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De 7 à 11 ans

Du 24 janvier au 9 février 2018

Mia, neuf ans, et sa fidèle acolyte se préparent en catimini à découvrir le monde. Munies d’un casque de hockey et d’un sac à dos bien rempli, les voici qui s’entraînent à vivre loin de ceux qu’elles aiment et à dormir sans crainte dans la nuit obscure… Mais ce rêve de partir est aussi une fuite en avant pour échapper à une grande peine d’amitié qui a laissé des blessures encore vives. Peut-on vraiment laisser ses peines derrière soi ? Et l’aventure est-elle bien là où l’on croit la trouver ?

UNE MISE EN SCÈNE LUMINEUSE

Tous les éléments sont réunis pour faire de Partout ailleurs un spectacle remarquable, tant la sensibilité du texte, qui dépeint de grands émois avec une tendre finesse, que la mise en scène, qui s’appuie sur la force évocatrice du théâtre d’ombres. Partout ailleurs est un spectacle vibrant, qui donne à lire ce qui traverse la tête et le cœur de la jeune Mia.

Quand on a neuf ans, qu’on est persuadée que nos amies nous ont trahie et qu’on ne peut plus leur faire confiance, la terre peut bien s’écrouler. Mia aura besoin de l’aide et du réconfort de Mia-Mia, son indéfectible complice, qui l’aidera à mettre au point son plan d’évasion. D’une façon émouvante et drôle, les deux acolytes feront face aux grands bouleversements que provoque une amitié d’enfance.

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Texte Rébecca Déraspe
Mise en scène Dinaïg Stall
Interprétation Marie-Ève Bérubé et Marianne Dansereau

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autre critique disponible, publiée en 2017, lors de la création durant le Casteliers 2017

Que faire lorsqu’on se sent trahie par ses amies? Qu’on a l’impression que nos parents n’ont qu’une hâte : profiter de notre disparition pour transformer notre chambre en bureau? Et que la seule personne qu’on n’a pas envie d’être, c’est soi-même?

Partout ailleurs, le nouveau spectacle du Théâtre de l’Avant-Pays, rêvé (pour reprendre le terme du programme) par Rébecca Déraspe (au texte) et Dinaïg Stall (à la mise en scène), s’enfonce dans les ombres d’une grande blessure d’amitié. Irréparable, cette déchirure?

Le jour où Mia, neuf ans, apporte sa peluche de lapin préférée à l’école, elle se bute aux rires moqueurs de ses trois amies. Sa réaction sera incontrôlée. Elle voudrait disparaître, s’enfuir au loin, dans une grande aventure pour ne plus être confrontée à cette tristesse qu’elle ne sait pas comment appréhender. Dès lors, avec l’aide de sa fidèle acolyte Mia-Mia, elle s’entraîne à vivre sans parents, sans amis, dans la nuit noire…

Aux côtés de Mia et de son amie imaginaire, les jeunes spectateurs explorent le monde du théâtre d’ombres (bien maîtrisé par le régisseur d’ombres Noë Cropsal), mais aussi celui des émotions. Des émotions parfois terribles qui nous poussent à poser des gestes ou à dire des mots qu’on regrette, des émotions bleues comme une peine immense ou rouges comme une colère qui étouffe. Les lumières ici jouent un rôle aussi essentiel que les ombres en permettant une incursion dans le cœur tout mélangé de Mia.

La scénographie de Julie Vallée-Léger offre d’ailleurs une grande souplesse de jeu, laissant une belle part de l’histoire à l’imagination du jeune public et au théâtre d’ombres, qui s’intègre visuellement bien au texte.

Les deux interprètes, Marie-Ève Bérubé (Mia-Mia) et Marianne Dansereau (Mia), portent le spectacle avec une pétulance, un bouillonnement et une sensibilité qui servent parfaitement cette histoire de passage de l’enfance à l’adolescence. Leurs personnages se confient sur toutes sortes de situations auxquelles un enfant de neuf ans comme Mia est confronté et devant lesquelles il peut se sentir désemparé.

Partout ailleurs livre un beau message de résilience, de force et de courage, celui d’affronter la tempête émotive plutôt que de la fuir pour mieux comprendre ce qu’on ressent et parvenir à l’exprimer. Et pardonner, qui sait?

29-01-2018

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