Dans Or cirque, les images collectives du cirque traditionnel (clown, garçon de piste, trapéziste) sont étirées et tordues, devenant objets parmi les objets. Or cirque est un rituel de passage. Quelque chose du début et de la fin. C'est une pièce objet/sujet, une entité à part entière sur laquelle nous avons finalement peu de contrôle. La bande sonore oscille entre une reprise de Nico, la « no input mixing table » de Toshimaru Nakamura, le hit « Drunk in Love » de Beyoncé et « Le condamné à mort » de Jean Genet chanté par Étienne Daho et Jeanne Moreau.
Or cirque est la première création de la compagnie Circus|Fœtus. Thomas Saulgrain (français) et Alma Buholzer (canadienne) se sont rencontrés lors de leur formation à l'École nationale de cirque de Montréal en 2010. À la base intéressée par le cirque, la compagnie s’est montrée ouverte à une gamme d’influences, de la pop américaine au butô japonais, en passant par le cirque traditionnel. Aujourd’hui, la compagnie est basée à Bruxelles, où ses fondateurs continuent de faire de la recherche et des rencontres.
Section vidéo
Collaborateurs artistiques Peter James et Nicolas Cantin
Lumières et photo Valentin Boucq
Sur place
Tarif régulier 29$
Tarif réduit 25$*
Abonnement de saison 300$
Forfait tout cru 96$
5 spectacles pour 100$
4 x 4 : voyez un spectacle entre amis 88$
3 spectacles et + 22$/billet
* 30 ans et moins + artistes membres d'une association professionnelle, sous présentation d'une carte valide.
En ligne
Tarif régulier 32,50$
Tarif réduit 28,50$*
Abonnement de saison 303,50$
Forfait 5 spectacles non-disponible en ligne
3 spectacles et + 25,50$/billet
* 30 ans et moins + artistes membres d'une association professionnelle, sous présentation d'une carte valide.
Une production Alma Buholzer + Thomas Saulgrain / Circus Foetus
Une trapéziste qui perd l’équilibre, tombe, remonte, tombe. C’est ainsi que commence Or Cirque, et cette ouverture donne le ton : le spectacle montre un cirque désabusé. Les artistes reprennent les personnages et les costumes traditionnels - clown, trapéziste -, et traînent leurs corps fatigués de clichés, sans parvenir à esquisser un sourire.
Entre les mouvements - beaucoup, beaucoup de lentes déambulations -, il y a surtout des artistes immobiles, debout, assis, dans l’attente. Et le spectateur attend, aussi. Quand enfin un numéro embarque, il est répété, encore et encore, faisant un peu décrocher le public du spectacle. Jean Genet dispute la bande-son à Beyoncé ou à des bruits de circulation, entre deux périodes de silence lourd.
Le rythme s’accélère enfin lors d’un passage où le clown enchaîne en tour de main ses trucs de magie : cartes à jouer, bouquet de fleurs qui surgit, foulard qui devient crayon… Le public se réveille, rit, amusé devant la dichotomie entre ce clown blasé et la fausse joie censée sortir de ce cirque.
On voit quelques acrobaties, mais on reste sur sa faim en attendant toujours plus. Les artistes effleurent des numéros, ne nous montrant qu’un aperçu de leurs capacités techniques. On sent du talent, sans le voir vraiment. Or Cirque est le premier spectacle de Circus Foetus, une jeune compagnie emmenée par un duo franco-canadien - on a hâte que le foetus grandisse. Car il a du potentiel : celui de vouloir faire tomber le cliché (de son trapèze).