Du 20 au 31 janvier 2009, 20h
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Symbiose

Texte de Jocelyn Pelletier
Mise en scène Olivier Lépine
Interprétation : Jocelyn Pelletier et Lucien Ratio

C’est à un théâtre de poésie abrasive auquel vous êtes conviés. Une chute éveillée aux confins du cerveau de deux hommes, revivant, à même leur dernier souffle, les éléments ayant occasionné leur voyage entre le réel et l’irréel.

Un moment de théâtre qui laisse en cendres nos habitudes de spectateur.

Un art fort, vif et dérangeant s’aventurant hors du confort pour tenter de donner sens au chaos de notre temps.

tectoniK_ présente sa première création originale en poursuivant sa recherche d’un théâtre novateur, hors des sentiers battus et bien ancré dans le présent. Une tragédie contemporaine où se juxtaposent les mots de l’auteur, les cris des comédiens, les images, en direct, d’un comédien-caméraman, un environnement scénique en transparence et les envolées sonores de Millimetrik.

Embarquement immédiat pour un voyage au bout de la nuit.

Conception sonore : Millimetrik
Environnement scénique : Marie-Renée Bourget Harvey
Regards : Alexandrine Warren
Conception vidéo : Eliot Laprise

Carte Prem1ère
Régulier : 24$
Abonnés : 12$
Dates Prem1ères : 23, 24, 30 et 31 janvier

Une création de tectoniK_

Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-643-8131

par Charlotte Riondel

Avec sa première création originale, Symbiose, la jeune compagnie de création tectoniK_ nous introduit dans un univers poétique d’une froideur agressive et tranchante qui ne laisse pas indifférent.

Le texte de Jocelyn Pelletier est direct et sans compromis et la mise en scène d’Olivier Lépine, ainsi que le travail des différents concepteurs, appuie avec habileté chacun des mots prononcés par les deux comédiens. Violence et urgence de l’action, flash-back flous et souvenirs en vrac se mélangent avec rapidité tout au long de la représentation, pour se terminer dans une explosion d’images, dans une ambiance sonore oppressante en constante augmentation et une mise en espace froide qui laisse place à l’évolution des personnages. L’intégration des nouvelles technologies est appropriée et apporte un volume intéressant au spectacle, même si l’on sent qu’il y a encore une recherche par rapport à l’utilisation des projections et du travail du son et des images en direct. Le jeu très découpé, statique et épuré contrastait avec l’activité perpétuelle amenée par le travail sonore et les projections. Ce contraste entre la violence des situations vécues par les personnages et la manière de les aborder plonge le spectateur dans un certain malaise qu’il s’explique mal.

Symbiose et la compagnie tectoniK_ s’inscrivent avec justesse dans la vague des nouvelles formes théâtrales et c’est avec plaisir qu’on se laisse guider dans les méandres encore peu connus d’un théâtre en rafale, en flashs d’images, de sons et de mots. Il y a beaucoup d’ambition dans cette création et une certaine habileté à bouleverser les structures auxquelles le public est habitué. Il est clair qu’il reste encore un peu de fragilité dans cette expérimentation et parfois, l’accumulation du son, de la vidéo en directe, des jeux d’éclairage, des projections, de la parole débitée à un rythme effréné nous empêche d’intégrer comme il faut chacun des éléments. Cependant, il y a une recherche de la part des créateurs afin de plonger entièrement le spectateur dans l’univers proposé. Tout est mis en œuvre pour provoquer un mal-être dans le public et on ne peut que subir ce qui nous est montré, avec une certaine impuissance. Effet réussi, donc, puisque plus le spectacle avance, plus le public se sent opprimé par les divers éléments scéniques, à l’image des personnages qui sont de plus en plus coincés dans l’étau des événements qu’ils vivent, jusqu’à l’explosion finale qui aura raison d’eux. Par contre, l’agacement provoqué par l’ambiance sonore et les images mitraillées pousse, à certains moments, le spectateur à décrocher de l’action et à prendre une certaine distance afin de reprendre son souffle.

C’est une image du monde actuel crue et sans pitié que nous propose Jocelyn Pelletier dans son texte, appuyé par la mise en scène et la conception. Des faits nous sont présentés avec une sorte de rigueur effrayante et la rage qui en ressort rentre dedans. C’est un cri du cœur, plutôt amer et cynique, qui nous est présenté par la compagnie tectoniK_ qui n’a pas peur de prendre position avec puissance face au monde qui l’entoure et ne se gêne pas pour dénoncer la manipulation et le conditionnement auquel nous sommes affligés, ainsi que les réactions que cela provoque. Difficile de savoir, après avoir assisté au spectacle, si l’on adhère ou non à cette approche, si l’on a aimé ou pas, si on est prêt à recommencer ou si on préfère se dire que c’est du passé… Quoi qu'il en soit, Symbiose assume sa position et impose sa marque. Après tout, n’est-ce pas cela l’important ? C’est bon d’être un peu perturbé de temps en temps et, de ce côté-là, le défi est plutôt réussi. À voir !

22-01-2009

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