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Du 14 au 18 avril 2015, 20h
WolfWolf Songs for Lambs
installation chorégraphique
Conception, direction et chorégraphie Frédéric Tavernini.
Textes Emmanuel Schwartz et Frédéric Tavernini.
Création et interprétation Anne Thériault, Emmanuel Schwartz, Frédéric Tavernini

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; va te purifier dans l’air supérieur, et bois, comme une pure et divine liqueur, le feu clair qui remplit les espaces limpides. – Baudelaire

Wolf songs for Lambs est une installation chorégraphique inspirée du monde imaginaire de l’enfant, défini en psychologie par le paracosme ; un monde régi par ses propres normes, avec ses êtres vivants, son langage et son histoire. Wolf songs for Lambs vise à créer une expérience assez forte pour transporter le spectateur hors des champs habituels de la perception et faire de ce paracosme un voyage dans le rêve. Qu’est-ce qui fait qu’un enfant, en reproduisant une situation observée auprès des adultes, bascule dans un monde aux multiples facettes ? Comment fonctionne cet univers imaginé ? Wolf songs for Lambs est une invitation à laisser libre cours à son imagination et à se replonger avec l’insouciance et l’inconscience qui semblent nous accompagner toute notre enfance et qui, parfois, se perdent à l’âge adulte.

Frédéric Tavernini a travaillé avec le Ballet National de Nancy et de Lorraine, puis au titre de soliste pour le Béjart Ballet Lausanne, ainsi que pour le Ballet de l’Opéra de Lyon, Les Grands Ballets Canadiens et le Ballet National de Marseille. Il travaille ensuite avec plusieurs chorégraphes de renom dont Jiri Kylian, William Forsythe, Tero Saarinen et Maguy Marin. Interprète et artiste prolifique, depuis 2005 il participe notamment aux projets des artistes québécois Dave St-Pierre, Louise Lecavalier et Danièle Desnoyers, tandis qu’il se joint au Groupe d’Art GravelArtGroup pour différentes créations. En septembre 2009 c’est sous le nom de Clovek & The 420 qu’il crée en collaboration avec Jean-François Laporte (compositeur/musicien) Wedged in the Red Room, œuvre installation performative à l’Espace Totem à Montréal, présentée également lors de l’édition OFFTA 2010 à Montréal. Il présente sa dernière création Le Tératome au Monument National de Montréal (Studio HQ) en janvier 2013 dans la programmation de Tangente / Laboratoire de Mouvements contemporains. 


Section vidéo


Composition musicale et performance Stéfan Boucher
Lumières Alexandre Pilon-Guay
Scénographie Atelier Barda
Photo Brianna Lombardo

Une présentation La Chapelle.
Une production Clovek & The 420 et La Chapelle
Créée en résidence à La Chapelle et Circuit Est Centre Chorégraphique


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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 Critique
Critique

par Pascale St-Onge


Crédit photo : Brianna Lombardo

Lorsqu'on sort de La Chapelle après Wolf Songs for Lambs, difficile de dire ce qui a poussé le chorégraphe Frédéric Tavernini à créer cet énigmatique spectacle dont ne saisit que trop peu de choses.

Dans un espace sombre et qui n'exprime rien de précis, les interprètes et un musicien prennent chacun une figure de créature fantastique pas toujours identifiable et interagissent. Bien que le créateur du spectacle affirme s'être inspiré de l'imaginaire de l'enfant et de ses lois, le résultat final témoigne de bien peu de ses origines. Le matériau original a certainement dû être tellement tordu qu'il n'en reste plus grand-chose.

Mêlant chorégraphie, musique en direct et textes, et gardant une approche performative plus improvisée, le spectacle aurait certainement profité d'une économie de moyens et d'une direction plus claire. À cause d'une surcharge d'informations, difficile de déterminer les actions et motivations des personnages étranges en scène. Emmanuel Schwartz et Frédéric Tavernini signent quelques textes qui viennent ponctuer le spectacle. Malgré une poésie et un souffle intéressant dans certains d'entre eux, leur présence est d'abord insoupçonnée, puis tout à fait questionnable puisqu'ils ne sont pas liés entre eux (même en rapport au style et à la forme) et qu'ils ne semblent pas toujours répondre à ce qui les précède dans la mise en scène. Même les chorégraphies, pourtant la spécialité du créateur qui a travaillé dans les styles autant classiques que contemporains depuis plusieurs années, ne semblent pas tout à fait au point, puisqu'elles manquent de contexte clair pour les décoder. Stéphan Boucher, qu'on a pu voir quelques fois cette année sur les scènes montréalaises, signe un environnement sonore moins précis qu'à son habitude, mais tout de même essentiel pour tenter de lier les différents tableaux. Seuls les éclairages charment, créant cette ambiance mystérieuse désirée.

Le sens de l'ensemble est trop codifié pour être interprété et le créateur ne donne aucune clé ou grille de lecture au spectateur pour lui donner la chance de comprendre l'objet. Le spectacle part dans tous les sens, impossible de s'accrocher à quoi que ce soit. Wolf Songs for Lambs semble malheureusement ignorer complètement le public auquel il est censé s'adresser et devient un objet complètement dénué d'intérêt pour cette même raison.

20-04-2015