Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 18 au 21 novembre 2014, 20h
ObsolescenceObsolescence programmée
danse / multidisciplinaire
Conception, direction artistique et visuels Nans Bortuzzo.
Texte et voix Alexa-Jeanne Dubé
Avec Anabel Gagnon

Une femme tourmentée va se retrouver face à elle-même, face à une ombre qui l’observe et qui la suit. De cette rencontre va naître un dialogue qui lui fera prendre conscience du dénouement inexorable vers lequel ses choix la dirigent. Obsolescence programmée est une réflexion chorégraphique au confluent de la danse, de la musique et des arts visuels. Une expérience sensorielle pour le spectateur où la perception du réel est modifiée. 

Nans Bortuzzo pratique plusieurs disciplines artistiques distinctes, toutes inscrites dans une vision globale, personnelle et inclusive. C’est dans un désir de synthétiser toutes ces pratiques que le projet Obsolescence programmée est né. Pour transgresser les frontières disciplinaires, l’univers des dispositifs interactifs est utilisé comme une porte ouverte sur une multitude de possibilités. Nans a étudié au Conservatoire en France. Il a travaillé sur la musique de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Sochi, pour le collectif Les 7 doigts de la main, pour l’artiste Yann Perreau et le chorégraphe Dave St- Pierre. Ses musiques ont été utilisées pour des publicités de Chanel, H&M et Elle Magazine. En danse, il collabore depuis plusieurs années avec La 2e Porte à gauche et les Imprudanses.


Section vidéo


Chorégraphie Catherine Gaudet, Virginie Brunelle.
Cinématique et captation vidéo Joseph Ghaleb.
Conseil artistique Jérémie Niel
Photo Nans Bortuzzo

Une présentation La Chapelle
Une production Nans Bortuzzo
Créée en résidence à La Chapelle


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

Youtube Facebook Twitter
 
______________________________________
 Critique
Critique

par Marie-Luce Gervais


Crédit photo : Claudia Chan Tak

Quand un corps autrefois tant aimé devient étranger, quand le reflet de l’Autre dans nos propres yeux inspire un froid sibérien, quand cette main dans la nôtre nous a mené si haut qu’elle nous fait tomber si bas, c’est à croire que l’amour est une Obsolescence programmée.

Poursuivie par l’ombre de cette relation qui n’en est plus vraiment une, une jeune femme se retrouve face à elle-même, face au gouffre qui s’ouvre à ses pieds, face au désir de plaire, à l’angoisse de la solitude, à l’abysse de ses pensées.

Multidisciplinaire, ce spectacle réunit danse, musique et arts visuels dans une parfaite cohésion. Les différents arts s’harmonisent, s’imbriquent, se répondent et il en résulte une exaltante poésie. Sur une scène blanche épurée et légèrement surélevée, une seule interprète, vêtue tout simplement de blanc, sans autre système d’éclairage qu’un projecteur.  Les animations transportent le spectateur dans des univers tantôt réalistes, tantôt surréels. Les jeux d’ombres et de lumière de la projection, en relation avec la jeune femme, sont d’une précision chirurgicale. Les images engendrées par cet échange sont des plus vibrantes.

La bande sonore réunit distorsions, harmonies et longs silences qui varient les rythmes et nous tiennent captifs de cette bulle imaginée par Nans Bortuzzo, concepteur visuel et de l’environnement sonore et directeur artistique de ce spectacle. Une voix, celle d’Alexa-Jeanne Dubé, vient pimenter la représentation et sert de balises au récit. Les chorégraphies, imaginées par Catherine Gaudet et Virginie Brunelle, et interprétées avec virtuosité par Miriah Brennan, bien que relativement simples, laissent transparaître toute la fragilité, l’angoisse et l’urgence du personnage.

Obsolescence programmée est un spectacle viscéral qui ébranle et émeut de par sa musique envoûtante, ses images poétiques, ses chorégraphies sensibles, sa qualité d’interprétation, sa mystérieuse pénombre et ses magnifiques projections ; c’est le genre de spectacle qui laisse sa trace en continuant de nous habiter bien après la sortie de la salle.

19-11-2014