Après des critiques dithyrambiques et un accueil extrêmement chaleureux du public français lors de la présentation de Tout se pète la gueule, chérie au Festival Artdanthé à Vanves et de Gravel Works au Atelier de Paris-Carolyn Carlson à Paris, à Créteil au Festival Exit, au Festival Via à Maubeuges ainsi qu’à Évry et Bligny, Frédérick Gravel revient au bercail nous présenter son Cabaret Gravel Cabaret dans la magnifique salle du Lion d’Or.
Musique, danse, théâtre, les disciplines se confrontent et s’entrechoquent dans un concert dissonant et pourtant homogène.
Ce cabaret est un « show bi-mode » dixit Frédérick Gravel. La première partie sera plus musicale et la deuxième d’avantage danse/théâtre. Il a « commandé » des numéros à son entourage. Ils sont danseurs, chorégraphes et metteur en scène.
Frédérick Gravel
Frédérick Gravel et ses acolytes font partie de la même génération d’artistes issus de nos écoles et universités, diplômés en danse, en théâtre ou en musique, tous plus ou moins polyvalents. Le Grouped’ArtGravelArtGroup est un collectif temporaire et variable de personnalités actives dans le processus de création et qui a déjà été présenté à Paris, Strasbourg, New York, Austin et Montréal. Frédérick Gravel a étudié la danse à l’UQAM. À la fois chorégraphe, interprète, éclairagiste, chercheur, metteur en scène et musicien, son travail est un heureux mélange de plusieurs disciplines. Il a créé Du Pittoresque en Danse, et dans la mienne en particulier, ainsi que Gravel Works et Tout se pète la gueule, chérie, deux spectacles présentés à La Chapelle en 2010-11. Membre fondateur du collectif La 2e porte à gauche, Frédérick Gravel collabore aussi en tant que metteur en scène, chorégraphe ou éclairagiste avec des artistes prove- nant d’autres sphères que celle de la danse contemporaine. Il est entre autre le chorégraphe du spectacle Mutantès de Pierre Lapointe mis en scène par Claude Poissant.
Musique Grouped’ArtGravelArtGroup
Éclairage et direction technique Paul Chambers
Sonorisation Louis Carpentier
Une présentation de La Chapelle
Une production Frédérick Gravel
par l'équipe de MonTheatre
Voici un Cabaret dans ce qu’il renferme de plus hirsute en arts de la scène, sans avoir la prétention de refaire le monde, mais d’en chatouiller les formes d’art qui le composent. Le chorégraphe, musicien et maître de cérémonie de la soirée, Frédéric Gravel, a fait appel à des artistes qui ont le goût du risque, sans que n’en souffre la structure de la pièce, somme toute, harmonieuse. Efficace et bien dosé, sans tomber dans les longueurs qu’impose parfois cette forme de représentation, le Cabaret regorge d’inventivité, de mélange des genres, la majorité des artistes invités se prêtant à des formes d’art qu’ils abordent rarement, en plus de briller dans celle qu’ils côtoient depuis une dizaine d’années. Il fallait voir Pierre Lapointe danser.
L’atmosphère décomplexée du Cabaret a offert de belles trouvailles sans traîner en longueur, assurant un rythme soutenu, stimulé par de courtes scènes. Chaque espace du Lion d’Or s’est vu tour à tour pris en charge par l’énergie déployée de ces créateurs hors-norme : le bar et les allées, entre autres.
Nommons-les, tous autant qu’ils étaient, pour faire résonner les belles associations de style, l’esprit groupe dominant toutes les propositions. Le GAG (Grouped’ArtGravelArtGroup) incarné par Francis Ducharme, Jamie Wright, Hugo Gravel et Stéfan Boucher, a plongé dans les propositions des invités Nicolas Cantin, Catherine Gaudet, Étienne Lepage, Dana Michel, Jérémie Niel, Anne Thériault, Normand Marcy, Philippe Brault, Philippe B, le Quatuor Molinari et Pierre Lapointe.
Laissant libre cours à des scènes spontanées, leur déploiement était burlesque, voire déjanté, pimenté par l’éclectisme des propositions en danse, comme en musique. Un lien subtil entre elles était suffisant pour en saisir la valeur intrinsèque. La succession de numéros, signature chorégraphique de Gravel, donne des œuvres qui respirent.
Tout semblait être porté par l’interprétation, à mi-chemin entre la recherche et le dialogue structuré. Les artistes invités auront su créer des formes fortes avec les danseurs, tous issus du GAG. Une semaine aura suffi au chorégraphe pour agencer toutes les propositions artistiques et en sacrifier certaines pour condenser l’investissement scénique, formant deux heures qui filent à toute allure. Une maîtrise du contraste étonnante qui passe par le plaisir des mots, du mouvement et de l’image, admirablement liés par la musique étincelante de gens talentueux et ouverts aux échanges. À quand le prochain Cabaret ?