Du 9 au 13 mars 2010, 20h - à la salle Multi de Méduse, 541, Saint-Vallier Est
Retour à l'accueil Imprimer cette page Archives Accueil Facebook del.icio.us

L'homme-fouleL'homme-foule

Le coin d'une rue. 12 secondes d'attentes avant de traverser.
12 tableaux : un pour chaque seconde. Variations sur un même thème : la rencontre de l'Individu et de la Foule.

L'Homme-Foule, c'est un voyage dans l'univers du détail, le portrait fantaisiste d'une fraction de quotidien, le jeu des perceptions. Ce sont des performeurs venus de maints horizons (musique, électroacoustique, sculpture, théâtre, vidéo et d'autres encore) mis en scène parmi un bordel organisé d'objets. Sur scène, les membres de cet orchestre éclectique s'affairent à construire et à manipuler, devant eux, un espace vierge de sens, afin de développer une simultanéité de réalités, traitant de part et d'autre d'une même situation donnée. L'Homme-Foule, c'est une sculpture fragmentée et en métamorphose, un travail de performance rythmé, explorant les sous-thèmes de l'enjeu principal : soi versus la société.

Carte Premières
Date Premières : 12-13 mars 2010
Régulier 22$
Carte premières : 11$

Présenté en co-diffusion avec Recto-Verso

Une production Théâtre Rude Ingénérie

Salle Multi de Méduse (Premier Acte)
541, Saint-Vallier Est
Billetterie : Réseau Billetech 418-643-8131

par Sophie Vaillancourt Léonard

L’homme-foule, c’est les douze secondes d’un homme au coin d’une rue. Les douze secondes à attendre la lumière, les douze secondes de réalité intérieure et extérieure. Ses douze secondes à lui, mais aussi à ceux qui croisent son chemin. Après un bref préambule que l’on croit d’abord maladroit et qui s’avère par la suite être le ton du narrateur (prof désabusé au regard vide), nous assistons à douze tableaux parfois brefs, parfois trop longs, représentant chacune des secondes d’attente au coin de la rue.

Les six performeurs (acteurs, musiciens, etc.) sont sur scène dès l’entrée du public dans la salle et ne la quitteront jamais. Si leur talent musical est évident, il est également fascinant d’avoir accès en direct au « bruiteur » qui, du début à la fin, meublera plusieurs tableaux. Toutefois, si l’aspect très technologique de toute la représentation est souvent réussi, il est aussi parfois de trop. Certains tableaux, trop « meublés » visuellement (les six performeurs s’affairant chacun de leurs côtés en plus de certaines installations sonores et visuelles)  saturent le spectateur et évacuent le sens qu’on veut leur donner. Il est parfois difficile de comprendre la validité de certains choix; certains moments mériteraient d’être épurés afin de permettre à l’assistance d’en saisir l’essence. L’individualité (représenté par un ME bien en évidence tout au long de la représentation, et qui deviendra éventuellement un WE par l’effet de sa symétrie) et la solitude sont les points d’ancrage de tous ces tableaux. Deux d’entres eux, parmi les plus brefs, sont particulièrement puissants : d’abord, une descente de drapeaux (en réalité, un écran projetant rapidement et de manière très saccadée tous les drapeaux du monde, ou presque) en avant duquel se trouve un homme à la tête en globe terrestre appuyé sur un homme à la tronche en porte-voix. L’image est belle et efficace. Un peu plus tard, la rencontre entre l’homme porte-voix et la femme, séparés par une toile, est touchante dans toute cette impossibilité d’atteindre l’autre. Nous n’avons nul besoin de plus, tout y est. Et c’est peut-être ce qui manque le plus à ce spectacle du Théâtre Rude Ingénérie : de la simplicité. Certaines choses, magnifiques, se retrouvent noyées dans une mer de sons et d’images.

Même si, parfois, «trop c’est comme pas assez», L’homme-foule est un spectacle riche et intéressant.

10-03-2010

Retour à l'accueil