Pour explore la relation complexe des femmes à leur cycle menstruel. En levant le tabou sur ces douleurs intimes et les résonances émotives qu’elles suscitent, cette oeuvre, alliant force et vulnérabilité, expose différentes facettes du rapport féminin à la maladie et propose une métamorphose de cette énergie dans le mouvement, la performance.
Afin d’évoquer les notions de cycle, de tradition et de destruction, l’artiste utilise des images opposées de la chasse au phoque: la chasse de subsistance autochtone et l’abattage commercial.
À l’instar de ses œuvres précédentes, Ashbee crée avec Pour une pièce sombre, dérangeante et provocante. L’utilisation de la répétition évoque la notion de transformation et laisse présager différents dénouements possibles, tout en maintenant une intense vulnérabilité entre l’artiste et le public.
Daina Ashbee a notamment créé des chorégraphies pour le Musée d'ethnographie de Genève (Suisse 2015), Le MAI (Montréal 2014), InFrinGing Dance Festival (Nanaimo 2009), Talking Stick Festival (Vancouver 2010, 2012), BC Buds Festival (Vancouver 2012, 2013), Weesageechak Begins to Dance Festival (Toronto 2012), Dance Matters (Toronto 2013) et La Petite Scène (Québec, 2014). Elle a travaillé en tant que danseuse professionnelle au Canada et à l’international avec Raven Spirit Dance Society, battery opera performance, Kokoro Dance Theatre, StarrWind Dance Projects, Tanya Lukin-Linklater (artiste contemporaine), Meaghan Oglivie (photographe) et Rosy Simas Danse Company. Récemment, Daina a été invitée à présenter Pour à Genève (Suisse) pour une rencontre organisée par L'Alliance Globale contre les Mutilations Génitales Féminines et le Musée d'etnographie de Genève (MEG).
Section vidéo
Photo Daina Ashbee
Tarifs 2016-2017
15$ Jours de fête
Nouveau tarif spécial pour les soirs de première, offert en quantité limitées, détails ici.15$ 12 ans et moins
20$/billet Forfait 5 entrées (100$/forfait)
Simple, flexible et économique, vous pouvez l'utiliser pour voir de 1 à 5 spectacles, seul ou à plusieurs.
22$/billet Forfait 3 spectacles et +
Valable pour une personne, pour 3 spectacles différents. Vous pouvez ajouter d'autres spectacles en cours de saison au même coût de 22$ par spectacle supplémentaire.
25$ Tarif réduit (*)
30$ Tarif Régulier
EN LIGNE : + 3,50$ de frais de service
AU TÉLÉPHONE : + 2,00$ de frais de service
(*) TARIF RÉDUIT (sous présentation d'une carte valide)
- Étudiant
- 30 ans et moins
- Artistes membres d'une association professionnelle des arts de la scène. Associations acceptées: UDA, Regroupement québécois de la danse, En Piste, UNEQ, Association québécoise des marionnettistes.
- Ainés
Une production Daina Ashbee
Après avoir remporté un grand succès avec son spectacle Unrelated (finaliste du prix du CALQ dans la catégorie « Œuvre de la relève à Montréal » 2015), Daina Ashbee revient à La Chapelle pour y présenter Pour (« verser » ou « couler », en français). Avec cette nouvelle création, la chorégraphe de descendance crie et métisse cherche à explorer la relation complexe des femmes à leur cycle menstruel en proposant une danse lente et répétitive proche du rituel, où l’endurance de la danseuse Paige Culley est mise à rude épreuve.
C’est dans l’obscurité que les spectateurs sont invités à s’asseoir dans la salle, alors qu’une silhouette se dessine déjà sur scène. De longs cris stridents et angoissants percent ponctuellement la salle, interrompant quelques secondes le murmure des spectateurs. Puis, les lumières s’éteignent et c’est par l’ouïe que le public devine les mouvements de l’interprète, dont on entend les pas résonner discrètement lorsqu’elle se déplace sur scène. Une lumière aveuglante illumine soudainement la salle et laisse voir Paige Culley, torse nu, qui se tient debout très près des premières rangées de spectateurs. Le regard vide et dégageant une forte impression de vulnérabilité, elle commence à enlever ses pantalons, puis se rétracte et reste immobile quelques minutes avant d’adopter une attitude plus affirmée.
C’est avec pudeur et délicatesse que Daina Ashbee illustre le rapport des femmes à leurs règles. Elle propose une chorégraphie abstraite et poétique où le corps est dégagé de son potentiel érotisant. La soliste se tord et se tortille comme un reptile en pleine mue, jusqu’à se défaire de tous ses vêtements et de former une masse informe, mi-humaine, mi-animale. Face au dépouillement de la scène, le public est pris à témoin par la danseuse et assiste impuissant à sa détresse physique apparente. Impossible de détacher son regard de ses mouvements lents hypnotiques.
Pour aborder le tabou que représente ce mal typiquement féminin, Daina Ashbee tisse un parallèle entre la chasse au phoque commerciale et la douleur intime rattachée aux crampes menstruelles. Ce rapprochement se devine par la blancheur bleutée du plancher qui rappelle celle d’une banquise, ainsi que par certains mouvements de la danseuse exécutés très près du sol. Paige Culley se sert de son corps comme d’un instrument à percussion, alors que son ventre, ses bras et ses jambes percutent violemment le sol comme un animal aquatique en pleine asphyxie. Les bruits étouffés qui s’échappent de sa bouche font penser à des chants de gorge amérindiens, et s’ajoutent à la musique inquiétante conçue par Jean-François Blouin.
Se rapprochant de la performance par son caractère provocateur, de la musique par l’usage de percussions corporelles et des arts visuels par son esthétisme léché, Pour constitue une œuvre polysémique en phase avec la société contemporaine. Dans la lignée de l’art conceptuel, les détails du processus de création de DainaAshbee éclairent grandement ses chorégraphies, qui pourraient sembler hermétiques à un spectateur non averti qui ne possèderait pas les clés de lecture pour déchiffrer l’œuvre.