Près de dix ans après avoir enflammé les fantasmes des Montréalais, Carmagnole propose à des artistes pluridisciplinaires de se pencher... sur le thème de l'érotisme. Ces artistes brûlent d’envie de vous livrer leurs Érotisseries. Prêts à aborder tous les tabous, mais aussi en s’en débarrasser afin de dépasser les limites de ce thème, omniprésent dans notre société. Carmagnole vous offre cette folie créative et ce tour de force audacieux; l’érotisme d’une ère nouvelle et orageuse par des interprètes qui plongent dans l'abîme... et dans l'arène. Une édition spéciale, ouvert sur une forme libre, un happening sauvage et organique. Un sublime va-et-vient entre les vices et les vertus de la chair et de l'esprit. Magnifique ondulation glissant entre l’orgasme animal, et la fragile tendresse qui habitent chacun de nos instants…
Voyage intense et tortueux de notre subconscient sexué à travers vos sens.. .
Bienvenues aux Érotisseries...
Productions Carmagnole se spécialise dans la production d’événements socioculturels, ludiques et rassembleurs à saveur carnavalesque et expérimental. Par la création d’espaces de découvertes, d’expression libre, d’exploration et d’échanges.
Productions Carmagnole s’est donné comme double mission de
1) promouvoir les arts carnavalesques d’artistes locaux et internationaux auprès du public québécois,
2) promouvoir auprès de ses membres (artistes et autres) le partage des savoir-faire, des connaissances et des compétences. Ainsi, il s’agit de développer, à partir de ces espaces de rencontres, un vaste réseau social où les valeurs humaines et collectives sont mises de l’avant.
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par Pascale St-Onge
Près de dix ans après une première mouture d’Érotisseries, l’équipe des productions Carmagnole se penche à nouveau sur la question de l’érotisme avec la participation de plusieurs artistes multidisciplinaires. Dans un spectacle osé et à l’atmosphère coquine et festive, ce cabaret enchaîne les numéros de cirque, de danse et de théâtre pour tenter de parcourir aussi largement que possible son thème.
Avant d’entrer, un choix à faire est imposé au public : êtes-vous davantage du type sec (un spectateur voyeur et passif) ou mouillé (pour les audacieux et les aventuriers) ? Ceci décidera de votre place dans la salle, sagement assis dans les sièges de La Chapelle ou carrément sur scène avec les artistes. Dans le deuxième cas, la participation est fortement suggérée et l’ambiance déjantée du spectacle entraînera peut-être votre voisin de siège à se dénuder complètement à la simple demande des performeurs (tel a été mon cas, bien personnellement). Certainement, les spectateurs mouillés ne sortent pas indemnes de l’expérience.
L’entrée en salle et l’accueil par les artistes eux-mêmes installent un climat propice à l’exhibition et à une intimité particulière. Le spectacle en tant que tel, pour sa part, semble parfois s’éloigner de sa ligne, ou plutôt manque de filon afin de lier le tout, provoquant un manque de constance dans la qualité des numéros. Certains éblouissent complètement (le numéro de tissu aérien exécuté par Marjorie Nantel, enceinte et resplendissante, par exemple), alors que d’autres semblent plus maladroits ou grossiers.
Le spectacle tente d’aborder toutes les formes de l’érotisme, afin de le ramener à des bases plus artistiques que pornographiques. La figure sacrée, mais souillée, de la geisha revient à répétition, bien que souvent présentée de façon trop caricaturale pour signifier quoi que ce soit. Certains numéros s’inspirent directement des métiers du sexe et chaque artiste en fait un numéro acrobatique impressionnant et débordant de beauté (notamment, le magnifique numéro de pole dancing). Les corps, souvent nus, s’entrechoquent. On aborde autant l’érotisme plus quotidien que la prostitution, la question du genre, l’effeuillage.
Ce spectacle est une fête en hommage au corps, tous les corps, même atypiques. Le vulgaire cède la place à l’art ; l’érotisme retrouve ses lettres de noblesse. Une grande fête, dis-je, où l’irrégularité du spectacle est vite oubliée, car la beauté est là, sur scène, ou même dans les estrades et, surtout, le plaisir règne sans tabous dans le petit théâtre de La Chapelle.