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Du 12 au 14 décembre 2013, 20h
CaresseCaresse
cirque - multidisciplinaire - première mondiale
Mise en scène et chorégraphie Jonathan Fortin, avec la collaboration des interprètes
Avec Jonathan Fortin, Katia Lévesque, Miriah Brennan, Brianna Darwin

Inviter le désir dans une solitude nécessaire.
Explorer nos contrastes. L’espace et la masse.
L’autodestruction de nos forces.
Confort et épuisement.
La violence de l’espoir.
Le mouvement et la mort.
Offrir son expérience de la peine à quelqu’une qui nous enveloppe.
Création en collaboration avec trois femmes...

Après plusieurs années de travail au sein d’une entreprise de télécommunication, Jonathan Fortin découvre à Montréal, par l’intermédiaire d’amis, l’univers des arts de la scène et, en particulier, l’univers du cirque. En 2006, il intègre l’École nationale de cirque (ENC) où il étudiera pendant trois années les sangles aériennes et la Roue Cyr. Son numéro de graduation séduit le directeur du Centre régional des arts du cirque à Cherbourg-Octeville (France) qui lui propose une résidence de création pour l’année 2010. Jonathan, bien plus qu’un artiste de cirque traditionnel, cherche sans cesse, au travers de son travail, le point de rencontre entre performance, présence physique, mouvement et émotions.


Photo Frédéric Veilleux

Une présentation La Chapelle
Une production Jonathan Fortin


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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 Critique
Critique

par Ariane Cloutier

Caresse se présente comme un éloge de la lenteur à travers des gestes quotidiens, spectaculaires ou surréalistes, reliés entre eux par un esprit poétique. Empreints d’une gestuelle naturelle étudiée, les performeurs s’accordent l’un à l’autre un moment de communion dans leur solitude.

Jonathan Fortin décortique les rythmes de la dynamique humaine avec cette pièce pluridisciplinaire ralliant les arts du cirque, la danse et la performance. Lui-même originaire du domaine du cirque, grand connaisseur de la roue Cyr et professeur spécialisé en sangles aériennes - il incorpore d'ailleurs à ce nouveau projet un de ses précédents numéros de sangles, « Un corps accroché au bras » -, Fortin explore ainsi un monde créatif plus vaste.

Les trois interprètes qui l’accompagnent représentent en quelque sorte des archétypes féminins et proviennes de milieux artistiques différents : Katia Lévesque, étant d’abord comédienne, Whitney Lafleur, performeuse en art contextuel, et Miriah Brennan, danseuse contemporaine. Par ce spectacle, Jonathan a voulu aller à la rencontre d’un univers féminin, alors que sa précédente performance « Chair homme » (2010) se penchait d’abord sur le masculin, et réunir différentes visions créatives. La pièce Caresse a été construite dans un esprit de collaboration, avec très peu de répétitions et une grande attention à ce qui peut être trouvé dans le moment présent. Donc, s’il respecte une trame de base établie par Jonathan Fortin, chaque spectacle est unique, car tout n’est pas parfaitement chorégraphié.

La pièce se découpe comme une progression émotive extrêmement lente, dont une grande charge est associée à la musique. Pour Jonathan, les plus petits gestes semblent avoir la même valeur que des gestes spectaculaires. Un peu de recul sur l’œuvre pourrait permettre de raccourcir certains passages et d’en raffiner les trouvailles scéniques. Des séquences plus crues puisent justement leurs impacts dans l’opposition au calme qui les précède. Certaines perles de beauté percent à des moments culminants, entre autres lors du duo «Le loup et la colline », de Katia Lévesque et Jonathan Fortin, duquel émane une tendresse incommensurable. Une autre scène où Jonathan se fait littéralement gaver d’eau « jusqu’à plus soif » par les interprètes nous démontre le côté obsessif, passionné, insatiable de l’artiste.

La mise en scène nous rend spectateurs d’un événement très près de la vie quotidienne, par ses répétitions et son sentiment de solitudes juxtaposées. Aussi,  une forme d’impudeur technique nous ancre dans quelque chose de réel et non représenté. La scénographie, toutes tripes dehors, ne cache rien et révèle, à certains moments, des éléments oubliés du spectacle. Une performance courageuse et par laquelle les artistes n’hésitent pas à se montrer véritablement vulnérables.

13-12-2013