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Du 21 février au 18 mars 2017, 19h30, 14 mars 13h
À toi, pour toujours, ta Marie-Lou
Texte Michel Tremblay
Mise en scène Alexandre Fecteau
Avec Éva Daigle, Hugues Frenette, Marianne Marceau et Catherine Simard

En 1961, dans leur appartement d’un quartier ouvrier de Montréal, Marie-Louise apprend à son mari Léopold qu’elle est enceinte d’un quatrième enfant. C’est l’occasion pour eux de mesurer l’échec de leur couple, de leur vie. Dix ans plus tard, au même endroit, se retrouvent leurs deux filles, Carmen et Manon. L’une, devenue chanteuse country, tente de convaincre sa sœur qu’elle peut s’affranchir du passé familial.

Un des plus grands textes de Michel Tremblay, À toi, pour toujours, ta Marie Lou est offert pour la première fois au public de La Bordée.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène  : Jocelyn Paré
Décor : Ariane Sauvé
Costumes : Denis Denoncourt
Lumières : Denis Guérette
Musique : Stéphane Caron

Tarif : régulier : 38 $ ; 60 ans et plus : 33 $ ; 30 ans et moins : 28 $
Le premier samedi de chaque production, la paire de billets est au coût de 28 $ pour les 30 ans et moins

Soiréee bordéliques
Dans le but d’appuyer les compagnies de théâtre émergentes de Québec, La Bordée organisera, pour une deuxième saison, des soirées de financement qui leur seront dédiées : les Soirées Bordéliques. Tous les profits de ces soirées seront remis aux compagnies théâtrales et contribueront au financement de l’un de leurs spectacles qui aura lieu au cours de l’année.
 Samedi 24 septembre 2016 – Théâtre Kata (Olivier Arteau-Gauthier)
 Samedi 5 novembre 2016 – Le chien sourd (Gabriel Fournier)
 Vendredi 13 janvier 2017 – La brute qui pleure (David Bouchard)
 Samedi 25 février 2017 – Les Gorgones (Marie-Ève Chabot Lortie)
 Samedi 15 avril 2017 – La Camerata de Bardy (Nicolas Jobin), en association avec la compagnie La Mauderne

Production La Bordée


Théâtre de la Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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Critique

Considérée par plusieurs comme l'une des plus grandes pièces de Michel Tremblay, À toi, pour toujours, ta Marie-Lou est présentée pour la toute première fois au Théâtre La Bordée. La version qu’avait présentée Gil Champagne en 2000 au Trident avait été un succès, c’est pourquoi les attentes étaient en quelque sorte élevées pour le jeune metteur en scène Alexandre Fecteau. Rappelons que Fecteau remplaçait l’ancien directeur artistique de la Bordée, Jacques Leblanc, qui a dû quitter son poste après sa nomination comme nouveau directeur du Conservatoire d’art dramatique de Québec. Alexandre Fecteau relève ici  le défi haut la main, appuyé par une solide distribution.


Crédit photo : Pierre-Marc Laliberté

Il signe une mise en scène audacieuse qui s’avère très loin de ce qu’a dû imaginer Tremblay lors de l’écriture du texte en 1971. La pièce nous replonge justement en 1971 et dix ans plus tôt, en 1961, mais mis à part les costumes et les sujets de discussions des personnages, rien ne laisse entrevoir qu’on se retrouve à cette époque, surtout pas la scénographie. Un module rotatoire mobile en forme d’immense roue couchée et surmonté d’une plateforme inclinée fait office de décor. Symbolisme en quelque sorte  de l’engrenage malsain dans lequel sont prisonniers les personnages de la pièce, la roue est utilisée de façon ingénieuse par le metteur en scène. Elle se transforme tantôt en comptoir de cuisine chez Marie-Lou (touchante Èva Daigle), tantôt elle représente la chaîne de montage à l’usine de Léopold (excellent Hugues Frenette), tantôt le comptoir du bar où se produit Carmen (talentueuse Catherine Simard). On sent que l’aspect symbolique est beaucoup plus important pour Fecteau que l’aspect réaliste ; bien que l’effet donné soit tout de même curieux, celui-ci n’est pas dénué d’intérêt.

Les quatre comédiens Èva Daigle, Hugues Frenette, Marianne Marceau et Catherine Simard sont excellents sur scène. Hugues Frenette est touchant dans son rôle de Léopold et le couple qu’il forme avec l’excellente Èva Daigle est, à elle seule, une raison suffisante pour aller voir ce spectacle. Bien que certains moments de la pièce sont un peu caricaturaux et joués un peu trop gros (Michel Tremblay oblige), il reste que  le ton demeure juste et qu’à plusieurs reprises on se retrouve à être émus devant ces personnages ordinaires aux situations encore plus ordinaires. Le banal peut aussi être tragique et Michel Tremblay nous le prouve encore une fois.

La langue de Tremblay reste actuelle même si son sujet, lui, nous vient d’une autre époque. La version qu’offre Alexandre Fecteau de À toi, pour toujours, ta Marie-Lou  est non seulement rafraîchissante, mais démontre une fois de plus tout le talent et la vision du jeune metteur en scène. Il reste qu’il faut aimer l’œuvre de Michel Tremblay pour apprécier pleinement cette production qu’on peut qualifier d’audacieuse.

01-03-2017