Les paradoxes schizophrènes de l’époque en laquelle nous sommes m’inquiètent.
Tout semble possible pour le meilleur mais surtout pour le pire, pis ça va vite en christ!
Une nouvelle caste, aristocratique/oligarchique, et néo-féodale, règne sur la planète.
Il y a de l’hyper dans l’air.
La question : combien de temps avant que ça pète?
À cause de cet "état des lieux", les extrêmes refont surface. Ça, ça veut dire qu’on va y goûter. Nous les pauvres, les femmes, les homos, les noirs, les juifs, les arabes, les intellos, les artistes. Bref, Retour vers le futur.
La question : qu’est-ce qu’on fait? Une nouvelle révolution française? Il va y avoir du sang si le politique et la démocratie ne reprennent pas le pouvoir.
Je rêve de kidnapper un milliardaire.
La manipulation, l’aveuglement, la propagande, l’aliénation... Tout ça commence à ressembler à un film de SF. Genre Le soleil vert.
Ce projet/expérience, il traite de tout ça ; la condition humaine, l’hyper société du spectacle, l’hypocrisie… Du bonheur. Y’a comme une odeur de ‘’Last call/Dernier service’’ dans l’air du temps.
Au moment où j’écris ce texte, je ne peux pas concevoir de faire de l’art pour de l’art. J’en ai assez, j’en ai plein le cul...
Pas envie d’être victime de l’histoire, d’être le dindon de cette farce immonde, gluante de la pensée unique et de sa mondialisation.
Envie de répondre à cette farce par la farce, à la caricature par la caricature, parce que tout ça commence à ressembler à une grotesque répétition générale de l’humanité.
ZE PSYCHOTYK HAPPENING PROJECT
Elinor Fueter, Patrick Lamothe, Manuel Roque et Lucie Vigneault sont en danse contemporaine et bossent pour à peu près tout ce qui bouge à Montréal ; Louise Bédard, Fred Gravel, Lina Cruz, Compagnie Bouge de Là, COMPAGNIE MARIE CHOUINARD, Katie Ward, Alain Francoeur, Louise Lecavalier, Benoît Lachambre, Montréal Danse, Daniel Léveillé, Georges Stamos, etc… et ce avec acharnement et passion. Pour ces raisons je les admire, les aime et les remercie d’embarquer, de plonger à corps perdu et à mot couvert dans cette galère nommée ‘’Parade d’états’’.
Lucas Joly et Steeve Dumais (Compagnie Mobile Home) rament et creusent de théâtre de rue à théâtre de marionnettes, en passant par le théâtre multi. Ces deux-là font un travail monstre d’exploration tantôt poétique, tantôt satyrique. Ils s’accrochent à la création avec ivresse et (dés)espoir. Je les admire et les aime pour ce courage de la (sur)vie! et les remercie de leur fidélité.
Pis moi, ben vous me connaissez pour le meilleur et pour le pire. J’ai 54 ans, pas de permis de conduire, de char ni de condo… et j’en aurai pas. Ces temps-ci je lis; Brautigan, Le Monde Diplomatique, Mort à crédit, Le cantique des cantiques, Le Dictionnaire du corps, Patrice Desbiens, Jean Baudillard, et parfois Le Devoir. Là, je bosse pour Nicolas Cantin, Manuel Roque et Stéphane Gladyszewski… La question : combien de temps encore à faire de la création?
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Son Bertrand Chénier
Photo Rodolphe Gonzalez
Une présentation La Chapelle.
Un production Peter James
par Sara Fauteux
Que vous soyez un habitué de la scène expérimentale ou étranger à ces formes d’écritures scéniques qui rejettent les formules toutes faites et les conventions, Parade d’états – être / paraître / disparaître est un spectacle qui a de quoi nourrir les experts comme les néophytes. Avec cette dernière création, Peter James met son expérience de touche-à-tout de la scène au service d’une réflexion sur notre époque. L’humanité aurait-elle franchi un cap? Pas seulement d’un point de vue de l'ordre « géo-politico-économico-écologico-anthropologique », mais aussi métaphysique. Parade d’états explore la condition humaine en exposant ses états limites.
Encore une fois, Peter James s’est entouré d’interprètes solides, tous habités de la même fougue que lui et du même esprit de recherche et de création. Alors qu’un petit groupe d’interprètes sont au centre de la représentation, d’autres ne font qu’être là. Couchés par terre dans un coin, assis à l’arrière ou à l’avant-scène ou bien faisant les cent-pas, leur présence presque imperceptible participe à créer un monde étrange et curieux, mais dans lequel les spectateurs trouvent un espace. En effet, on sent chacun des interprètes aussi profondément ancré dans l’univers qui prend forme sur la scène que tourné vers le public.
Les tableaux se succèdent, alternant entre des mouvements de groupes et des performances isolées qui cohabitent dans une même scène évocatrice. Dans ce foisonnant mélange des styles se dessine un univers unique fort et cohérent. La musique de Bertrand Chénier y contribue pour beaucoup en plongeant le spectateur dans une étrange méditation qui lui permet de suivre les interprètes dans les états intérieurs complexes qu’ils explorent. Pour Parade d’états, Chénier a élaboré une trame sonore de type drone, un style caractérisé par de longues plages musicales avec peu de variations harmoniques, qu’on connait entre autres grâce aux films de David Lynch.
Toute la représentation est construite autour d’états bruts et simples qui se déploient dans un va-et-vient très juste entre l’humour, la gravité et l’émotion. Par contre, on retrouve parfois la répétition de certains procédés qui amoindrit l’effet recherché. Plusieurs tableaux reproduisent le même schéma, partant du tout petit pour amplifier le mouvement jusqu’à l’excès. Si cette recherche permet de toucher à l’intensité des corps et de la présence, on regrette de retrouver trop souvent cette même courbe dans le spectacle.
Avec Parade d’états, Peter James explore notre époque qui lui apparait comme un « last call » pour l’humanité. Il y a dans son spectacle un arrière-gout apocalyptique, comme un constat de fin du monde, mais au final, le risque et la recherche stimulante dont témoigne son travail sont plutôt porteurs d’espoir. Ne manquez pas la chance d’assister à cette parade ludique et intelligente!