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Du 11 septembre au 11 octobre 2011, du dimanche au mardi à 19 h
Notes de cuisineNotes de cuisine
Texte Rodrigo Garcia
Traduction Christilla Vasserot © Éditions Les Solitaires Intempestifs
Mise en scène : Frédéric Dubois
Avec Sébastien Dorval, Jean-Michel Girouard, Marianne Marceau et deux autres comédiens à confirmer

Sur la table du buffet s'entassent, se superposent et se renversent idées crues, salées, douces et amères. L'humour est omniprésent, mais la réflexion, la réalisation et la confrontation sont inévitables. Comme au fil d'un repas, on passe de l'entrée au plat de résistance (souvent costaud), on attend un peu avant de se lancer dans les fromages bleus et on espère digérer en suçant une petite menthe. On y passe au crible la société de consommation. L'œuvre de l'auteur est pamphlétaire. Le spectateur ne peut pas être simple spectateur. Garcia appelle en lui le citoyen, l'Homme, et le place devant toutes ses contradictions. Il l'affronte dans ses convictions les plus quotidiennes, avec une poésie crue, gourmande, musicale, explosive.

Le Théâtre du buffet vous invite à l'extérieur des murs de Premier Acte, dans un bordel théâtral où ce sont les tripes qui gouvernent notre malaise, nos désirs et notre appétit sexuel. Une fête qui nous raconte et nous bouscule un peu comme un joyeux temps des fêtes qui déborde agréablement et marque le convive qui se rappellera de la « fameuse fois où »...

Venez donc goûter à nos petits oignons marinés et aux sandwichs de Paris pâté.


Forfait souper-théâtre 30 $ ( Taxes et pourboire inclus, frais de services en sus) en prévente sur le réseau Billetech
Les billets à prix régulier sans le repas sont en vente à la porte seulement selon la disponibilité des places

Une production Le Théâtre du Buffet


Premier Acte - Restaurant bar La Cuisine
205, rue Saint-Vallier Est
Billetterie : Billetech

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 Critique
Critique

par Sophie Vaillancourt Léonard

Pour sa première production de l'automne, le théâtre Premier Acte sort de ses murs et nous entraîne au bar La Cuisine, afin d'assister à la toute première réalisation du Théâtre du Buffet. Mise en scène par Frédéric Dubois, Notes de cuisine de l'auteur argentin Rodrigo Garcia est plus qu'à propos dans ce décor où les spectateurs sont invités à se joindre à d'autres autour d'une table, mais surtout autour d'un repas. Ce sont les comédiens qui accueillent, nous sommes leurs invités. Alors que deux d'entre eux nous installent çà et là et qu'une autre s'extasie à la vue des gens qui entrent, la dernière elle, nous distribue des noms : qualificatifs péjoratifs que nous porterons à la chemise jusqu'à la fin de la soirée. Ce soir-là je serai Charrue et je partagerai ma table avec Dépensier, alors que nos voisines seront Trouillarde et Enquiquineuse. Ce qui suit promet définitivement d'être animé.

Si Notes de Cuisine est présentée sous la forme d'un souper spectacle (entrée, plat principal et dessert seront servis tout au long du spectacle) ce n'est pas tant de nourriture dont il s'agira, mais de bouffe. D'orgies de bouffe, de bouffe grasse et sale, de ceux qui en abuse et de ceux qui en manquent, de celle pour laquelle on dépense des sommes astronomiques plus pour le plaisir de l'égo que pour celui de l'estomac, de celle dans laquelle on cherche le réconfort, etc. Et au-delà de la bouffe, c'est l'abus que l'on dénonce.

Entre les monologues, les vidéos You Tube et la parodie — très réussie d'ailleurs — d'un concours Internet de recettes de cuisine, les comédiens, complètement survoltés, mènent le bal sur le même ton qu'un jeu-questionnaire à saveur américaine. Tout est trop. On danse trop. On est trop souriant. On rit trop. Lorsque, suite à une vidéo des plus édifiantes d'un homme vidant un pot de Nutella en quelques minutes, apparaît le visage famélique aux dents blanches et proéminentes d'un jeune Africain, le « on se demande pourquoi ils ont des dents » des comédiens tombe pile. L'absurdité des contrastes ne fait qu'éclater la réalité au grand jour.

Passant du Laurie Raphaël au Normandin, puis du Queen Élizabeth à la guedille au poulet, c'est surtout le McDonald qui en prend pour son rhume. Le monologue final clôture la représentation avec force : alors que la majorité des spectateurs ont terminé leurs desserts et en sont à siroter une tisane, la comédienne Marianne Marceau passe un Joyeux Festin (menu combo offert au McDonald) au mélangeur en comparant les enfants qui mangent au McDonald le dimanche, et ceux qui en fabriquent les petites surprises, enfermés dans les usines chinoises.

Si certaines vidéos ont tendance à provoquer les hauts le coeur, Notes de Cuisine est d'une grande justesse dans ce qu'elle dénonce. Sans tomber dans le vulgaire, elle ne fait que montrer et dire ce qu'on ne veut ni voir ni entendre et réussi à rendre tous les spectateurs coupables de leur inaction, mais aussi, à les faire rire. Avec ses quatre comédiens très justes dans leur extravagance, la première production du Théâtre du Buffet est sans contredit très réussie.

14-09-2011