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Du 24 février au 14 mars 2015
Julie - tragédie canine
Idée et texte : Samuel Corbeil, Pascale Renaud-Hébert avec la participation de Jean-Philippe Joubert
Mise en scène : Jean-Philippe Joubert
Avec Samuel Corbeil, Nicolas Drolet, Mary-Lee Picknell et Pascal Renaud-Hébert

« Guillaume, la confiance, là, c’est comme un lac. Ça prend du temps à remplir, pis ça prend rien qu’une p’tite sécheresse pour le vider. Mais après, là, le lac, ben y’é vide pour un bout. »

Julie a disparu. Guillaume en est responsable: il regardait le baseball au lieu de la surveiller. Laurence, sa copine, ne lui pardonne pas. Il a perdu leur bébé : Julie, leur chienne adorée. Laurence met Guillaume à la porte en même temps que leurs dix années de vie commune et leur projet d’acheter une maison. Elle se promet de retrouver Julie, coûte que coûte. Guillaume trouve refuge chez des amis, un couple pour qui cette rupture représente une menace à leur propre avenir. Ils se promettent de rétablir la situation, coûte que coûte.

Julie – Tragédie canine est une pièce à l’humour caustique qui s’intéresse au passage vers la vie adulte qui se déroule rarement comme on l’a imaginé. Quels sont les événements qui nous ont bousculés? Quelle est l’étape qui ne s’est pas passée comme prévu?

Le premier « Je t’aime », l’appartement commun, l’auto, le chien, la maison, les enfants; toutes ces étapes deviennent des échelons vers ce qui devrait être le bonheur. Qu’advient-il des projets d’avenir d’un couple si leur chien, étape cruciale pour l’un, disparaît par la faute de l’autre?

Julie, tragédie canine, drame sportif, thriller immobilier.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène et éclairages : Maude Groleau
Scénographie : Mona Eliceiry
Costumes : Dominique Giguère

Une production Collectif Le Vestiaire
Coproduction : Nuages en pantalon - compagnie de création


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656
ou lepointdevente.com
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 Critique
Critique

par Francis Bernier


Crédit photo : Cath Langlois Photographe

Du théâtre d'été en plein hiver : c'est un peu l'impression qui reste en sortant de Julie: tragédie canine, présenté au Théâtre Premier Acte. Le premier texte de Samuel Corbeil et Pascale Renaud-Hébert est dans la veine des comédies de situation classiques: des personnages plus gros que nature, une situation de départ problématique et des péripéties qui s'enchaînent les unes aux autres dans un chassé-croisé tumultueux. Le Collectif Le Vestiaire arrive tout de même à tirer son épingle du jeu avec sa première production et propose une pièce rafraîchissante, drôle et agréablement bien ficelée dans laquelle on rit pratiquement du début à la fin.

La perte d'un animal de compagnie peut souvent s'avérer très dure émotionnellement. Mais quel effet la disparition de l'être cher peut-elle avoir sur un couple? La prémisse de base de Julie: tragédie canine est pour le moins originale et audacieuse. Laurence (Pascale Renaud-Hébert) revient chez elle après un voyage à New York avec son amie Jade  (Mary-Lee Picknell) pour malheureusement réaliser que son chum Guillaume (Samuel Corbeil) a laissé leur chienne Julie s'échapper de l'appartement dans lequel ils habitent. Après avoir compris que c'est parce que Guillaume avait été inattentif une fois de plus en oubliant de fermer la porte, Laurence le fout dehors. Celui-ci n'a alors d'autres choix que d'aller quémander refuge chez ses amis de longue date, Jade et  Jean-François (Nicolas Drolet). À travers diverses manipulations et entourloupes, ces derniers feront tout en leur pouvoir pour ramener le couple ensemble ; Jade était sur le point de leur vendre une maison et Jean-François et elle ne peuvent se permettre de perdre cette vente qui représenterait à elle seule la fin de leurs ennuis financiers.

On rit, il faut le dire, beaucoup, durant les deux heures du spectacle, et surtout pendant la deuxième partie puisqu'on devient plus familier avec les personnages ainsi qu'avec l'humour quelquefois irrévérencieux de la pièce. Il faut d'ailleurs un certain temps pour se faire au côté burlesque du jeu de Samuel Corbeil et Pascale Renaud-Hébert. Leur entrée en scène semble un peu brouillonne au début de la pièce et même si on finit par s’habituer à leur énergie particulière, le style de jeu quelque peu décalé donne parfois l'impression d'assister à un match d'impro tellement les personnages sont joués gros. Ils réussissent tout de même à déclencher les rires et la chimie qui opère entre eux est indiscutable. Mary-Lee Picknell est sublime dans son rôle de Jade et vole littéralement la vedette du spectacle. Nicolas Drolet est tout aussi excellent dans son personnage de Jean-François, beaucoup plus sobre. Il est assurément celui qui aura provoqué le plus de fous rires durant la prestation.

La mise en scène de Jean-Philippe Joubert, directeur artistique de la compagnie Nuages en pantalon, y est pour beaucoup dans la réussite du spectacle. Le côté multimédia qu'il amène est particulièrement intéressant. Par moments, certains segments tournés au préalable sont diffusés sur le décor et, par le moyen de trappes dispersées ici et là, le personnage de Jade viendra se juxtaposer en temps réel à l'action présente dans la projection, dédoublant son propre personnage, une illusion d'optique qui fonctionne vraiment bien. Les scènes projetées mettent toujours en scène Jade et son amant Philippe joué par le metteur en scène. Bien que ces moments amènent une cassure dans le flux du spectacle, ils permettent de donner un second souffle au rythme effréné de la pièce qui s'avère tout de même longue, dans le genre.

Julie: tragédie canine est un premier texte prometteur pour les deux jeunes auteurs fraîchement sortis du Conservatoire d'art dramatique du Québec, Samuel Corbeil et Pascale Renaud-Hébert. Une pièce pour les jeunes et moins jeunes qui réchauffe le cœur en ce début d'année glacial.

28-02-2015