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Les mains d'Edwige (au moment de la naissance)
Du 14 janvier au 8 février 2020

Edwige a un don : quand elle prie, une eau pure sort de ses mains. Ses parents décident d’organiser une cérémonie et de faire payer les gens afin qu’ils voient ce miracle. Edwige refuse de se livrer à ce cirque, mais voilà que la maison est bondée, que les parents insistent, et que les gens sont de plus en plus impatients...

Wajdi Wouawad, auteur d’Incendies et de Littoral, livre ici, dans la langue riche qu’on lui connaît, l’une de ses plus belles pièces. Avec la figure de la jeune Edwige, il nous rappelle qu’il existe des valeurs qui sont sacrées, qui ne sont pas monnayables et pour lesquelles il faut se tenir debout jusqu’au bout.


Texte de Wajdi Mouawad
Mise en scène de Jocelyn Pelletier
Avec Normand Bissonnette, Samuel Corbeil, Lorraine Côté, Marianne Marceau, Annabelle Pelletier-Legros, Lucien Ratio


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène : Laurence Moisan-Bédard
Décor : Jean-François Labbé
Costumes : Virginie Leclerc
Lumières ; Martin Sirois
Musique : Mykaelle Bielinski
Crédit photo Guillaume Simoneau
Conception graphique : Ogilvy

LES MARDIS-RENCONTRES
Chaque mardi de la deuxième semaine de représentations, retrouvez les artistes dès leur sortie de scène pour des discussions conviviales sur le spectacle.

Mardi au samedi 19h30, sauf deux dernier samedis 16h
L'heure de la représentation du 3e mercredi est variable (13h ou 19h30). Consultez www.bordee.qc.ca pour l'horaire à jour

TARIFS
Régulier : 40 $
60 ans et plus* : 35 $
30 ans et moins* : 30 $
Le deuxième samedi de chaque production, la paire de billets est au coût de 28 $ pour les 30 ans et moins.

* Une pièce d’identité sera demandée lors de l’achat et/ou lors de l’entrée en salle.
Les tarifs incluent les frais de service et les taxes.
Fortfaits de groupes disponibles
Possibilité de changer de date jusqu’à 24h d’avis à la billetterie. Des frais de 3 $ par billet s’appliquent.
Aucun remboursement sur les billets.

Une production de La Bordée


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Critique disponible
            
Critique

« Voici : je crois que l'amour doit prévaloir sur la justice. Car nous sommes davantage faits pour aimer que pour faire respecter des lois. Tout comme je crois que nous sommes davantage faits pour être aimés que pour être punis. »1
- Wajdi Mouawad






Crédit photos : Vincent Champoux

Les mains d’Edwige au moment de la naissance, oeuvre de jeunesse de Wajdi Mouawad, met au centre de l’action une adolescente déterminée et à l’authenticité admirable. Avec cette pièce, le talentueux dramaturge libano-québécois incite le public à réfléchir sur la force des croyances en le plongeant dans un univers imaginaire, pourtant pas si loin de la réalité.

Lorsqu’Edwige place ses mains en prière, de l’eau coule de ses paumes, une eau divine. Les villageois souhaitent, en priant avec la miraculée, expier leurs péchés et retrouver en peu d’espoir. La jeune fille brave les convenances et proteste contre sa famille, avare et superficielle. Elle défend la puissance de l’amour envers et contre tout. Du fond de sa cave où elle se réfugie, Edwige refuse de subir l’opinion d’autrui, elle résiste à la pression sociale des habitants de son village, qui sont prêts à tout pour voir ses mains magiques.

La comédienne Marianne Marceau-Gauvin incarne avec une belle sensibilité le caractère bienveillant et généreux d’Edwige, ainsi que la ténacité et la force de conviction du personnage, qui demeure fidèle à ses idéaux tout au long du récit.

Avec cette oeuvre composée en 1998, Mouawad nous fait grâce de nombreuses envolées lyriques, de monologues magnifiques. L’équipe de création a su rendre un juste hommage au style poétique du dramaturge en étendant la symbolique du texte au visuel du spectacle.

Le retour d’Esther (Annabelle Pelletier-Legros), la grande soeur disparue depuis 10 ans, marque un tournant dans la pièce. Esther représente à la fois l’exil, à la fois le retour aux sources, tous deux des thèmes récurrents des écrits de Mouawad. La réconciliation d’Esther avec sa mère (Lorraine Côté) constitue une scène particulièrement touchante. Le jeu magistral d’Annabelle Pelletier-Legros ainsi que toute l’émotion qu’elle parvient à véhiculer enrichissent grandement le spectacle, dont le texte chargé tendait à se faire lourd et froid avant l’arrivée du personnage d’Esther. Les comédien.ne.s Normand Bissonnette, Samuel Corbeil et Lorraine Côté livrent une interprétation moins sentie, plus littéraire ; un trait qui pourrait se corriger après quelques représentations. Le jeu oscille entre un français plus européen et une langue québécoise : quelques négations auraient pu alors être retirées, et quelques jurons adaptés. Lucien Ratio, dans le rôle du frère qui ne désire que partir, reste campé dans sa zone de confort, jouait un Alex plutôt creux et difficile à cerner.

Avec cette oeuvre composée en 1998, Mouawad nous fait grâce de nombreuses envolées lyriques, de monologues magnifiques. L’équipe de création a su rendre un juste hommage au style poétique du dramaturge en étendant la symbolique du texte au visuel du spectacle. Par exemple, le brouillard sert efficacement à illustrer l’aveuglement volontaire et le déni de la famille d’Edwige. Les jeux de lumière (Martin Sirois) au travers de la brume sont brillamment exécutés, de sorte à produire d’intéressants effets de contraste. Lorsque la conduite immorale de la famille d’Edwige et d’Esther atteint son paroxysme, les parents et le frère s’enduisent le corps de saleté, créant une nette distinction entre les mains purificatrices d’Edwige et leurs mains souillées et corrompues.

Les propos de l'oeuvre nous incite à prendre un temps de recul sur notre vie et à constater l’importance que nous accordons aux apparences, parfois au détriment de notre propre nature.

1 Citation tirée du mot de l’auteur sur https://www.theatredaujourdhui.qc.ca/edwige

18-01-2020



La Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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