Quatre super femmes complices se livrent entièrement à la musique. Leurs corps secoués par le rythme, à la fois grandioses et dégingandés, nous rappellent que la beauté réside dans l'indescriptible. Pow Wow c'est une réunion, un moment d'échange essentiel. C'est une célébration du corps, celui qui détient des pouvoirs surnaturels chaotiques et vitaux.
Ces femmes ne sont ni arrogantes, ni séductrices, mais simplement assumées et mystiques, invoquant et utilisant les forces de l'instinct, du synchronisme et de l'émancipation, donnant vie et sens à une pièce positive et exaltante. Dany Desjardins cherche à se détourner des habituels thèmes et atmosphères de la danse contempo- raine (dualité, drame, dérision, absurdité et mal de vivre) pour retourner aux sources fondamentales de la danse : musicalité, unisson, célébration, sensualité et plaisir d'être ensemble.
Dany Desjardins
Depuis mars 2007, Dany Desjardins a présenté son travail dans une multitude de contextes et d'endroits : Tangente, Recommandation 63, le Show Off, le Théâtre la Rubrique, la Rotonde, le Théâtre d'Aujourd'hui, l'OFFTA, des Maisons de la culture, le festival Transatlantique, Vue sur la Relève et au Bain St-Michel avec Piss in the Pool. Comme interprète, Dany Desjardins a travaillé pour la COMPAGNIE MARIE CHOUINARD, PPS Danse, Dave St-Pierre inc., Bouge de là, Danse K par K, maribé - sors de ce corps, Mandoline Hybride et il collaboré avec les chorégraphes Catherine Gaudet, Emmanuel Jouthe, Alan Lake, Virginie Brunelle et Normand Marcy.
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Musique Ludovic Gayer
Scénographie et lumière Anne-Frédérique Ménard
Costumes et accessoires Dany Desjardins
Stylisme Jamie Parenteau
Direction et coordination artistique Dany Desjardins
Répétitrice Anne Lebeau
Crédit photo : Marquis Montes
Une présentation La Chapelle
Une production Dany Desjardins. créée en résidence à La Chapelle
par Sara Fauteux
Pour présenter sa plus récente pièce, Dany Desjardins évoque la célébration, l’abandon à la musique et la sensualité des corps. Cherchant à sa détacher des thèmes et des ambiances habituels de la danse contemporaine, qui utilise effectivement souvent les mêmes procédés pour évoquer un mal de vivre et une perte de repères dans la société moderne, le jeune chorégraphe vise une sorte de retour aux sources.
Il cherche ainsi du côté du rythme, celui du corps et de la musique qui le porte, d’une simple réunion des corps dans un désir commun d’exploration et d’expression. Pour souligner cette volonté d’authenticité et de plaisir, il ouvre le spectacle dans un univers proche de celui du défilé de mode. Au début de la représentation, les interprètes nous apparaissent comme des icônes de mode et de beauté. Puis, elles abandonnent accessoires, talons aiguilles et vêtements. Leurs corps se livrent plus librement à la musique et la grâce s’exprime d’une manière plus chaotique. Elles se délient peu à peu, se déforment, se secouent. Les corps s’unissent et échangent dans des chorégraphies qui mettent de l’avant l’unité et la complicité des quatre femmes qui occupent la scène.
On sent dans Pow Wow un grand ludisme qui annule effectivement toute prétention. Le public est dans le plaisir de regarder ces corps superbes bouger avec sensualité et se livrer à la musique dans un mélange d’abandon et de maitrise. Les arrangements sonores de DJ B’ugo sont excellents et puisent dans des genres diversifiés dont les rythmes énergisants inspirent autant les interprètes que les spectateurs.
Malheureusement, le contraste que Desjardins a souhaité établir en utilisant d’abord les corps dans leur beauté apparente puis en versant dans une désarticulation de cette beauté n’est pas aussi percutant qu’il aurait pu l’être. La construction de la pièce elle-même ne sert pas très bien cette volonté : certains tableaux nous ramènent à quelque chose de très convenu, presque fashion, alors que la ligne chorégraphique tentait de s’en distancier.
Ni les interprètes, ni la chorégraphie n’arrivent tout à fait à éviter le rapport de séduction que Desjardins dit avoir cherché à transcender. L’énergie de la liberté et de la communion des corps par la danse n’atteint donc pas le public de manière très puissante. Tout de même, il s’agit d’un spectacle intéressant et accessible dont l’esprit de ludisme et d’exploration du mouvement est rafraichissant.