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Fièvre
Du 24 septembre au 12 octobre 2019, mardi au samedi 20h

C’est jour de fête et la caméra tourne.
Le Bonheur sonne à la porte.

Une femme prend son bain, elle chante : « Venez, entrez, chacun sa manière d’éviter de se noyer. »
Un homme sable le champagne : « Venez, restez, chacun sa manière de se soigner. »

Les paillettes et les guirlandes prennent le piano en otage, tandis qu'un air pastel résonne.
Munis de couteaux ensanglantés de glaçage, les hôtes s’avancent, prêts à dépecer l’invité.

Ils sont deux amis, peut-être amants. Ils s’aiment, mais un petit monstre loge dans sa tête à elle et vient toujours se mettre entre eux. C’est ce trouble qui l’habite, cette maladie invisible qui ne la lâche pas.

Ensemble, ils tenteront de panser les plaies, de rétablir l'équilibre. Mais comment, quand l’idée même de continuer à vivre fait souffrir ?

Fièvre, qui évolue sur fond de festivités, de poésie et de musique live, aborde avec humour et tendresse les enjeux liés à la relation d’aide et à la santé mentale.


Texte et mise en scène Rosalie Cournoyer
Avec Carolanne Foucher, Rebecca Marois, Vincent Michaud


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Auréliane Macé
Direction de production Maude Boutin St-Pierre
Conception Marilou Bois, Marianne Lebel, Rébecca Marois

Durée : à déterminer

TARIFS

Prix du billet à l'unité - frais de service inclus

Prix courant : 28 $ 
30 ans et moins : 21 $  
60 ans et plus : 24 $  

Groupe (12 personnes et plus) :

18 $

Une production Vénus à vélo


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Critique disponible
            
Critique





Crédit photos : David Mendoza Hélaine

Pour inaugurer sa saison 2019-2020, Premier Acte présente la pièce Fièvre, d’abord produite aux Chantiers du Carrefour en mai dernier. Oeuvre portant sur la détresse psychologique et la relation d’aide, cette nouvelle création de Vénus à vélo, collectif fondé par des finissantes du CADQ de 2017 et de 2018, brosse le portrait d’une femme souffrant d’une sévère dépression et ses répercussions dans la relation intime qu’elle entretient avec son meilleur ami.

Le spectacle se déroule dans une salle de bain entièrement recouverte de carrelage blanc, à l’occasion parsemé de brillants et de pétales. La palette de couleurs de la scénographie se limite aux teintes de rose bonbon, de porcelaine, de noir et de beige. Des mouchoirs s’alignent le long des murs. Une grande fenêtre, au côté jardin, permet au public d’apercevoir la pianiste Rebecca Marois. Une baignoire se dresse au côté cour ; c’est là où Elle (Carolanne Foucher) se réfugie et où Lui (Vincent Michaud) l’accompagne. Au fil de festivités diverses (soit l’Halloween, la St-Valentin ou leurs anniversaires respectifs), on assiste au développement d’un lien affectif puissant entre les deux personnages. Leurs échanges taquins, pleins de fous rires, et leurs jeux coquins, une bouteille de champagne ou une caméra à la main, témoignent d’une tendre amitié. Le dynamisme des dialogues allège le texte, dont la gravité du propos et la longueur des monologues auraient pu sévèrement nuire au rythme de la pièce.

...la saison du diffuseur Premier Acte s’entame avec force avec la présentation de cette originale création de Vénus à vélo.

Rosalie Cournoyer a produit une œuvre littéraire et une mise en scène autant délicates que percutantes. En tout début de spectacle, par exemple, lorsqu’Elle plonge tête première dans le bain, ne laissant apercevoir que ses jambes disparaître tranquillement, l’image s’avère extrêmement poétique. La métaphore véhicule la tristesse de la protagoniste, son impression de se noyer et de « caler », à savoir son inconfort incessant. Le monologue adressé à sa mère est sans contredit le moment le plus émouvant et le plus poignant du spectacle. Carolanne Foucher offre une performance généreuse tout à fait épatante. La comédienne parvient à interpréter de manière vraisemblable les imprévisibles et inévitables escalades d’émotions qu’Elle vit. De son côté, Vincent Michaud dégage avec naturel toute la patience, la bienveillance et tout l’amour que porte Lui. Cependant, il arrive quelques fois que le jeu de Foucher et de Michaud prenne un ton sensiblement trop détaché et trop candide, voire niais, qui se montre moins juste par rapport au reste de l'interprétation de la pièce.

L’aspect pluridisciplinaire de Fièvre enrichit certainement le spectacle, en particulier pour ce qui est de la conception musicale. Les compositions de Rebecca Marois s’allient efficacement à l’action et à la parole des personnages, et accentuent la poésie de l’œuvre. L’incorporation d’une caméra apparait cependant superflue, en rapport à l’ensemble de la production, car son l’usage servira surtout à justifier le monologue final de Lui, faisant allusion à ce qui demeure observable dans les souvenirs filmés. Les vidéos projetées qui se montrent intéressantes (extrait de jeu de rôles entre Elle et Lui, plan en contre-plongée d’Elle au creux de la baignoire) n’ont pas de lien avec le film en direct. Bref, il semble que la caméra aurait pu être mieux exploitée ou simplement ne pas être maniée par les comédiens, puisqu’elle ne sert pas réellement le fil narratif.

En somme, la saison du diffuseur Premier Acte s’entame avec force avec la présentation de cette originale création de Vénus à vélo. L’auteure Rosalie Cournoyer aborde habilement le sujet délicat de la maladie mentale. L’émouvante relation qui se bâtit au fil du spectacle entre les deux amis atténue la lourdeur du récit. La pièce se démarque en raison de la beauté du texte et de l’évidente sensibilité artistique mise à l’œuvre au cours de la réalisation du projet. Cette jeunesse du domaine théâtral affiche avec confiance et vigueur son talent, et ce, dans toutes les sphères de l’élaboration de la production. Elle s’annonce, du même coup, comme une relève rayonnante.

28-09-2019



Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : 418-694-9656
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