Isabelle est en vacances en Gaspésie avec son amoureux Francis. Dans un fast-food de Hope Town, elle croise par hasard son frère Olivier, disparu six ans auparavant, à l’âge de 16 ans. Celui qui s’est envolé sans laisser de traces, plongeant sa famille dans l’angoisse, se trouve là, droit devant elle et il vend des sandwichs. Que s’est-il passé? A-t-il quitté la maison familiale de son plein gré? Pourquoi aurait-il ainsi largué les voiles sans donner d’explication? La jeune femme sera confrontée à une brutale et bouleversante vérité.
Hope Town interroge la notion d’amour filial et d’authenticité dans les relations que l’on entretient avec les membres de notre famille. Quelle part de vérité et de mensonge existe-t-il dans ces liens qui cimentent nos vies? Quelles mesures pouvons-nous prendre pour nous affranchir et comment ceux qui nous entourent peuvent-ils venir brimer ce besoin de liberté?
Pascale Renaud-Hébert a coécrit L’art de la chute, présentée à La Licorne, la saison dernière. On lui doit également la pièce Sauver des vies, ainsi que la coscénarisation de l’émission M’entends-tu?. Hope Town a été mis en lecture au Festival du Jamais Lu de Montréal en 2018. La mise en scène est confiée à Marie-Hélène Gendreau, qui a récemment piloté Madra, de Frances Poet, montée à La Petite Licorne.
Texte Pascale Renaud-Hébert
Mise en scène Marie-Hélène Gendreau
Avec Olivier Arteau, Nancy Bernier, Jean-Michel Déry, Jean-Sébastien Ouellette et Pascale Renaud-Hébert
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Émilie Beauchemin
Décor Ariane Sauvé
Costumes Julie Lévesque
Éclairages Félix Bernier-Guimond
Musique Josué Beaucage
Accompagnement dramaturgique Olivier Choinière
Sera aussi présenté à La Bordée du 29 octobre au 23 novembre 2019
Tête-à-tête jeudi 5 mars
Régulier 35,50$
65 ans et + 29,50$
30 ans et – 25,50$
Le prix de votre billet comprend les taxes, les frais de billetterie et il inclut un montant de 50 sous qui viendra appuyer notre travail de développement dramaturgique.
Une production La Bordée en coproduction avec le Collectif du vestiaire et en codiffusion avec La Manufacture
autre critique disponible, publiée lors de la création de la pièce à La Bordée à l'automne 2019
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis Julie, tragédie canine et Sauver des vies, les deux premières pièces de Pascale Renaud-Hébert, créées respectivement en 2015 et 2016. La jeune femme, qu’on savait déjà fort talentueuse à ses débuts, a depuis peaufiné son art et s’affiche de plus en plus comme une auteure phare de sa génération, remportant plusieurs prix au passage, dont pour M’entends-tu, la série-choc de Télé-Québec, qu’elle co-écrit avec Florence Longpré.
Elle propose en ce moment à La Licorne sa plus récente création, Hope Town, qui avait été présentée à l'automne 2019 au Théâtre de la Bordée à Québec, et qui avait reçu un fort bel accueil du public et de la critique. À Montréal, on a droit à la même distribution talentueuse formée d’Olivier Arteau, Nancy Bernier, Jean-Michel Déry, Jean-Sébastien Ouellette et Pascale Renaud-Hébert. On sent la complicité qui anime le groupe du début à la fin de la présentation et on devine le plaisir qu’ils ont eu à se retrouver à nouveau sur les planches.
Pascale Renaud-Hébert navigue habilement entre les rires et les larmes, chose à laquelle elle nous avait déjà habitués dans ses productions précédentes. Sans jamais tomber dans le piège des clichés, elle offre avec cette pièce un portrait juste et réaliste de certaines familles québécoises.
Le voyage en Gaspésie d’Isabelle et son chum Francis prend une tout autre tournure lorsqu’ils tombent face à face avec Olivier, le frère d’Isabelle qui a disparu il y a un peu plus de 5 ans, sans donner de nouvelles à personne. S’en suivent les questionnements, à savoir les causes de son départ, que s’est-il passé au cours des cinq longues années de sa disparition ; a-t-il pensé à eux, à sa famille? C’est sur une aura de mystère et d’incompréhension que commence Hope Town et c’est aussi ainsi qu’elle se terminera. Car ce n’est pas seulement l’histoire d’Olivier, disparu du nid familial à l’âge de 15 ans, dont il est question. Évidemment, le thème de la disparition est bien présent, mais il est prétexte à traiter d’autres sujets, dont les malaises encore présents dans certaines familles face à l’homosexualité ou encore de la méconnaissance de certaines personnes à propos de l’identité de genre ou, encore, du végétarisme.
Marie-Hélène Gendreau est partout par les temps qui courent, elle qui signe également la mise en scène de la pièce Les enfants, présentée au Théâtre Duceppe pendant tout le mois de mars (voir notre critique). Elle offre ici une mise en scène soignée et sobre qui laisse amplement de terrains de jeu aux acteurs afin qu’ils puissent s’épanouir sur scène. Chose plutôt rare, les comédiens sont appelés à manger à plusieurs moments au cours de la représentation « pour nourrir le profond malaise ressenti en eux », selon les mots de la metteure en scène. La trame narrative repose d’ailleurs sur les nombreux malaises, non seulement dans le texte, mais dans le geste ; le silence devient alors un bien meilleur complice lors de ces moments tendus.
Mentionnons l’excellent travail de Josué Beaucage à la musique ; le musicien a su cerner l’état de tension des personnages en les accompagnant d’une trame sonore très inspirée qui ajoute au sentiment de pesanteur de certaines situations.
Hope Town est truffée de petits bijoux de dialogues, plus comiques les uns que les autres. Pascale Renaud-Hébert navigue habilement entre les rires et les larmes, chose à laquelle elle nous avait déjà habitués dans ses productions précédentes. Sans jamais tomber dans le piège des clichés, elle offre avec cette pièce un portrait juste et réaliste de certaines familles québécoises.01-11-2019