Dans cette performance des corps et des objets agissent comme extensions et outils mais aussi comme limites et contraintes les uns pour les autres. Entre corps mous et durs, coquille et chair, s’opère un ensemble de jeux de rôles, de compositions sculpturales et d’évocations poétiques, entremêlant enfance et errance d’un monde globalisé à réinventer.
« Chaque environnent, ses composantes et les relations qui s’y déploient constitue une énigme, un mystère à percer, un espace comprendre, à catégoriser et des autres a écouter et avec lesquels entrer en contact. Comment lire un lieu? Quels problèmes pose-t-il? Quelles décisions, quelles actions faire, quels rapports avoir? Le laisser tel quel, ou jusqu’où le reconfigurer? Et pour quelles finalités? Avec Enjeux, les images vidéo sont fragmentées sur soixante boîtes ludiquement déplacées par trois danseurs comme les pièces d’un puzzle. Les images se combinent aux morceaux de corps en mouvement, comme de mini parcelles d’univers en perpétuelle mutation, encastrant les protagonistes dans des mondes imaginaires desquels ils deviennent les acteurs. Objets symboliques pour les adultes comme pour les enfants, les boîtes d’Enjeux nous renvoient à notre façon de jouer un rôle social à travers nos fonctions, ou simplement notre façon de vivre. »
kondition pluriel est un groupe de performance numérique interdisciplinaire fondé en 2000 par Marie-Claude Poulin et Martin Kusch. Intégrant danse et arts médiatiques, les artistes génèrent un langage qui s’inscrit en dehors des disciplines établies. Ils proposent des expériences inusitées et hors norme, à la frontière de l’installation et du spectacle. Le travail de kondition pluriel questionne différents aspects de la vie contemporaine, comme la distorsion sensorielle causée par les technologies, la désincarnation du corps médiatisé, les impacts sociaux provoqués par la téléréalité et la paranoïa de nos sociétés hyper surveillées. En utilisant une vaste diversité d’outils technologiques, le groupe crée des installations déambulatoires où des corps dansants interagissent avec l’environnement médiatique en temps réel, propose des expériences télématiques pour un seul spectateur, invente des scénographies immersives, et orchestre des performances urbaines intégrant le GPS.
Les œuvres de kondition pluriel ont été présentées en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Asie. Notons, entre autres : Le festival de nouvelle danse (FIND), le Festival Dance Umbrella, Londres; Itau Cultural, São Paulo; le Festival Transmediale, Berlin; le ZKM, Karlsruhe; ISEA (Symposium International pour les Arts Électroniques); le festival Bains numériques, Enghien-les-Bains; le festival CynetArt, Dresde; EMPAC (Experimental Media and Performing Arts Center), Troy; Museums Quartier, Vienne; l’Agora de la danse et la Société des arts technologiques [SAT], Montréal. En 2013, kondition pluriel a initié le projet E/M/D/L (Europeen Mobile Dome Lab for artistic research), un projet de collaboration Europe-Canada Impliquant huit institutions et partenaires internationaux, sur le thème des modes de création artistique spécifiques aux environnements fulldome.
Section vidéo
Environnement médiatique Martin Kusch, Johannes Hucek
Environnement sonore Alexandre St-Onge
Scénographie et éclairages Martin Kusch
Avec le regard de Armando Menicacci
Photo Rita Taylor
Sur place
Tarif régulier 29$
Tarif réduit 25$*
Abonnement de saison 300$
Forfait tout cru 96$
5 spectacles pour 100$
4 x 4 : voyez un spectacle entre amis 88$
3 spectacles et + 22$/billet
* 30 ans et moins + artistes membres d'une association professionnelle, sous présentation d'une carte valide.
En ligne
Tarif régulier 32,50$
Tarif réduit 28,50$*
Abonnement de saison 303,50$
Forfait 5 spectacles non-disponible en ligne
3 spectacles et + 25,50$/billet
* 30 ans et moins + artistes membres d'une association professionnelle, sous présentation d'une carte valide.
Production kondition pluriel
Dans la pénombre, soixante boîtes, dont certaines lumineuses, sont assemblées de sorte à former deux murs qui séparent les personnages les uns des autres. Ceux-ci découvrent les boîtes, avec fascination et gravité, et les déplacent une par une afin de créer un nouvel univers. C’est alors avec ludisme que les protagonistes donnent de nouvelles fonctions à ces boîtes, que ce soit des tours, des voitures, des coquilles ou des cachettes. Les tableaux se succèdent avec des changements d’ambiances dans lesquels ces gros « blocs Lego » deviennent tantôt les parois d’un labyrinthe, tantôt un support tout en mouvance pour des projections.
Dans cette installation, les blocs priment l’humain, qui devient alors marionnettiste de cette masse de cubes. Si les actions sont parfois un peu répétitives, il est intéressant de voir cette pulsion organique qui anime ces objets inanimés.
L’esthétique permet un voyage parfois ludique, étourdissant, poétique, parfois inquiétant, vertigineux ou rigolo. Les jeux de lumière, conception de Martin Kusch, mettent de l’avant un éclairage tamisé, provenant parfois exclusivement de ces boîtes dont les néons produisent une lumière froide avec une portée plutôt restreinte. Les projections saccadées où l’on distingue tant bien que mal des classeurs, des masses difformes, des stationnements ou des silhouettes fantomatiques engendrent différentes sensations et émotions chez le spectateur. L’environnement sonore d’Alexandre St-Onge provoque un effet hypnotique, tant par les rythmes utilisés que par la vibration ressentie jusque dans l’auditoire. Les contrastes entre musique tonitruante et silence complet captent l’attention. Les trois corps des interprètes, Marilou Lépine, Audrey Rochette et David Campbell, dont la maîtrise et l’habileté sont totales, contrastent avec l’aspect carré, voir industriel de la scénographie.
Malgré quelques longueurs et répétitions, Enjeux est un spectacle visuellement magnifique. Les tableaux décousus qui se succèdent ont le pouvoir d’éveiller les sens.