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Du 10 au 14 février 2015, 20h
Les dévoilements simplesLes dévoilements simples (Strip-Tease)
multidisciplinaire
D’après Les Variations Goldberg de J.S. Bach.
Mise en scène Fèlix-Antoine Boutin
Avec Guillaume Lambert, Sara-Ève Grant-Lefebvre, Samuel Brassard, Patrick R. Lacharité, Alex Trahan, Catherine-Audrey Lachapelle, Alexa-Jeanne Dubé, Emmanuelle Boileau, Alexandra B. Lefebvre, Alex B. Martin, Philippe Boutin, Jérémie Desbiens, Patricia Larivière, Florence Blain Mbaye, Marianne Dansereau, Dustin Segura Suarez et plusieurs autres

Création Dans la Chambre ancre son travail dans la recherche formelle sur l’intime dans une optique contemporaine en fouillant, de façon anthropologique, le répertoire touchant au privé, pour créer des œuvres nouvelles. Notre pari est de trouver une mémoire collective de l’intime, dans le maelstrom des cultures et des époques. C’est un dialogue entre l’intime et le collectif que nous plaçons en plein cœur de notre démarche. L’objectif est de trouver de nouveaux angles qui s’éloignent du personnel pour rejoindre quelque chose de plus large qui touche nos systèmes de valeur, notre cruauté collective, notre beauté complexe, nos poésies intérieures, notre détachement simple par rapport aux choses.


Section vidéo


Conseil dramaturgique Nadège Grebmeier-Forget
Espace scénique Joël Desmarais
Chef de coeur Xavier Brossard Ménard
Photo Alexandre Grégoire / Félix-Antoine Boutin

Une présentation La Chapelle
Une production Création Dans La Chambre


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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 Critique
Critique

par Sara Thibault

Beaucoup de chair, pas d’os


Crédit photo : Nans Bortuzzo

La démarche artistique du metteur en scène Félix-Antoine Boutin est très attachée à la question de l’intime à l’époque contemporaine. Avec sa compagnie Dans la Chambre, il crée des pièces qui établissent un dialogue entre l’intime et le collectif. Dans son spectacle Les Dévoilements simples (Strip-tease), présenté à La Chapelle jusqu’au 14 février, le metteur en scène explore le strip-tease comme geste de dévoilement, de fragilité et de beauté. Sur les Variations de Goldberg de Jean-Sébastien Bach, quinze interprètes se prêtent au jeu de se dénudent de 32 façons différentes.

D’entrée de jeu, la proposition semble prometteuse. La scénographie de Joël Desmarais délimite deux espaces grâce à une immense vitre sans tain. Devant, un carré de terre recouvert de quelques plantes en pot éparses constitue l’espace de dévoilement des comédiens. Derrière, des acteurs attendent leur tour ou procèdent à leur changement de costume. Grâce aux lumières de Vincent de Repentigny, une partie ou l’autre de la scène est parfois cachée aux spectateurs par un jeu de reflets. À l’inverse, il arrive que l’éclairage dévoile à la fois l’acteur en performance et ceux qui l’observent en coulisse. Le comédien en représentation se retrouve alors observé de tous les côtés, par les spectateurs et par ses collègues. Ce jeu de regards instaure une dynamique intéressante à la pièce.

Les premiers strip-teases captent l’attention. Un homme et une femme entrent en scène, affublés de perruques blond platine et de petites culottes rayées, représentant en quelque sorte les identités masculine et féminine d’un même personnage. Un jeune couple se découvre pour la première fois, avec toute la gêne et la maladresse que cela implique. Toutefois, la succession des strip-teases devient rapidement très lassante et répétitive. Les mouvements poétiques et signifiants du début du spectacle se transforment en actions trop banales pour être provocantes. Des acteurs s’avancent vers le public et vomissent sur leurs vêtements ; une femme se dénude et se verse un café froid sur les seins ; un acteur téléphone à son père pour lui décrire le strip-tease qu’il est en train de faire. Face à ces numéros de Peep Show modernes, c’est plutôt l’uniformisation des corps (beaux, blancs, jeunes, filiformes) des interprètes qui dérange plutôt que les numéros présentés sur scène.

La nouvelle création de Félix-Antoine Boutin ne dépasse pas la simple monstration de corps nus présentés dans toutes sortes de situations différentes. Si certains tableaux provoquent le rire, le spectacle manque définitivement de profondeur.

11-02-2015