Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Angle mort
Du 20 au 24 février 2018

Moments de panique où nos craintes prennent le dessus. Endroit où nous abandonnons ce que nous refusons d’affronter en nous-mêmes et chez les autres. C’est une façon de fermer les yeux sur nos blessures pour pouvoir continuer. Nos angles morts nous réconfortent, nous stimulent ou nous éteignent. La pièce Angle mort est une confrontation sur les conséquences du déni et sur notre volonté de faire la lumière à tout prix. Elle est un enchaînement d’instants et de tableaux, provoqués par les désaveux et les sacrifices que l’on s’impose afin d’avancer. Ce spectacle cherche à provoquer le contact, à braquer notre regard sur ce que l’on cache afin de permettre aux gestes de traduire les mots.

Danseurs, musiciens et comédiens s’unissent dans une scénographie dépouillée où le son, la lumière et le mouvement sont le centre. Qu’il soit comédien, danseur ou musicien, chaque interprète incarne toutes les disciplines et manipule tous les éléments scéniques afin de ne laisser aucun angle mort pour le spectateur. Angle mort présente une recherche sensible et humaine issue d'une création à cinq têtes mettant en scène trois formes artistiques et deux générations.


Création et distribution Elizabeth Baril-Lessard, Harold Rhéaume, Lydia Wagerer, Vincent Nolin-Bouchard et Vincent Roy


Crédits supplémentaires et autres informations

Direction de production Vincent Nolin-Bouchard et Elizabeth Baril-Lessard
Conseiller dramaturgique Olivier Arteau
Conception Laurent Routhier et Vincent Roy
Parrainage Le fil d'Adrien Danse

Du mardi au samedi 20h, sauf dernier samedi 15h

TARIFS

Prix du billet à l'unité - frais de service inclus

Prix courant : 27 $ 
30 ans et moins : 21 $  
60 ans et plus : 24 $  

Groupe (12 personnes et plus) :

17 $

Une production Théâtre pour pas être tout seul


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

Sur une scène épurée, cinq artistes s’abandonnent à des danses dont l’expression tend vers le dramatique. La production du Théâtre pour pas être tout seul témoigne d’un profond intérêt pour la sensibilité humaine. Cette sympathie se manifeste dans son exploration artistique des paniques et des craintes que nous nous refusons à nous-mêmes. Les émotions qui sont ressorties de ses réflexions sur les comportements humains liés au déni sont dévoilées au travers du spectacle. Elles s’inscrivent sur les corps des danseurs, musiciens et comédiens avec sincérité et sensibilité.


Crédit photo : CathLanglois Photographe

Ces « angles morts », ces sortes d’œillères de dénégation, celles qui nous permettent de fermer les yeux sur nos blessures pour être en mesure de continuer à avancer, s’avèrent le sujet central du spectacle. Ce dernier illustre, explicitement et poétiquement, le désir de faire la lumière ou non sur nos soucis, entre autres, au moyen de lampes mobiles que manipulent les comédiens. Les jeux d’ombres produits par ce doux éclairage laissent parfois seulement entrevoir des silhouettes, accentuant l’esthétisme des chorégraphies. Notamment, l’ambiance scénique sombre et austère intensifie l’aspect mesquin des traits du véhément Harold Rhéaume. La distribution s’occupe elle-même de cette composition de la pièce. En fait, les interprètes alternent entre la régie et la scène, au centre de laquelle ils dansent, et autour de laquelle ils chantent (vocalisent, plutôt) ou jouent du piano. Tous se montrent à l’aise dans cette diversité de disciplines, mais paraissaient encore expérimenter certains mouvements de danse lors de la première. Ce qui avait l’aspect d’improvisation n’était, somme toute, pas désagréable à regarder, mais les enchainements semblaient en apparence mieux préparés. Ces derniers étaient plus rythmés et il s’est avéré plus aisé d’en saisir le propos. D’ailleurs, mention spéciale à Elizabeth Baril-Lessard qui a accompli une performance solo d’une beauté tout à fait élégante et délicate, conclue en duo avec Vincent Nolin-Bouchard.

Sur une note personnelle, les deux chorégraphies qui m’ont le plus ébranlée sont les duos Vincent Roy/Vincent Nolin-Bouchard et Vincent Roy/Lydia Wagerer. Leurs gestes furent exécutés avec une conviction ferme et enracinée. Un grand désarroi et une grande affection émanent de ces deux tableaux, lesquels constituent des numéros d’une beauté tout à fait touchante. Ils représentent, par ailleurs, le soutien réconfortant d’autrui, la compréhension et la compassion d’un pair, au travers d’épreuves douloureuses.

À la frontière entre la danse, le jeu théâtral et la musique, cette création expose les risques de nos démentis émotionnels lâchement échafaudés par notre esprit. En délaissant les mots pour les gestes, Théâtre pour pas être tout seul s’est dévoué à manifester l’émotivité, mais il est difficile de rejoindre cette vision sur l’intériorité humaine, aussi intéressante soit-elle, lorsqu’elle est présentée par le biais de personnages dont l’authenticité est si brutale qu’on ne peut véritablement se reconnaître en eux.

22-02-2018


 

Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : 418-694-9656
ou lepointdevente.com
Youtube Facebook Twitter