Le vernissage d’une exposition dont les œuvres données à voir sont les acteurs, le conte fantastique du parcours les ayant menés jusqu’ici. Trois créateurs et une dramaturge se sont posé la question de la création. De la tête de l’un deux a émergé la Machine à extraire la pensée pure : métaphore vivante de leurs parcours d’artistes.
Inspiré par le contexte de l’art visuel, libéré de données dramatiques, une autofiction s’est construite presque à la manière d’un one man show à trois. Comment creuser de façon inusitée, bizarre, drôle, cocasse, les profondeurs de l’âme d’un créateur, sonder ses intentions, partager cette information avec le public, en faire une matière artistique.
Crédits supplémentaires et autres informations
Visuel Benoît Gob
Son Francis La Haye
Dramaturgie Alice Ronfard
Complicité artistique Christel Olislagers
Co-conception lx Julie Basse, Martin Sirois
Directeur technique Martin Sirois
Direction de production Martin Émond
Photo David Ospina
Tarifs
-15$ Jours de fête
Tarif spécial pour les soirs de première, offert en quantité limitées.
-15$ 12 ans et moins
-20$ de Groupe (10 personnes et plus)
-20$/billet Forfait 5 entrées (100$/forfait)
Simple, flexible et économique, vous pouvez l'utiliser pour voir de 1 à 5 spectacles, seul ou à plusieurs.
-22$/billet Forfait 3 spectacles et +
Valable pour une personne, pour 3 spectacles différents. Vous pouvez ajouter d'autres spectacles en cours de saison au même coût de 22$ par spectacle supplémentaire.
-22$ Étudiant Arts vivants (*)
-25$ Tarif réduit (**)
-25$ Tarif voisinage (***)
-30$ Tarif Régulier
EN LIGNE : + 3,50$ de frais de service
AU TÉLÉPHONE : + 2,00$ de frais de service
Détaisl et conditions sur le site http://lachapelle.org/fr/billetterie
Production Emmanuel Schwartz, Francis La Haye, Benoit Gob
L’exhibition, dont le titre joue sur le double sens du mot en anglais (exposition) et en français (dévoilement), porte une surprenante réflexion sur la création et le processus parfois douloureux qui l’accompagne. Présentée une première fois au FTA en 2017, l’œuvre de Benoît Gob, Francis La Haye et Emmanuel Schwartz (un trio complété par la dramaturge Alice Ronfard) s’installe brièvement à La Chapelle pour un vernissage hors de l’ordinaire.
Accueillis par des verres de vin, pressés d’aller occuper l’espace scénique, les spectateurs se regroupent instinctivement autour de l’étrange dispositif cubique au centre de la scène, entourée par d’immenses toiles de plastique. Les trois artistes eux-mêmes ont revêtu des combinaisons stériles, comme des scientifiques s’apprêtant à lancer une expérimentation.
L’artiste visuel Benoît Gob et le musicien Francis La Haye ont répondu à l’invitation de leur ami comédien Emmanuel Schwartz de se mettre en scène dans un spectacle qui leur ressemble, mais au dernier moment, Schwartz est envahi par le doute. Il conçoit plutôt une machine à extraire la pensée pure, une machine à penser capable de concrétiser l’œuvre totale à laquelle il rêve. Une machine qui, sitôt lancée, se met à réfléchir à voix haute sur le ton modulé et parfois faux de l’intelligence artificielle, puis avec la voix des artistes eux-mêmes alors qu’ils pensent à leur parcours, à leur cheminement artistique, et à leurs relations avec l’art et les autres.
L’exhibition est une installation théâtrale à la croisée de l’art et d’une innovation scientifique hypothétique à laquelle, soyons honnêtes, on a tous rêvé un jour.
Semblant très à l’aise dans cette fantasmagorie aux contours fluctuants, les trois compères donnent corps aux pensées de la machine, qui cherche à créer le spectacle parfait en anticipant les réactions du public, avant de donner voix à leurs propres pensées. On prend plaisir à se laisser guider dans ce dédale intrigant et bizarre.
L’exhibition est une installation théâtrale à la croisée de l’art et d’une innovation scientifique hypothétique à laquelle, soyons honnêtes, on a tous rêvé un jour. C’est un journal de bord créatif à cheval entre fiction et autofiction; une exposition sans cadres ni tableaux où le vrai se mêle allègrement au faux et qui ouvre une fenêtre sur toute la complexité de la transmission entre artiste et public, de l’idéation à la perception. Le résultat est déroutant.
Spectacle découpé en trois actes, ceinturé d’un prologue et d’un épilogue, L’exhibition se déguste essentiellement en trois temps, d’abord un verre à la main et l’esprit incertain, puis dans le confortable et sécurisant anonymat de la salle, et enfin, de retour sur scène pour admirer les dessins et croquis de Benoît Gob, accompagnés des textes de Schwartz.
Avec de belles touches d’humour et d’autodérision, L’exhibition s'interroge sur les codes de la représentation et le regard qu’on porte sur elle, même si le public finit par s’asseoir là où on s’attend qu’il le fasse, dans la salle. La coproduction du FTA, du Théâtre de l’Ancre de Charleroi et de La Chapelle pose les bases d’une solide réflexion sur le processus créatif.
Drôle, inattendue, complexe, L’exhibition sort des sentiers battus de la scène québécoise pour mieux nous parler de connexion entre pensée pure, création et dévoilement. Un cheminement qu’accompagne, étonnamment bien d’ailleurs, la voix synthétisée de la machine à penser.