Leçon d'hygiène, bestialités et mets canadiensIdée originale : Michel Monty et Bruno Rouyère
Texte : Michel Monty, Simon Lacroix, Justin Laramée et Mathieu Quesnel
Mise en scène et dramaturgie: Michel Monty
Avec: Philippe Audrey, Bonny Giroux, Simon Lacroix, Justin Laramée, Michel Monty, Igor Ovadis, Mathieu Quesnel et Bruno Rouyère
Zoutan, artiste mythique et influent de renommée internationale, mais connu principalement de la communauté artistique, prétend que pour sauver l’humanité de sa perte imminente, il faut créer la « révolution artistique ». Comme toute révolution qui se respecte, il faut des sacrifices humains. Zoutan a donc lancé un appel général pour trouver le premier volontaire. Igor, un montréalais d’origine russe qui travaille comme livreur de pizza, a décidé de s’offrir en sacrifice et de mourir au nom de la Révolution Artistique.
Des artistes participent donc à ce rituel de mise à mort des plus inusités. Talbin Fugère un poète exalté, Torsten Beauchemin, un chorégraphe du quotidien révolutionnaire, Princesse PowPow, artiste du burlesque sourde-muette et L’enfant sauvage, virtuose du dessin, né dans une poubelle de Sao Paolo. Le rituel est animé par Chimène Rodrigue, maîtresse de cérémonie.
Expérience théâtrale qui abolit le quatrième mur, Leçon d’hygiène, bestialités et mets canadiens questionne de manière ludique notre rapport à l’art, au sacrifice et au rôle de l’artiste dans la société. Avec cette nouvelle création, Michel Monty et ses complices vous proposent une expérience hors norme et totalement débridée.
Transthéâtre
Depuis 20 ans, Transthéâtre, dirigé par Michel Monty et Brigitte Poupart, se démarque sur l’échiquier théâtral avec des créations où priment l’audace, la liberté et la prise de parole. Notons les Cabarets Insupportables présentés ces dernières années au Lion d’Or. On leur doit aussi, entre autres : Cérémonials, Cyberjack et What’s Next présenté au FTA en juin 2011.
Le Téléthon 21
Pour célébrer son 21e anniversaire et son arrivée à l’âge adulte, le 26 avril prochain, pour un soir seulement, Transthéâtre s’installe au Lion d’Or pour la première levée de fonds de son histoire. Sous la gouverne de Brigitte Poupart et Michel Monty, Le Téléthon 21 – à l’instar des Cabarets Insupportables – réunira plusieurs artistes de la scène, toutes disciplines confondues et plongera le public dans une expérience délirante et immersive.
Téléthon 21
26 avril à 19h30
Lion d’Or (1676, Ontario Est)
Billetterie : 514 553-2099
Une présentation et une production Transthéâtre
par Sara Fauteux
Crédit photo : Jean-Sébastien Hermant
Au nom d’une Révolution Artistique commandée par un gourou de l’art tout-puissant du nom de Zoutan, un groupe de créateurs exaltés procèdent au sacrifice d’Igor, un livreur de pizza. Les spectateurs sont conviés à cette mise à mort qui se déroulera sous la supervision d’une hôtesse chic, bilingue et méprisante, et suivant à la lettre les indications du « protocole » qui dicte le déroulement de la cérémonie.
Au courant de la soirée, Igor sera sacrifié de manière très tendance par un chef cuisinier à la mode. Outre les dégustations d’Igor, le protocole prévoit discussions, performances, lectures et rencontres durant lesquelles ces artistes nous livrent leur réflexion sur l’art. C’est avec une immense dérision et un humour incisif que la troupe trace à traits grossiers le portrait d’une faune artistique hermétique, complaisante, moralisatrice et bien souvent, complètement déconnectée de son public. Cette société de créateurs, planants et tournés vers eux-mêmes, est aussi impénétrable pour Igor que l’est pour eux le monde dont provient cet « homme ordinaire ».
Une relation s’établit entre les artistes et le public durant cette représentation dont le quatrième mur est absent. On le sollicite, le prend à témoin, le questionne sur ses connaissances et lui impose des arômes aspergés dans la salle. Voilà des procédés qui sont trop souvent mal utilisés sur nos scènes et donc peu intéressants. Ici, dans l’atmosphère extrême de la soirée, il devient peut-être réellement inquiétant pour le spectateur de participer à cet étrange rituel. L’expérience nous rappelle de manière pertinente l’aspect de danger inclus dans la représentation théâtrale.
Le spectacle s’articule autour d’une succession de performances qui ne manquent pas de captiver notre attention par leur caractère étrange, mais dont l’organisation ne crée pas une ligne dramatique très convaincante. L’attention du public s’en trouve parfois dilué. L’espace scénographique du spectacle souffre d’ailleurs du même défaut. On y retrouve certains éléments intéressants, comme cette cage qui longe le mur et dégage quelque chose d’étrangement inquiétant, mais les différents espaces de la scène cohabitent simplement sans jamais vraiment devenir un lieu porteur de sens.
Outre ces aspects moins réussis, on pourrait surtout reprocher à Michel Monty et à ses comparses des blagues trop faciles et la reprise excessive de clichés. Si l’humour un peu grossier offre quelques moments absolument hilarants, au premier regard, ce manque de finesse peut laisser croire à un manque de fond. Pourtant, c’est précisément en évitant de reconduire la prétention qu’il dénonce que Leçon d’hygiène, bestialités et mets canadiens atteint sa cible et devient aussi intelligent que divertissant.