abstraite en fond de scène et un module composé de verre et de métal descendant du plafond emplissent la scène qui vibre au son d’une musique électro. Julie Morel, costumière, revisite les habits d’époque et les affuble d’une touche de modernisme. Les personnages ne sont pas en reste, brandissant cellulaires et tablettes à tous moments.

Il est clair que Leblanc a su s’entourer d’une distribution impeccable : chaque comédien nous présente un personnage travaillé et empreint d’une couleur qui lui est propre. Soulignons Olivier Normand qui nous offre un Alceste panaché et tourmenté. Alexandrine Warren, de son côté, insurge un côté très « bitch » à Célimène, qui est d’avance d’une vanité insupportable, et ce, pour le grand bonheur du public qui, assurément, prend un vilain plaisir à la détester. Mention spéciale à André Robillard pour son serveur rigolo, qui fait sourire. Même s’il s’agit d’une comédie, Le Misanthrope n’est pas un texte facile. Les comédiens ont fait du bon travail de ce côté et ont réussi à se mettre les vers de Molière en bouche et à nous les livrer avec justesse, la plupart du temps. Malheureusement, certaines répliques étaient parfois débitées à un rythme qui ne permettait pas toujours de tout saisir.

Cette version du Misanthrope amalgame l’ère de la préciosité à celle des iPhone, ce qui démontre – une fois de plus – que l'on peut dépoussiérer Molière sans le dénaturer. 

13-04-2012