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Le gars de Québec
Du 3 novembre au 31 décembre 2020
Captation - coût de 25$

1952 à Ste-Rose-de-Lima. Quelque part dans Charlevoix.

Le maire de Ste-Rose-de-Lima, libéral forcené, « teindu rouge » comme on disait à l’époque, mène son village d’une main de fer. Or, la veille de Noël, on apprend qu’un inspecteur du gouvernement « bleu » de Maurice Duplessis vient vérifier les finances de la municipalité qui ne semblent pas très nettes… Panique générale !

Inspiré du Revizor – le chef-d’œuvre de l’auteur russe Nicolas Gogol, écrit en 1835 – Le gars de Québec de Michel Tremblay reprend cette satire politique virulente et très drôle à propos de la corruption qui régnait dans de nombreux petits villages où plusieurs maires se comportaient en roitelets tout-puissants. Enveloppes brunes, népotisme, patronage, passe-droits, mensonges, tout y était. Heureusement que cette époque est révolue !


Texte Michel Tremblay
Mise en scène Michel Nadeau
Avec Emmanuel Bédard, Joëlle Bourdon, Pierre-Yves Charbonneau, Ariel Charest, Paul Fruteau de Laclos, Érika Gagnon, Israël Gamache, Nicolas Létourneau, Olivier Normand, Guillaume Pépin, Maxime Robin


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène : Mélissa Bouchard
Décor : Vanessa Cadrin
Costumes : Virginie Leclerc
Musique : Stéphane Caron
Lumières : Jean-François Labbé
Régie générale : Emilie Potvin
Habilleuse : Géraldine Rondeau

Durée 1h45

La captation numérique est disponible dès maintenant via la billetterie du Théâtre La Bordée, au coût de 25 $. Le public est invité à choisir le jour de visionnement pour ensuite recevoir une clé d’accès qui sera valide pour 24 heures à partir de la date choisie. Détails ici
Les gens ayant acheté des billets pour une représentation en salle seront contactés par la billetterie pour obtenir un remboursement ou une clée de visionnement pour la captation numérique de la pièce.

TARIFS
Tarif : 40$
Tarif abonné(e)s* : 30$**
Captation: 25$
*Tarif valide pour les abonné(e)s de la saison 2019-2020 seulement.
**Réservation par téléphone seulement ( 418 694-9721 poste 1)

Une captation de la pièce sera réalisée par Production 4 éléments et sera rendue possible grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec. Ce théâtre en ligne est disponible au coût de 25$.

Une production de La Bordée


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Critique disponible
            
Critique

Le visionnement en ligne a certes des avantages indéniables. Vous pouvez attendre que les enfants dorment à poings fermés, prendre le temps de vous servir un verre de vin avant de vous installer dans votre fauteuil préféré. Vous pouvez même déballer des bonbons et tousser comme bon vous semble sans subir le regard courroucé de vos voisins de siège (surtout en ce moment)!






Crédit photos : Nicola-Frank Vachon

Toutefois, il ne faut pas se faire d’illusions. Lorsque la connexion Internet fait des misères, on réalise d’autant plus qu’on reste devant un simple écran, au milieu du salon. Aucun télé-théâtre ne peut surpasser le plaisir qu’offre un spectacle en salle, de voir les comédiens et comédiennes « en vrai » et la mise en scène se déployer comme par magie sous nos yeux.

Bien qu’une captation vidéo de Le gars de Québec ait -heureusement- été prévue, la pièce a d’abord été conçue pour être présentée devant public. La mise en scène, très classique, apparaît donc bien statique à l’écran. Le grand prélart brun et beige étoilé et les murs vert forêt sont loin de contribuer à égayer la salle de séjour, où seul brille un faux sapin argenté en cette veille de Noël 1952. Les changements de cadrage ajoutent une touche de dynamisme, mais créent en contrepartie un effet peu heureux lorsque des personnages, absents de la scène et patientant dans l’ombre, sont captés par la caméra. Pour une rare fois, les gros plans permettent cependant d’apprécier les maquillages (et les expressions du visage) à leur juste valeur.
Toutefois, l’exagération du jeu, qui est nécessaire à la scène, verse parfois dans la caricature à l’écran. (...) Et pourtant, lorsque prend fin le visionnement, on se prend à penser que la légèreté du propos et la sobriété de l’ensemble étaient tout à fait appropriées dans la grisaille ambiante.

Le succès de la pièce tient surtout à ce que les acteurs et actrices se donnent tout entier à leurs personnages. On sent leur plaisir d’être sur scène et leur désir de profiter pleinement de ce moment éphémère. On suit d’un air amusé les tribulations des habitants colorés de Sainte-Rose-de-Lima, ce petit patelin où la corruption est quasiment devenue un mode de vie. Il faut dire que le maire (Pierre-Yves Charbonneau), le juge (Nicolas Létourneau), le directeur d’hôpital (Paul Frutos de Laclos), le grand dadais d’inspecteur scolaire (Emmanuel Bédard), le directeur du bureau de poste (Guillaume Pépin) et les deux Pierre-Paul, ces vieux garçons « qui partagent le même caleçon » (Israël Gamache et Maxime Robin), ont un certain charme malgré leur moralité douteuse. Même le fonctionnaire de Québec (Olivier Normand) profite d’un quiproquo et prend goût aux petits pouvoirs de l’argent et de la séduction, auprès de la femme du maire (Érika Gagnon) comme de sa fille (Joëlle Bourdon). La discussion de salon où Mme la Mairesse exhibe son savoir-vivre et son bon « peurlâge » pour impressionner l’homme de la grand’ville est d’ailleurs truculente. Seules la fille du maire et la téléphoniste du village (Ariel Charest) ne sont pas dupes.

Toutefois, l’exagération du jeu, qui est nécessaire à la scène, verse parfois dans la caricature à l’écran. Lorsque le rideau s’ouvre sur un maire rougeaud arborant un style vestimentaire à la Passe-Montagne et vociférant à outrance, on se demande si on n’assiste pas à un étrange théâtre d’été qui ne bénéficie pas des rires du public pour décoller. Les ricanements qui proviennent occasionnellement des coulisses rappellent que la salle est en réalité bien vide. Cette bizarre impression perdure tout au long de l’écoute. Et pourtant, lorsque prend fin le visionnement, on se prend à penser que la légèreté du propos et la sobriété de l’ensemble étaient tout à fait appropriées dans la grisaille ambiante. La pièce offre juste assez de délassement, mais pas trop, question d’éviter un choc avec le réel.

Bien que modeste, la mise en scène n’a pas été simple pour autant pour Michel Nadeau. Le metteur en scène a dû faire quelques deuils et surtout, plusieurs pirouettes pour diriger les onze comédiens et comédiennes dans le respect des mesures sanitaires. Les interactions entre les personnages font d’ailleurs partie des moments amusants : ils n’osent s’approcher à moins de deux mètres, et le moindre échange de billets se fait à coups de « poush-poush » désinfectant et d’anachroniques sacs Ziploc. On finit presque par croire que nos ancêtres composaient eux aussi avec la Covid.

Les scènes festives et de set carrés méritent salutations dans ce contexte. Elles rythment la pièce et donnent envie de taper du pied et de se joindre à la danse. Mais on se rappelle alors qu’on est devant un simple écran, et que même si les comédiens et comédiennes ont chorégraphié jusqu’à leur salut final, les applaudissements ne se rendront pas à eux. Décidément, pour les artistes comme pour le public, aucun télé-théâtre de type « en direct » ne peut surpasser le plaisir qu’offre un spectacle en salle.

04-11-2020


La Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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